Le patron de l’Anti Drug and Smuggling Unit (ADSU), le DCP, Choolun Bhojoo, a poursuivi sa déposition devant la Commission d’enquête sur la drogue. D’emblée, il a indiqué que l’héroïne arrive principalement des d’Afrique de l’Est, Madagascar, Dubayy, Inde, Malaisie, Iran, Afghanistan, Pakistan, Thaïlande, Myanmar et le Laos.
«Le cannabis arrive principalement de Tanzanie et du Kenya ; le Subutex, principalement de France. La provenance des drogues synthétiques reste une énigme, probablement de Chine », a-t-il dit. Il a souligné que les voyageurs ont tendance à transporter de l’héroïne en raison de son prix sur le marché local.
Le DCP Choolun Bhojoo indique que les deux points d’entrée de la drogue sont le port et l’aéroport. « Les passagers transportent la drogue dans leur valise ou à l’intérieur de leur corps. Certains voyageurs avalent entre 15 et 50 boulettes de drogue », a-t-il précisé. Et d’affirmer que le personnel de l’aéroport peut aussi être mêlé dans des délits de drogue. Il a cité ceux qui nettoient les avions. « Un employé sera embauché dans le réseau de drogue et aura pour tâche de récupérer cette drogue. Il y a eu des cas où la drogue était dissimulée dans les couches des bébés », a-t-il indiqué. Au port aussi, c’est quasiment la même chose, sauf que la drogue peut être lâchée dans la mer et des petites embarcations se chargent alors de la récupérer ajoute le patron de l’Adsu.
De 2005 à 2015, les prisons de Maurice ont enregistré 534 cas de délits de drogue. Le nombre d’officiers des prisons trouvés mêlés à des délits de drogues, entre 2001 et 2015, s’élève à 23.
Le patron de l’Adsu explique qu’un petit sachet de cannabis (appelé ‘pouliah’) se vend à Rs 200. « Un gramme se vend à Rs 600, un plant à Rs 3 800 et une graine à Rs 100. » Concernant l’héroïne, une dose de 10 à 16 milligrammes se vend à Rs 200. « Un gramme d’héroïne se vend Rs 15 000, un kilo est à Rs 15 millions. » Pour la demande en Subutex, la tendance est à la baisse. Le comprimé se vend Rs 2 400.
Évoquant les drogues synthétiques, le DCP Choolun Bhojoo souligne qu’elles sont apparues sur le marché en 2013. « Elles touchent principalement les jeunes et les étudiants. Les drogues synthétiques sont mélangées à des substances locales pour être vendues. Le kilo se vend à Rs 1,5 million » a-t-il déclaré. Le trafic d’autres drogues comme la cocaïne et le hashish sont minimes.
L’Acting Director des services de santé, Ravin Kumar Doomun, a voulu savoir si les officiers de l’Adsu connaissent les composantes des drogues synthétiques. Le patron de l’Adsu a répondu que ses officiers ont suivi un cours de formation.
La Commission d’enquête sur la drogue est présidée par l’ancien juge de la Cour suprême Paul Lam Shang Leen. Ses assesseurs sont Sam Lauthan, ancien ministre et membre de la National Human Rights Commission et Ravin Kumar Doomun.
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