Extraordinaire. Ce qualificatif revient comme un leitmotiv dans les propos de Jean Luc Emile, chef d’édition à Radio Plus, lorsqu’il raconte sa participation au prestigieux concours
CNN MultiChoice African Journalist Award 2016.
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« Une expérience gigantesque, avec une ouverture professionnelle extraordinaire. » C’est ainsi que Jean Luc Emile décrit le concours CNN MultiChoice African Journalist Award, qui s’est tenu du 13 au 16 octobre au Gallagher Convention Centre à Johannesburg, Afrique du Sud.
Le chef d’édition de Radio Plus fait l’éloge du professionnalisme des organisateurs du concours : « Nous étions une quarantaine de finalistes mais nous n’étions pas au courant des envois de chacun. Ils (NdlR : CNN MutliChoice) ont gardé secret, jusqu’au dernier moment, les gagnants dans chaque catégorie de même que leurs travaux. » Il précise que le concours a recueilli cette année un nombre record d’entrées, soit 1 635. Il y avait 38 finalistes issus d’une quinzaine de pays différents.
Notre collègue de Radio Plus était nominé dans la catégorie Média électronique (francophone) pour sa vidéo intitulée « Le tragique destin d’Eleana Gentil ». Cette vidéo, qu’il a réalisée avec l’aide de Jonathan Marie de TéléPlus, a été vue sur YouTube, Teleplus et d’autres réseaux sociaux plus de 60 000 fois. « C’est la réaction très positive des internautes qui m’a poussé à participer au concours. Vous imaginez ma surprise lorsque j’ai été informé, en juillet, de ma nomination ! Car au moment où on a réalisé ce reportage, loin de moi l’idée de participer à un concours quelconque. Quoi qu’il en soit, j’ai considéré cette nomination comme une victoire en soi. Le reste n’allait être que du bonus », affirme-t-il.
« Eye-opener »
Pour Jean Luc Emile, cette participation est un véritable « eye-opener » : « Ce concours, à travers les échanges que j’ai eus avec mes confrères africains, m’a permis de me rendre compte que malgré les contraintes que peuvent rencontrer les journalistes à Maurice, dans d’autres pays du continent africain, certains de nos confrères éprouvent encore plus de mal à faire leur travail. Certains sont menacés, agressés, voire exilés. Malgré les circonstances très difficiles, ils n’ont pas pour autant ranger leur plume dans un tiroir.
Au contraire, ils continuent à la porter dans la plaie, pour remuer la vérité. C’est le cas d’ailleurs du gagnant du prix de la liberté de la presse, Bob Rugurika. Ce Burundais, directeur de l’African Public Radio, a été emprisonné par le gouvernement burundais et il vit aujourd’hui, exilé au Rwanda. Ce sont eux les véritables défenseurs de la liberté de la presse », soutient notre collègue.
Jean Luc Emile ajoute qu’il n’a d’ailleurs, à aucun moment, éprouvé un esprit de compétition. « C’était plus pour prendre le temps d’apprendre à connaître les autres, les circonstances dans lesquelles ils évoluent, et tout cela dans un esprit de fraternité. Je l’ai d’ailleurs dit : nous sommes tous gagnants. Je considère que je sors de ce concours grandi, avec un regard nouveau sur le journalisme en Afrique, et surtout dans le domaine du numérique. Cela m’encourage à m’investir davantage dans la profession, mais surtout à tirer profit de l’espace numérique », confie le finaliste.
Sachant que « l’appétit vient en mangeant », Jean Luc Emile, qui en était à sa première participation à ce concours, songe déjà à celui de l’an prochain : « Je ne compte pas m’arrêter là. Je participerai peut-être au prochain CNN Award et à d’autres concours. C’est important de se mesurer à ce qui se fait de mieux sur le continent et ailleurs. La finalité, ce n’est pas de remporter un Award, mais ce networking extraordinaire que ces concours permettent. D’ailleurs, nous avons mis sur pied un réseau de journalistes afin de pouvoir partager nos informations et se tenir informés des tentatives des gouvernants de museler la presse dans nos pays. »
L’histoire d’Eleana Gentil
L’histoire de la petite Eleana Gentil, 11 ans, avait à la fois ému et interpellé toute la population. Son corps avait été retrouvé dix jours après sa disparition, décapité et portant des traces de mutilation. La police soupçonnait que son bourreau pourrait être un membre de sa famille. « L’histoire d’Eleana est, en fait, l’histoire de beaucoup d’autres petites filles à Maurice et dans le monde, vivant dans la promiscuité et qui se font abuser par des proches.
Elles choisissent cependant de se murer dans le silence car leur agresseur est un membre de leur famille. Dans le cas d’Eleana, malheureusement, il y a eu mort d’homme. À travers cette vidéo, je voulais interpeller la population pour dire qu’il faut dénoncer ce type d’abus, mettre hors d’état de nuire les prédateurs sexuels et ne pas attendre qu’il y ait un meurtre pour venir ensuite alerter », explique Jean Luc Emile.
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