Le décès brutal de Kersley Tony Chiffone (36 ans) plonge ses proches dans le désespoir et l’indigence. L’habitant de Pailles a été percuté par un van, lundi, à Camp-Chapelon, alors qu’il traversait l’autoroute. Il n’a pas survécu à ses blessures.
« Trouver de l’emploi en cette période de l’année n’est pas facile. Mes enfants sont inconsolables et ils ne cessent de chercher leur père »
Cindy (27 ans), veuve de Kersley, n’en finit pas de pleurer cet être cher parti trop tôt. C’est l’avenir de ses quatre enfants qui la préoccupe désormais. Ils sont âgés de 4 à 9 ans. La famille dépendait de la pension d’invalidité (Rs 9 000) de Kersley. « Maintenant qu’il n’est plus là, que vais-je devenir ? Je ne sais pas si le propriétaire va m’expulser, je n’ai aucune ressource financière », explique Cindy.
« Cela fait cinq jours déjà que Kersley a quitté ce monde. C’est très difficile pour moi, vu que je ne travaille pas, je dois maintenant chercher des revenus. Trouver de l’emploi en cette période de l’année n’est pas facile. Mes enfants sont inconsolables et ne cessent de chercher leur père. Je dépends de mes proches, mais pour combien de temps ? Je passe par une épreuve très difficile. La pension de veuve dont je souhaite bénéficier ne suffira pas à subvenir aux besoins des enfants. Quand je pense que mes enfants seront privés de leur bien-être, cela me fend le cœur », pleure Cindy.
Entourée de ses proches, elle se lamente : « Kersley finn kit mwa tousel. Kuma pou pay lokasion e nouri ban zanfan la ? Mes proches doivent s’occuper de leur famille en priorité. Je ne peux imaginer la vie sans Kersley. »
Au domicile de son ancienne compagne, Karine, âgée de 33 ans, toute la famille est aussi terrassée par le chagrin. Karine se mure dans le silence. Enceinte de Kersley, elle vit dans une petite pièce en tôle. Sa famille est composée de sept personnes. « Il nous faudra apprendre à vivre sans Kersley. Je ne peux travailler, car je souffre d’un handicap. Cela fait deux mois que ma pension a été coupée. Je vivais grâce à l’allocation que me donnait Kersley. Maintenant, il me faudra trouver d’autres moyens pour subvenir aux besoins de ma famille.»
La fille aînée de Karine, 16 ans, est déjà mère d’un enfant de deux ans. Elle est séparée de son compagnon. « J’ai aussi deux enfants qui vont à l’école. Je leur donne Rs 10 par jour.
Parfois, ils s’en vont bredouilles, car je n’ai rien. Souvent, je dors le ventre vide, mais je veille à ce que les enfants aient de quoi manger. Des voisins nous apportent aussi de la nourriture. J’ai entrepris des démarches pour bénéficier d’une pension, mais en vain. Ena fwa mo mem panse kifer mo ankor vivan. Je n’ai plus le goût de vivre », pleure Karine.
Lundi, Kersley a été renversé par un van conduit par un Quatrebornais de 58 ans. Alors que le véhicule freinait, une voiture l’a percuté à l’arrière. Le piéton Chiffonne est tué sur le coup. Selon le rapport d’autopsie, il est mort d’une fracture et d’une dislocation des vertèbres cervicales.
Quant au conducteur du van et celui de la voiture, ils ont été conduits au poste de police de Pailles, où ils ont subi des alcootests qui se sont révélés négatifs. Le Quatrebornais a comparu devant le tribunal de Port-Louis, où il a été inculpé d’homicide involontaire. Il a été libéré après avoir fourni une caution. Le chauffeur de la voiture a été autorisé à rentrer chez lui après son interrogatoire. L’enquête menée par l’inspecteur Seeballuck est supervisée par l’assistant-surintendant de police (ASP) Oomeer.
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