Un bras de fer oppose un fabricant de beurre de pistache local au département du laboratoire du ministère de la Santé. Le contentieux porte sur deux conteneurs de pistaches bloqués à la douane depuis 5 mois. Ce département affirme que les produits contiennent de l’Aflatoxine B1. Quatre experts étrangers contestent ce rapport.
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Krishna Menon Mannikum a saisi la Cour suprême pour servir une mise en demeure au ministère de la Santé, notamment à son laboratoire. Le patron de The Sparrow - Mammon Foodstuffs Ltd, fabricant de beurre de pistache, accuse le ministère de la Santé de n’avoir pas effectué des tests selon les normes européennes. Cela après que le ministère ait procédé à la saisie de deux conteneurs de pistaches en provenance de Madagascar. Deux conteneurs de 19 500 kilos de pistaches, d’un coût de Rs 1,3 million, excluant le fret. Krishna Menon Mannikum est en possession d’un rapport émanant de quatre experts étrangers de Madagascar, de Zambie, d’Amérique et d’Afrique du Sud. Il était sur l’antenne d’Xplik ou K jeudi dernier pour exposer ses déboires. En avril dernier, notre interlocuteur importe 39 000 livres de pistaches de Madagascar : des arachides décortiquées rose et des arachides décortiquées rouge. Il connait la Grande île depuis plus de 15 ans. Le 21 avril, les conteneurs arrivent à Maurice. Le département sanitaire et le ministère de la Santé prélèvent des échantillons aux fins d’analyses. Le 30 avril dernier, à travers une correspondance, la Santé informe le patron de Mammon Foodstuffs Ltd que ces pistaches contiennent de l’Aflatoxine B1. « Results of analysis allegedly reveal the sample contain 0.617 mg/kg of aflatoxin B1 and 0.706 mg/kg of total aflatoxins and thus did not comply with the Ninth Schedule (Regulation of Food Regulation GN 173 of 1999”. Fort de cet élément, le ministère décide de ne pas lui accorder son aval (‘clearance’) pour le dédouanement des produits.
2 sacs sur 780
Dans une correspondance à la Santé, datée du 4 mai, Krishna Mannikum déplore le fait que le ministère ait choisi de ne prélever des échantillons que sur deux sachets d’un seul conteneur. « Ce conteneur contient 780 sacs de pistaches des deux variétés. Cet exercice de contrôle a été effectué de manière arbitraire… » Krishan Mannikum va plus loin et met en doute les analyses effectuées par le ministère de la Santé, qui « n’auraient pas été faites selon les normes européennes. » Il s’appuie sur un rapport émanant de quatre experts étrangers pour soutenir ses affirmations. Les 21 et 28 septembre, l’importateur adresse une lettre au ministère, avec copies des rapports de ces quatre experts, et invite la Santé à effectuer de nouveaux tests. « Je connais mes produits. Mes pistaches bio ont obtenu l’autorisation de quitter la Grande île, munies d’un certificat attestant de leur qualité. Ce n’est pas la première fois que je suis confronté à une telle situation. La pistache malgache est l’un des meilleurs produits au monde. Même le ministère de l’Agro-industrie a donné son accord pour son importation », argue cet habitant de Floréal. Le Défi Quotidien produit un extrait du rapport de l’expert sud-africain : [blockquote]« This is not normal, as i would expect when B1 is not detected the total to be 0.1mg/kg as B1 normally may be up 40-70% of the total Aflatoxins. I will highly recommend that the customer asks the Government Analyst Division to have a look at their report may be there is a administrative problem, wrong units reported etc…» explique l’expert sud-africain.[/blockquote] Krishna Menon Mannikum envisageait d’exporter ses produits vers d’autres pays de l’Océan Indien. Il cultive de la pistache à Morondava, dans la Grande île. Toutefois, le blocage de ses conteneurs en douane l’a contraint à fermer son usine pendant cinq mois. L’usine emploie une douzaine de personnes. « Le Public Health and Food Safety a autorisé la vente de mes pistaches et le ministère de la Santé bloque mon conteneur. Comment expliquer qu’un département du ministère de la Santé contredit les conclusions d’un autre département de ce même ministère ?» s’interroge-t-il. À l’heure où nous mettions sous presse, nous apprenons que le ministère de la Santé examine de nouveau le dossier de notre interlocuteur.
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