Les agressions mortelles n’en finissent pas. Un quinquagénaire attaqué, dans les escaliers dans un complexe résidentiel à La Tour Koenig, par un cambrioleur qui tentait de s’enfuir après avoir été pris en flagrant délit.
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Clency Tanoo, 56 ans, a poussé son dernier soupir samedi après-midi aux soins intensifs de l’hôpital Dr A.G. Jeetoo, à Port-Louis. Le matin du 12 juin dernier, cet habitant du complexe résidentiel de National Housing Development Company (NHDC) de La Tour Koenig a été sauvagement agressé à coups de sabre, à quelques mètres de son domicile par Steven Shun Shing, 35 ans. Placé en état d’arrestation le suspect a reconnu les faits. Il a déclaré aux enquêteurs : « pa kone kinn pass dan mo latet. »
Lors de son interrogatoire par les limiers de la Major Crime Investigation Team (MCIT), le suspect, connu des services de police, a expliqué qu’un peu plus tôt ce matin-là, il a saccagé les vitres de l’appartement d’une habitante de ce complexe. Alerté par le bruit de vitres brisées, la dame s’était réveillée et Steven, surpris, a pris la fuite. Il dit avoir croisé la victime, au deuxième étage, alors qu’il se sauvait. Il était muni d’un sabre. Il explique s’être jeté sur Clency Tanoo, qui s’était retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. Il lui a assené plusieurs coups de sabre avant de disparaître.
La victime s’est écroulée. Elle avait été atteinte au cou. Une fois sur place, les policiers de La Tour Koenig ont trouvé Clency Tanoo dans une mare de sang et ont mandé une ambulance pour le transporter à l’hôpital. Le suspect, Steven Shun Shing a été appréhendé dans sa maison alors qu’il se cachait dans les toilettes. Il avait, dans un premier temps, été provisoirement inculpé de tentative de meurtre.
Le blessé avait, entre-temps, été admis aux soins intensifs et placé sous respiration artificielle. Son état était jugé très sérieux. Il a rendu l’âme samedi. L’autopsie pratiquée par le Dr Maxwell Monvoisin a attribué le décès aux multiples coups de sabre portés au cou de la victime. Steven Shun Shing sera cette fois inculpé de meurtre. Il a déjà participé à une reconstitution des faits. L’enquête policière est placée sous la supervision de l’assistant commissaire Dawoonarain.
«Pena sekirite ditou»
Au block B46, Bengali, c’est un sentiment de colère, de révolte et de tristesse qui anime les proches de Clency Tanoo. Son épouse, Cybille, 53 ans, déplore le manque de sécurité dans la localité depuis quelque temps. « Pena sekirite ditou. Aster kan al la boutik bizin get deryer ou le do. Sink er ou bizin fini rant lakaz », lâche-t-elle. Clency Tanoo avait déjà pris sa retraite. Malgré cela, il se levait tôt pour son jogging. Le jour de son agression, il n’a pas dérogé à ses habitudes. « Li abitye al fer jogging ek lekzersis dan sant e apre li al aste dipain. Sa zour la, dipain mem li pann gayn letan al pran », explique la veuve. Il rentrait à la maison après son jogging lorsqu’il s’est fait agresser. « Il ne connaissait pas son agresseur personnellement, mais l’a déjà aperçu » précise-t-elle.
La victime laisse un fils. « Ils étaient très proches. En décembre dernier, ils étaient partis en Australie ». Dès l’agression, les proches de Clency Tanoo savaient que son état de santé était critique. « Après son agression, mon époux a subi six interventions chirurgicales. C’est dur pour notre famille et comment annoncer à un enfant que son grand-père n’est plus de ce monde », dit-elle avec regret.
Pour Kevin Tanoo, 29 ans, fils de la victime, c’est également une grande perte. « Mon père était une personne remplie de sagesse. Le matin de son agression, je m’étais réveillé en premier. Nous avons conversé avant qu’il ne sorte. Nous ne nous attendions pas à une telle nouvelle », lâche le jeune homme. Les funérailles de Clency Tanoo sont prévues ce lundi à 13 heures, à Pailles. La famille compte dans les jours à venir organiser une marche pacifique afin de dénoncer le manque de sécurité qui règne dans le quartier. « Depuis quelques années, la situation empire. Mon père a perdu la vie injustement », conclut Kevin.
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