En 2009, l’Anti-Drug and Smuggling Unit avait interpellé le passeur sud-africain Johannes Jacobs Petrus Viljoen. Ce dernier n’a pas tardé à faire des aveux et a admis avoir remis des boulettes d’héroïne à Anil Gooransing, ex-sergent de police, alias le « Roi du Sud ». Celui-ci avait nié les faits et exigé une parade d’identification.
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Coup de théâtre. Vingt-quatre heures avant l’exercice, le passeur reçoit des menaces de mort d’un inconnu sur un téléphone portable que lui a remis un policier dans sa cellule au poste de L’Escalier. Le jour de l’exercice, le Sud-Africain n’identifie pas Anil Gooransing, mais confirme aux agents de l’ordre la réception de l’appel téléphonique. Le policier Chandradev Bhawani serait celui qui lui a remis le cellulaire. Par la suite, ce dernier impliquera son collègue Goparlen Mudalli.
Appel sur un portable
Il est reproché à Goparlen Mudalli, un habitant de Chemin-Grenier de 44 ans, d’avoir échafaudé un complot avec la complicité du policier Chandradev Bhawani et un nommé Mevin Achadoo dans le but de pervertir l’enquête policière dans une affaire de drogue. Ces hommes auraient agi de concert afin que le passeur n’identifie pas un autre suspect lors d’une parade d’identification.
Le policier Chandradev Bhawani et le passeur sud-africain avaient tous deux été appelés à la barre au cours de ce procès. Ce dernier a affirmé avoir identifié le policier Chandradev Bhawani comme celui qui lui avait remis le téléphone portable alors qu’il était détenu au poste de police de Chemin-Grenier. Le Sud-Africain a souligné qu’il n’avait pas vu le numéro qui s’affichait pour le menacer de ne pas identifier Anil Gooransing afin de ne pas se faire tuer à son retour dans sa cellule.
Quant au policier Chandradev Bhawani, il a déclaré avoir agi sur les instructions de Goparlen Mudalli. Le nommé Mevin Achadoo lui aurait remis le téléphone qu’il avait ensuite récupéré après que le Sud-Africain a reçu l’appel, selon l’agent de l’ordre. Celui-ci a affirmé qu’il n’avait pas entendu la conversation qu’a eue le Sud-Africain. L’officier de police a bénéficié d’une immunité dans cette affaire.
Dans son jugement, Vijay Appadoo, président d’audience de la cour intermédiaire, a conclu que cette instance judiciaire ne pouvait se fier au témoignage du Sud-Africain qui était truffé d’inconsistances. D’autant plus qu’aucun lien n’a été démontré entre l’appel de menaces et le complot allégué entre les trois hommes. D’où sa décision de blanchir le policier Goparlen Mudalli, le mardi 21 novembre, huit ans après les faits.
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