Cinq ans de prison à Ziaoudeen Noorah : l’audace et la planification de l’ex-policier évoquées

Jamais deux sans trois. C’est sa troisième condamnation en un an. L’ex-policier Ziaoudeen Noorah a écopé, le mercredi 5 décembre, de cinq ans de servitude pénale en cour intermédiaire pour avoir lancé un cocktail Molotov dans l’enceinte de la Cour suprême. Il fera aussi trois ans de prison pour avoir signalé une fausse alerte à la bombe en octobre 2017.

Il a été condamné pour trois délits différents en une année. L’ex-policier Ziaoudeen Noorah a accueilli sa troisième condamnation, le mercredi 5 décembre, en cour intermédiaire. Escorté par les éléments de la Special Supporting Unit, cet ex-policier, comptant onze ans de service, attendait patiemment son verdict tout en marmonnant.

C’est vers 12h35 que la magistrate s’apprête à prononcer le verdict. Ziaoudeen Noorah tient à ce que la magistrate Darshana Gayan lui lise sa sentence en anglais après que cette dernière lui ait demandé en quelle langue il souhaitait qu’elle s’adresse à lui.

Le visage impassible, Ziaoudeen Noorah a accueilli son verdict, hochant la tête de temps à autre. Il a écopé de cinq ans de prison pour avoir mis le feu dans l’enceinte de la Cour suprême en lançant un cocktail Molotov. Il a aussi écopé de trois ans de prison pour avoir signalé deux fausses alertes à la bombe dans l’enceinte de la Cour Suprême.

«Il a bien calculé son coup»

Lors de l’énoncé du verdict, la magistrate Darshana Gayan a mis en exergue l’audace dont a fait preuve Ziaoudeen Noorah en commettant son délit. Elle a rappelé la planification du délit, ce qui démontre que l’accusé avait bien calculé son coup, dans le seul but que son procès en Cour suprême soit renvoyé. Il était accusé de « manslaughter » en cour d’assises. Délit commis le 25 octobre 2011.

Loin d’accepter la défaite, après avoir constaté que le cocktail Molotov n’avait causé aucun dégât, l’accusé a appelé la police, à deux reprises, pour signaler une alerte à la bombe. Selon la magistrate, ces faits ont été menés dans le seul but d’empêcher la tenue des procès en Cour suprême ce 16 octobre 2017.

La cour a noté que le motif de l’accusé était égoïste, car il ne voulait pas que son procès en cour d’assises soit entendu, pour qu’il puisse passer les fêtes de fin d’année avec ses enfants en bas âge. « Il n’a ainsi pas réalisé les conséquences de ses actes », souligne la magistrate.

Ziaoudeen Noorah avait tenté d’excuser son acte répréhensible en affirmant qu’il suivait un traitement à l’hôpital Brown Séquard. Or, aucune preuve médicale n’a été produite en ce sens. La cour, considérant la gravité des délits, a conclu que ni une amende ni des travaux communautaires ne sont appropriés dans son cas.

Le 8 mai 2018, Ziaoudeen Noorah avait écopé de 25 ans de prison en cour d’assises pour le meurtre de sa mère, Bibi Rashida Noorah. Il avait mis le feu à sa chambre, le 25 octobre 2011. Ainsi, il n’aurait pas digéré que sa mère s’immisce dans sa vie conjugale. Ce qui aurait causé des conflits, puis la séparation du couple. L’ex-policier aurait laissé mourir sa mère alors qu’elle dormait à poings fermés.

Le 13 mars 2018, l’ex-policier a aussi écopé de huit mois de prison pour escroquerie. Il avait arnaqué une somme de Rs 4 500 à une Vacoassienne le 11 avril 2014. Ziaoudeen Noorah purgera ses peines concurremment.