Commission Britam : le rôle d’Afzar Ebrahim passé à la loupe

Afzar Ebrahim Afzar Ebrahim, comptable à BDO.

L’implication d’Afzar Ebrahim, comptable à Business Development Outsourcing, était, mercredi, au centre des travaux de la commission d’enquête sur la vente de Britam Kenya Holdings. Il a été confronté à une réunion organisée entre Peter Murga, directeur de Britam et Roshi Bhadain, l’ex-ministre de la Bonne gouvernance. Les travaux étaient présidés par l’ancien juge Bhushan Domah. Les points forts de cette audition.

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Bhooshun Domah (BD) : Quel était votre rôle dans la vente des actions de Britam ?
Afzar Ebrahim (AE) : Monsieur Ramtoolah a été sollicité et une des conditions était qu’il soit assisté des employés de la BDO. Vu que je suis son assistant, j’ai été impliqué tout au long. La Engagement Letter faisait mention que les actions devraient être transférées à National Property Fund Limited (NPFL). Une lettre avait été adressée à la Barclays Bank et le gouvernement voulait établir un fonds souverain.

BD : Comment étiez-vous impliqué ? C’est votre implication qui nous intéresse pas celle de votre équipe. Monsieur Ramtoolah était la cinquième personne à être impliquée dans le dossier BAI. Monsieur Ramtoolah a reçu une copie de la lettre de la société sud-africaine MMI Holdings, via Roshi Bhadain.
Afzar Ebrahim a alors produit une copie de la lettre.

AE : Lorsque j’ai reçu la lettre, je me suis rendu compte qu’il n’y avait aucune offre de Rs 4,3 milliards.

BD : Parlons de votre implication physique ?
AE : Monsieur Ramtoolah avait accepté l’offre de MMI Holdings parce qu’on avait plus de 50 % du Market Price. Le responsable de BDO Kenya m’avait appelé et expliqué que Peter Murga voulait nous rencontrer à Maurice. Je l’ai vu et Roshi Bhadain l’a rencontré pendant moins de cinq minutes. Ce dernier avait expliqué qu’il s’affairait à trouver de l’argent pour les repaiements. Mais Peter Murga avait expliqué que le conseil d’administration de Britam devrait être impliqué dans la prise de décisions.

BD : Y a-t-il un document pour prouver que Murga était le président du conseil d’administration ?
AE : J’ai compris qu’il était au nom de Britam. J’ai eu ses références du bureau de Kenya. En novembre 2015, monsieur Ramtoolah devait organiser une réunion entre Lutchmeeparsad et les représentants de Britam, au Nairobi. Le CEO avait assisté l’une des réunions.

Le témoin a alors déposé les procès verbaux du 18 novembre 2015.

BD : Qui était responsable des Special Administrators ?
AE : Monsieur Ramtoolah et le ministère des Finances. C’était un government to government agreement. Mais le gouvernement s’occupait de la transaction via le ministère des Finances, avec le gouvernement Kenyan.

BD : Vous jouiez à peine le rôle de Special administrator ?
AE : C’était une transaction goverment to goverment. Il y avait beaucoup de discussions entre le ministère des Finances et Britam.

BD : Quel était votre rôle dans la transaction ?
AE : J’assistais monsieur Ramtoolah. Au début de mars, j’ai reçu un appel du Kenya de Peter Murga, qui m’informait qu’il venait, à Maurice, pour signer un Memorandum of Undertanding (MoU). (Les copies des courriels échangées ont été déposées devant la commission).

BD : De quels Minutes of Meetings s’agissaient-il ?
AE : Aucune idée. Nous avons eu beaucoup de réunions. Nous voulions savoir combien d’argent allait être repayé. J’ai sollicité notre conseiller légal pour rédiger le MoU. Nous avions une offre de 35 % au-delà du prix du marché. (Une copie du courriel a été déposée).

BD : Peut-on parler d’un panel d’investisseurs ? Tout semble parfait. Qui étaient ces investisseurs ?
AE : Il faut déterminer qui a ratifié le document.

BD : Êtes-vous un homme de loi ?
AE : Le 3 mai 2016, il y avait une Private Notice Question (PNQ). Roshi Bhadain m’a dit que le conseil des ministres avait approuvé le paiement. Je n’étais pas très à l’aise lorsque j’examinais les documents. Il y avait des traces de « blanco ». C’est alors que j’ai décidé de me rendre au Kenya pour vérifier. Les dividendes étaient versés directement à nos comptes. Ce n’était pas correct. C’est alors que j’ai vérifié les livres des comptes de Britam et nous avons découvert que Britam Kenya était basée aux Bahamas.

SA : British American Kenya existe-t-il ?
AE : Non, elle n’existe pas.

 

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