La France avance vers une épidémie "inexorable" a prévenu jeudi Emmanuel Macron après un nouveau bond du nombre des contaminations par le coronavirus, avec 138 nouveaux cas détectés jeudi et un total désormais de sept morts, selon le dernier bilan officiel.
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Il s'agit de la plus forte augmentation du nombre de cas et de décès en une journée depuis le début de la crise dans ce pays.
"En France, nous avons ce jour à 16H00 (15H00 GMT) 423 cas confirmés, soit 138 cas de plus qu'hier", a annoncé le directeur général de la Santé Jérôme Salomon au cours de son point presse quotidien dans l'après-midi. "Nous avons désormais sept personnes décédées, six hommes et une femme", a-t-il ajouté.
Parmi les personnes malades, 23 sont dans un état grave et hospitalisées en réanimation, soit huit de plus que la veille, a-t-il précisé.
Toutes les régions métropolitaines du territoire sont désormais touchées, ainsi que la Guadeloupe et la Guyane en Outre-mer. Seules les îles de la Martinique, de Mayotte et de la Réunion sont exemptes de cas avérés.
"Il y a un moment où, nous le savons tous (...), une épidémie est de toute façon inexorable", a déclaré jeudi le président français, en ouvrant une réunion sur le sujet avec une vingtaine de spécialistes.
"Nous sommes réunis (...) d'abord pour essayer de stopper l'arrivée, ensuite pour ralentir", a-t-il ajouté.
"Une personne âgée de 73 ans originaire de l'Oise (nord)", l'un des principaux foyers d'infection en France, et "une personne âgée de 64 ans originaire de l'Aisne", un département voisin, viennent à leur tour de succomber, a souligné dans un communiqué le ministère de la Santé.
Les précédents décès enregistrés en lien avec le coronavirus concernaient des personnes à risque ou très âgées.
Jeudi, la dernière région métropolitaine restée jusqu'alors à l'écart de la contamination, le Centre-Val de Loire, avait signalé deux cas.
Le Parlement et son hémicycle sont désormais sous surveillance puisqu'un député et un salarié de la buvette de l'Assemblée nationale ont été testés positifs au coronavirus, a de son côté annoncé dans la soirée la présidence de la chambre basse.
L'élu LR (droite, opposition) du Haut-Rhin (Alsace, nord-est) a été hospitalisé en "réanimation", tandis qu'un troisième cas, un autre salarié de l'Assemblée nationale, est suspect, a-t-on précisé de même source.
A Paris, la RATP (les transports publics parisiens) a fait état de deux premiers cas, un agent du métro et un chauffeur de bus au sud de la capitale.
Face à la progression de la contamination par le nouveau coronavirus en la France, l'un des principaux foyers en Europe, avec l'Italie et l'Allemagne, la présidence française a convoqué une trentaine d'experts - médecins, scientifiques et responsables de laboratoires - jeudi autour d'Emmanuel Macron et des ministres de la Santé, Olivier Véran, et de la Recherche, Frédérique Vidal.
La France se trouve actuellement au stade 2, qui a été déclaré samedi, et le stade 3 correspond à celui de l'épidémie proprement dite.
Les restrictions collectives, décidées le week-end dernier, restent les mêmes et interdisent en particulier les rassemblements de plus de 5.000 personnes en milieu clos, qui favorisent la transmission rapide du virus.
AFP
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