Six séances depuis que siège la Commission d’enquête instituée sur la vente des actions de la BAI au sein de Britam Holdings Ltd au Kenya. Le président Bushan Domah n’a pas caché son agacement par rapport aux avancées. Selon lui, il y a une « confusion totale » sur ce dossier.
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La séance du mardi 25 juillet en Cour suprême était marquée par la seconde audition du Chief Executive Officer (CEO) de la National Property Fund Ltd (NPFL). Sanjiv Issary a subi une série de questions du président, l’ancien juge Bushan Domah et de ses deux assesseurs, Sattar Hajee Abdoula et Imrith Ramtohul. Les commentaires de Bushan Domah démontreraient que les travaux de la commission n’avancent pas « vu que les réponses fournies ne sont pas claires. On ne sait toujours pas qui a fait quoi, il y a un désordre total », a-t-il lancé.
Sanjiv Issary était interrogé sur les implications de la NPFL dans l’aboutissement du deal Britam. « Nous n’étions pas partie prenante des discussions » a-t-il laissé entendre. Et d’avancer « que les actions de la BAI au sein de Britam étaient sous le contrôle du Special Administrator ». Le CEO de NPFL a ajouté qu’il « n’était pas activement impliqué dans le Stock Purchase Agreement (SPA) ». Bushan Domah a voulu en savoir plus sur l’origine des instructions visant à diriger la NPFL.
«Affaire désordonnée»
Selon Sanjiv Issary, « George Chung de BDO, le ministère des Services financiers à travers le Permanent Secretary, le Deputy Permanent Secretary et Faadeel Ramjanally se chargeaient de ces instructions. »
Sattar Hajee Abdoula a voulu en savoir plus sur la ratification de cette transaction par le conseil d’administration de la NPFL. Sanjiv Issary a répondu « que le board ne s’est réuni qu’une seule fois pour ‘prendre note’ de cette transaction ». C’est alors que Bushan Domah a réclamé du CEO les échanges de courriels portant sur la convocation à cette réunion, « ou encore l’agenda de cette rencontre du board. »
Sattar Hajee Abdoula est revenu à la charge en demandant à Sanjiv Issary « s’il estimait que la NFPL a encouru des pertes lors de cette vente d’actions ». Le CEO a pris quelques secondes pour réagir, avant de répondre : « non ». À quoi l’assesseur devait lui indiquer que, selon ses calculs faits sur les documents bancaires remis par le notaire Kavi Ramano, « il y aurait un manque à gagner de deux millions de dollars ». Sanjiv Issary a répondu qu’il « n’a pas la même lecture » que Sattar Hajee Abdoula.
« Depuis l’instauration de cette commission, nous n’avons pu connaître le rôle exact joué par les personnes concernées. C’est une affaire désordonnée où les décisions semblent avoir été prises par une main invisible », a laissé entendre le président de la commission d’enquête. « Il y a une confusion totale », a-t-il lancé en direction de Sanjiv Issary, l’informant dans la foulée, « qu’il sera peut-être à nouveau entendu à la lumière des éléments d’informations recueillis. Les travaux reprendront cet après-midi avec l’audition du régulateur des Services financiers ».
Vishnu Lutchmeenaraidoo déposera
La Commission d’enquête écoutera le ministre des Affaires étrangères, Vishnu Lutchmeenaraidoo, le jeudi 27. Il nous revient que c’est le premier Grand argentier de ce gouvernement qui a signifié son intention de déposer devant le trio Domah-Hajee Abdoula-Ramtohul.
L’ancien ministre des Finances a lui aussi travaillé sur ce dossier des actions de la BAI au sein de Britam Holdings Ltd au Kenya. En effet, en 2015, au temps où il était aux Finances, Vishnu Lutchmeenaraidoo avait émis l’intention de transférer ces actions de la BAI dans un Legacy Sovereign Fund. Mais il devait par la suite être parachuté aux Affaires étrangères et c’est Sir Anerood Jugnauth qui l’avait remplacé.
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