CPE 2016 : Baisse de performance en mathématiques et français

Les résultats de la dernière cuvée du Certificate of Primary Education sont tombés cette semaine. Le taux de réussite pour le français et les mathématiques a connu une baisse. Des enseignants ont analysé les résultats des différentes matières.

Source : MES

Mathématiques : baisse de performance

Les mathématiques sont redoutées de beaucoup de candidats. Cette année, le taux de réussite a été de 76,40 % contre 79,96 % en 2013. Rookayah Aumeer, enseignante, explique que la difficulté des candidats réside dans l’incompréhension des termes et des mots utilisés. « Plusieurs élèves n’arrivent pas à comprendre ce qui est demandé dans le questionnaire, surtout dans la section ‘B’. Ils lisent machinalement et ne parviennent pas à répondre aux questions. »

Réussir dans ce sujet est possible, affirme notre interlocutrice. Pour cela, dit-elle, les élèves ont besoin de pratique. « C’est à force de travailler les questionnaires d’examens que l’on réussit. L’enfant doit comprendre les concepts de logique des mathématiques. En corrigeant les questionnaires, nous constatons que beaucoup de candidats ne font que la première partie deS question et ne tentent même pas la seconde. » Rookayah Aumeer déplore, toutefois, que les exercices dans les manuels ne ressemblent pas à ceux des examens.

Français : un manque de lecture décrié

Idem du côté des résultats du français. Le taux de réussite est passé de 78,35 % en 2013 à 76,61 % pour la cuvée 2016. Deepak Bhaghirattee pointe du doigt le manque de lecture. « Nous remarquons que les enfants apprennent uniquement pour réussir aux examens. Il n’y a pas de créativité dans la formulation des phrases et cela se sent dans les rédactions ou lorsqu’ils doivent construire des phrases à partir des mots donnés », explique l’enseignant.
Deepak Bhaghirattee souligne que la lecture doit être quelque chose de naturel chez les enfants. « Les parents doivent encourager leurs enfants à lire. Les instituteurs font leur part à l’école, mais cette pratique doit également être encouragée à la maison », fait ressortir notre interlocuteur.

Science : à la portée des élèves

Les élèves ont aussi mieux fait en Science, cette année, avec un taux de réussite de 74,75 %. Vishal Baujeet indique qu’un certain nombre de questions a été à la portée de la plupart des élèves. « Les enseignants ont recours à diverses stratégies pour promouvoir l’apprentissage de la science en classe et dans l’environnement scolaire. »

Il souligne que les candidats doivent comprendre les mots utilisés dans la formulation des questions. Ils doivent ainsi faire attention, et essayer de ne pas aller vite, parce qu’ils ont tendance à laisser de nombreuses erreurs. « Les élèves doivent être encouragés à lire attentivement les instructions données ; donner des réponses précises ; comprendre le concept des méthodes scientifiques et utiliser le vocabulaire approprié. »

Anglais : mieux qu’en 2013

Contrairement à la langue de Molière, celle de Shakespeare a, elle, connu une hausse dans le taux de réussite. Celui-ci était de 73,45 % en 2013 et est 77,58 % cette année. Raj Dwarka, instituteur à l’école primaire de Nouvelle-France, explique qu’il y a une différence dans la façon dont le questionnaire est présenté. En comparaison avec le français, les points sont alloués différemment. Toutefois, dit-il, certains problèmes subsistent.

« Lorsqu’un enfant ne comprend pas quelque chose, il faut la lui expliquer dans sa langue maternelle, dont le créole. Il serait cependant plus approprié de tenir des classes en anglais. En parler pendant toute la journée permettra à l’enfant de comprendre la langue et ainsi progresser… » Avec le Primary School Achievement Certificate (PSAC), le questionnaire connaîtra certaines modifications, selon Raj Dwarka. Et comme pour le français, l’élève devrait privilégier la lecture ; ce qui sera à son avantage aux examens, dit-il.

Histoire/Géographie : questionnaire abordable mais…

Au niveau de l’histoire/Géographie, le questionnaire est jugé plus abordable cette année. Le taux de réussite a ainsi augmenté par 2 %, comparativement à 2015. Krishan Kurmoo soutient que beaucoup d’écoliers ne comprennent pas les questions. L’enseignant soutient que si la même question est posée oralement, l’enfant arrive à donner des réponses exactes.

Il ajoute, cependant, que beaucoup d’élèves ne s’intéressent pas à l’histoire. Il est donc important de trouver des moyens pour les intéresser à cette matière. « Les instituteurs doivent trouver des moyens pour captiver l’attention des enfants et éveiller leur  curiosité et intérêt. Cela ne se fait pas du jour au lendemain mais dès que l’enfant entre au primaire. »

Krishan Kurmoo lance aussi un appel aux responsables pour augmenter le nombre d’excursions. Ce faisant, les enseignants pourront faire le paralèlle  entre les lieux visités et les chapitres concernés. « Actuellement, il n’y a que deux sorties et elles ne peuvent couvrir tout le manuel. La réussite en histoire/géographie est possible. Il est essentiel de s’appliquer et de faire ses propres recherches. »