La dernière cuvée du CPE a commencé mardi avec les épreuves de français et de sciences. Les candidats passeront aujourd’hui celle d’anglais. Les écoliers sont confiants de leur réussite, alors que leurs parents sont plus stressés.
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« Nous sommes plus angoissés que nos enfants », ont laissé échapper quelques parents hier devant les portes fermées de la Sir Veerasamy Ringadoo Government School à Quatre-Bornes. Une vingtaine d’entre eux attendaient la fin des épreuves pour voir la réaction de leur progéniture et leur apporter un soutien moral. « Nous avons pris une semaine de congé pour assister nos enfants durant ces examens. Le fait d’attendre devant le portail aide à diminuer la pression. Ils savent que nous sommes là pour eux. C’est très symbolique », confie Raj Bholah, papa de la petite Tiana.
À côté de lui, Raj Ragoo se dit angoissé. « Je stresse beaucoup. Mon fils ne l’est pas autant que moi. En tant qu’adultes, nous connaissons l’enjeu que représentent ces examens. C’est un passeport vers un collège. Nos enfants sont trop jeunes pour s’en rendre compte. »
Dheeraj Deeloo attend également. Son fils Vince est sur le point de sortir. Il trépigne d’impatience, mais soutient que son enfant est confiant. « Il a été bien préparé. Seules les mathématiques l’effraient un peu, il ne stresse pas pour les autres matières. » Pour Vince Deeloo, les épreuves de mardi étaient abordables. « J’étais un peu stressé, mais tout s’est bien passé. Je suis confiant pour les autres jours. J’aimerais être admis au collège Royal de Curepipe », confie l’écolier.
C’est au Queen Elizabeth College ou au collège Dr Maurice Curé que Kinvani Gopaul souhaite poursuivre ses études secondaires : « J’ai bossé dur et les questionnaires étaient faciles. Je pense avoir bien travaillé. »
Du côté de Tiana Bholah, le monstre qu’on lui a demandé de décrire dans le questionnaire de français ne l’a pas effrayée. « J’ai bien compris la question, les mots ‘cauchemar’ ou ‘échapper’. Je me suis aussitôt mise au travail. Je pense avoir bien répondu. »
Un policier additionnel
Après une première journée agitée, le responsable d’une école de l’Ouest a réclamé l’assistance d’un second policier. Il nous revient que les candidats étaient turbulents. Normalement, un policier est chargé de l’ouverture du centre d’examen. Un autre s’assure de la surveillance tout au long des épreuves.
Même son de cloche à la Résidence Vallijee Govt School, école de Zone d’éducation prioritaire (ZEP). Pour les 11 garçons et 15 filles, la première journée était « très facile ou assez abordable ».
Marynette Aheng, Presiding Invigilator de ce centre d’examen, affiche sa satisfaction. « La première journée s’est déroulée sans problème. Les élèves brillants n’ont eu aucun mal à compléter leur questionnaire. La dernière question de sciences ne semble pas à la portée de quelques élèves, mais ils réussiront les épreuves », estime-t-elle. Au niveau du Mauritius Examinations Syndicate (MES), la directrice Brenda Thanacoody-Soborun affiche la satisfaction. « Aucun incident n’a été rapporté », dit-elle.
Wabil passe ses épreuves à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo
C’est à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo que le jeune Wabil (à droite sur la photo) a passé les premières épreuves du CPE. Il est l’un des quatre candidats à passer ses examens sur un lit d’hôpital. Souffrant de bronchite, c’est avec sérénité qu’il a abordé les deux premiers questionnaires, indiquent ses parents. Assis sur son lit d’hôpital, Wabil paraissait détendu quand nous l’avons rencontré. Ce qui contrastait avec son état de santé de lundi. Il avait été pris de malaises, de vertiges et de difficultés respiratoires. Ce qui lui a valu une deuxième hospitalisation (après celle du week-end) la veille des examens.
Toutes les dispositions ont été prises par le MES. Un coin de la salle pédiatrique a été aménagé pour qu’il puisse travailler. Si Wabil a trouvé les deux premiers sujets « abordables », tel n’était pas le cas pour son frère jumeau Waschill. « Il ne le laisse pas paraître, indique sa mère, mais cela a été très pénible pour lui de savoir que son frère était à l’hôpital. Je crains donc qu’il n’ait pu donner le meilleur de lui-même. » Azad Nuthoo, père des garçons et chauffeur d’autobus, a quitté son travail plus tôt pour soutenir son épouse et ses deux fils. En raison de son état de santé, Wabil passera toutes les épreuves du CPE à l’hôpital.
Analyse
« Les mots utilisés dans l’épreuve de français sont abordables pour les enfants qui lisent. Ceux qui n’ont pas l’habitude de lire ont éprouvé des difficultés…», souligne un instituteur. En effet, le sujet de la rédaction à 15 points se lit comme suit. « Tu fais un cauchemar. Un monstre te poursuit.
Comment est le monstre ? Qu’est- ce qui le rend effrayant ? Que fais-tu pour t’échapper ? Il t’attrape. Que ressens-tu? Tu te réveilles ... »
L’instituteur estime que les examinateurs auraient dû proposer un sujet positif. Au niveau des sciences, quelques candidats ont éprouvé des difficultés de vocabulaire. Là encore, l’absence de lecture est montrée du doigt. « Avec le système actuel, les écoliers n’ont pas le temps de lire. Ils ont beaucoup de devoirs à faire avec le programme actuel », soutient l’instituteur.
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