La Cour constitutionnelle des Comores a ordonné samedi la réorganisation de la présidentielle dans 13 localités en raison d' «irrégularités » constatées lors du scrutin du 10 avril, une décision susceptible de modifier les résultats de l'élection compte tenu de l'écart minime séparant le vainqueur de son principal rival.
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Dans un arrêt, le président de la Cour constitutionnelle, Loutfi Soulaimane, "demande au président (de l'Union des Comores, Ikililou Dhoinine) et au ministre chargé des élections (Mohamed el-Had Abbas) de prendre les mesures nécessaires pour organiser des partielles au plus tard le 15 mai" dans treize localités. Cette décision pourrait, mathématiquement, remettre en cause les résultats provisoires de la présidentielle car le vainqueur, le colonel Azali Assoumani, ancien président et ex-putschiste, devance de quelque 2.000 voix seulement Mohamed Ali Soilihi dit "Mamadou", le candidat du pouvoir. Le 10 avril, "des irrégularités et de graves actes de violences" se sont produits empêchant quelque 6.305 électeurs d’exprimer leur vote dans 13 localités de l'île d'Anjouan, selon Loutfi Soulaimane, qui invoque le droit et "la jouissance pleine et entière de tous les électeurs à s’exprimer". La Cour constitutionnelle a ainsi donné partiellement raison à Mohamed Ali Soilihi, qui l'avait saisie pour demander la tenue d'élections partielles dans 15 localités où le vote avait été perturbé. Le scrutin du 10 avril avait été émaillé d'incidents (interruption du scrutin, bourrage d’urnes, actes de violences, etc.), notamment à Anjouan, l'une des trois îles qui forment l'Union des Comores. Selon les résultats provisoires proclamés le 25 avril, l’ex-président (1999-2006) Azali Assoumani est arrivé en tête avec 40,98%, suivi de très près par Mohamed Ali Soilihi (39,87%), et du gouverneur de l’île de la Grande-Comore Mouigni Baraka (19,15%). La Cour constitutionnelle, chargée de valider les résultats provisoires des élections, a maintenu samedi la date d'investiture du nouveau président au 26 mai. Un certain malaise régnait visiblement au sein de l'institution où seuls cinq de ses huit membres ont pris part à l'annonce de la décision de la Cour. "L’essentiel est que le quorum soit atteint", a estimé à l’AFP un conseiller de la Cour qui a requis l’anonymat. Quelques heures avant cette annonce, des patrouilles de l’armée ont commencé à sillonner la capitale Moroni, quasi-désertée à la suite de rumeurs d’affrontements. Des militaires en armes étaient postés devant les bâtiments administratifs, tandis qu'un périmètre de sécurité était établi autour du siège de la Cour, fortement protégé par des unités d’élite. L'Union des Comores, petit archipel pauvre de l'océan Indien, a connu une histoire tumultueuse, jalonnée d'une vingtaine de coups d'Etat et tentatives depuis son indépendance de la France en 1975. Avec AFP
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