Congrès du PTr à Triolet - Ramgoolam: «Le PTr ira seul aux élections»

Pari réussi pour le leader du Parti travailliste. Il a signé un retour gagnant dans la circonscription Pamplemousses-Triolet, où il avait subi une cuisante défaite aux législatives de décembre 2014.

«Azordi personn pa kapav vinn dir ki Triolet nimero 5 nepli rouz ! » C’est en ces termes que Navin Ramgoolam a débuté son discours devant ses partisans, lors d’un congrès tenu dans le cadre du 116e anniversaire de la naissance de sir Seewoosagur Ramgoolam. Il a enchaîné : « Minis ek depite ki pe asiz la, se bann squatter. Bizin fou deor. »

Le Parti Travailliste (PTr) ira seul aux prochaines législatives, a-t-il affirmé : « Nous pouvons présenter 60 candidats. Le PTr a une vision pour l’avenir. J’invite les jeunes à intégrer le parti, notamment les membres du PMSD déçus par Xavier-Luc Duval. Si sir Gaëtan Duval avait été là, il aurait quitté ce gouvernement. Il savait ce qu’est l’honneur. »

Navin Ramgoolam suggère une limitation du mandat du Premier ministre à deux mandats de cinq ans : « Le maximum serait dix ans. Il faut en finir avec ce système où ce sont les mêmes personnes qui accèdent à ce poste. Donnons la chance aux autres. »

Par l’imposte et non par la porte

Commentant l’accession de Pravind Jugnauth au poste de Premier ministre après le « retrait » de sir Anerood Jugnauth avant la fin de son mandat, Navin Ramgoolam se demande si Maurice est une monarchie :  « SSR m’aurait-il cédé sa place ? Sir Satcam Boolell avait pris les rênes du parti en 1987. J’ai fait mon chemin et j’en suis fier. À aucun moment ils n’ont dit que Pravind Jugnauth deviendrait Premier ministre. Il accédera à ce poste par l’imposte et non par la porte. » Le leader rouge affirme que la population a été induite en erreur par Xavier-Luc Duval et Ivan Collendavelloo. Il réclame des élections générales.

L’ancien Premier ministre a salué « le courage » du conseiller du ministre des Finances qui a dénoncé les zones d’ombre dans le projet Heritage City : « Je félicite Gérard Sanspeur. 24 ministres et le PM approuvent le projet Heritage City à trois reprises. Un conseiller vient le dénoncer. Vous auriez dû voter Gérard Sanspeur au poste de Premier ministre. Plito li, mem si li nou adverser.»

Sur le dossier Chagos, il a fustigé sir Anerood Jugnauth. « Il a dit que sir Seewosagur Ramgoolam était complice, mais il oublie qu’en 1965, il était l’un des membres qui ont pris la décision. Il a mis sur pied un Select Committee qui a accepté Rs 40 millions de compensation. En dévoilant sa stratégie, sir Anerood Jugnauth gère mal ce dossier. »

Abordant la question de l’Éducation, Navin Ramgoolam a promis d’abolir la Nine-Year-Schooling s’il revient au pouvoir. « Il faut stopper le concept de régionalisation. Je promets de rembourser les frais d’examens des élèves du SC et HSC. Certes, je suis pour la discipline et les élèves doivent se rendre au collège, mais dans ce cas précis, ils ne savaient pas. C’est injuste de les sanctionner. »

Il a aussi promis d’abolir le poste de vice-président de la République et a commenté l’épidémie de la fièvre aphteuse, les accidents de la route en hausse et l’affaire Trilochurn entre autres sujets.

Démonstration de force

Pour le Parti travailliste, le congrès de dimanche matin à Triolet se devait d’être un succès. Pari tenu. Les rouges ont mis les gros moyens pour faire de cet événement une réussite. Dès huit heures du matin, les bus et partisans provenant des 20 circonscriptions du pays ont afflué vers ce village du Nord, ancien fief de Navin Ramgoolam.

Sonorisation professionnelle, écrans géants, projecteurs, oriflammes décorant les principaux axes de Triolet... Tout a été mis en œuvre pour en faire un événement marquant. Après s’être recueilli au samadhi de sir Seewoosagur Ramgoolam, au jardin de Pamplemousses où l’attendaient des centaines de partisans, Navin Ramgoolam est arrivé à Triolet vers 10 h 30, sous les acclamations d’une foule bruyante et réceptive, et au son des tambours et des sifflets.

Devant un auditoire vêtu de rouge, le leader du PTr s’est lancé dans un discours de plus d’une heure et demie. Puis, c’est en héros qu’il a quitté la place où s’est tenu le congrès. Au niveau de la direction du parti, l’on évoque un franc succès. « Il y a eu un déclic, un réveil de la population. On a vu qu’il y a un retour en masse de l’électorat travailliste », avance Patrick Assirvaden. « Du plus profond de mon cœur, je remercie chacun d’entre vous. Il n’y a rien de plus grand qu’un amour sans faille pour son pays. Je crois en vous », a commenté Navin Ramgoolam sur sa page Facebook dans l’après-midi.