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Compétences professionnelles: le secteur des services bientôt ouvert aux étrangers

Avec la conclusion des négociations pour le Trade in Services Agreement d’ici la fin de cette année, l’ouverture complète du marché des services n’est qu’une question de temps. Une perspective qui réjouit les opérateurs.

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Le secteur des services devrait bientôt être complètement libéralisé. Le ministère des Affaires étrangères mise sur la conclusion des discussions sur le Trade in Services Agreement (TiSA) d’ici la fin de cette année. Cet accord impliquant 23 pays vise la libéralisation du commerce des services entre les signataires. Ce qui ouvrirait totalement leurs marchés respectifs et permettrait la libre circulation de professionnels dans le secteur des services entre les différents pays signataires. Une perspective accueillie favorablement dans le milieu concerné.

Les 23 pays en négociation autour du TiSA incluent les États-Unis, l’Union européenne, l’Australie, le Canada et d’autres pays membres de l’Organisation mondiale du commerce. Ces 23 pays représentent à eux seuls 70 % du commerce des services au niveau mondial. « Tout le secteur des services est concerné, explique une source du ministère des Affaires étrangères, la télécommunication, les finances, l’énergie, l’environnement… Le but du TiSA est d’éliminer « toutes les barrières qui peuvent exister pour créer des marchés d’exportation », précise cette source. L’accord devrait aussi attirer des investisseurs dans le secteur des services, assure cette même source.

« Si vous voulez ouvrir une banque, un hôtel ou un restaurant, il n’y aura plus de restrictions, » précise notre interlocuteur. Outre des mesures fiscales, les règlements et les habituelles lourdeurs administratives et légales devraient également disparaître. « Prenez un architecte étranger qui veut lancer un projet à Maurice par exemple, explique notre source, actuellement, la loi l’oblige à avoir un partenaire local et il ne peut détenir qu’un maximum de 30 % du capital. Tout cela disparaîtra. »

Le Trade in Services (TiS) group a démarré les négociations en 2013 et s’est réuni de nouveau en 2015. Il devrait avoir une autre rencontre durant le dernier trimestre de cette année pour finaliser l’accord. « Une fois conclu, l’arrangement ouvrira les frontières des deux côtés, explique notre source, nous voulons ouvrir notre marché pour attirer des professionnels de qualité.»

Une décision bien accueillie

Un objectif qui est bien accueilli dans le secteur, notamment par Kamal Hawabhay, président de l’Association of Trust and Management Companies (ATMC). « Cela fait un certain temps que nous tentons de faire comprendre au gouvernement qu’il faut ouvrir notre économie à l’expertise étrangère. L’idée est très bonne pour Maurice. La démarche est essentielle afin que tout le secteur puisse monter en gamme  », ajoute-t-il.

Le président de l’ATMC liste parmi les contraintes administratives, l’obtention des permis de travail. « Actuellement, la loi rend l’octroi des permis de travail aux conjoints difficile. On ne peut demander à des professionnels de venir travailler chez nous alors que leurs conjoints n’ont pas le droit de travailler même s’ils ont les compétences requises », explique ce dernier.

Si l’économiste Éric Ng est également d’avis que la conclusion d’un accord de l’envergure de TiSA serait la bienvenue, il tient néanmoins à mettre en garde : « On a besoin de compétences étrangères pour développer ce secteur, mais je crois que nous sommes allés trop loin dans l’ouverture. maintenant, même sans permis de travail et un minimum de Rs 100 000, on peut acheter un appartement. N’importe qui peut donc venir, même un retraité? » Une politique qui n’a pas de sens pour l’économiste qui se dit plus en faveur d’une ouverture limitée aux compétences. « S’il n’y a que des retraités, je ne vois pas ce qu’ils apporteront à l’économie », conclut-il.

 

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