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Christine Joorawon, employée chez Elie & Sons : «Je suis fière d’appartenir à l’équipe féminine  de porteurs de cercueil»

Employée depuis trois ans dans l’équipe des porteurs de cercueil féminins au sein de la compagnie Elie & Sons Ltd, Christine Joorawon ne regrette pas son choix. « Je considère que c’est un beau métier », confie-t-elle. Introduit en 2007, ce service est entré dans les mœurs mauriciennes. 

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Caissière dans un supermarché, Christine Joorawon a rapidement pris la décision de soumettre sa candidature « pour tenter ma chance » dès que l’opportunité s’est présentée. « J’ai toujours voulu exercer ce métier. Lorsqu’il y a eu les premières ‘white ladies’, j’ai tout de suite voulu postuler », souligne-t-elle. « De tout temps, ajoute-t-elle, il n’y avait que des hommes dans ce métier, et j’ai aimé le fait que des femmes empruntent cette voie. J’ai voulu leur emboîter le pas. »

L’univers des pompes funèbres est totalement différent de celui dans lequel elle évoluait. Lorsqu’elle a été recrutée, Christine Joorawon avoue qu’elle avait une certaine frayeur, car il fallait manipuler le corps d’une personne décédée. Aujourd’hui, la jeune femme affirme ne plus éprouver de difficultés. « Au début, ce n’était effectivement pas évident de le faire, mais après la première fois, je n’ai plus ressenti de frayeur », dit-elle.
Il y a toute une préparation avant de procéder aux funérailles d’une personne, notamment la préparation du cercueil. L’équipe a également bénéficié d’une formation ainsi que d’une préparation psychologique afin de pouvoir faire face à n’importe quelle situation. « À travers ce métier, nous sommes confrontés à différentes situations et types de familles. Nous devons savoir réagir afin de pouvoir être un soutien et les encadrer dans les moments difficiles qu’elles traversent. »

Les situations les plus difficiles sont celles des personnes décédées tragiquement et les funérailles des enfants. « Je côtoie la mort pratiquement tous les jours. Même si cela ne me hante pas une fois que je suis chez moi, j’éprouve une plus grande émotion dans le cas du décès d’un enfant », avoue Christine Joorawon.
« Nous devons tenir le coup et ne pas être aussi accablés que la famille endeuillée. Nous devons être solides pour eux afin que les funérailles se déroulent dans les meilleures conditions possibles, car nous avons un travail à accomplir », poursuit-elle.

Christine Joorawon précise cependant que le personnel n’est pas indifférent à la détresse des familles. « Nous ressentons nous aussi une tristesse, car la personne décédée aurait pu être l’un de nos proches. Mais nous devons avoir la tête sur les épaules et ne pas nous montrer plus faibles que la famille endeuillée. » Cette force est nécessaire afin de ne pas flancher et pour offrir le meilleur accompagnement possible.

Son métier, indique Christine Joorawon, lui offre de meilleurs horaires, ce qui lui permet de passer un peu plus de temps avec les membres de sa famille. Mère de deux enfants de 18 et 12 ans, elle révèle qu’elle a eu droit à des questions au départ sur son travail. Finalement, sa famille a fini par s’y habituer.

Selon Christine Joorawon, il y a une plus grande demande pour les « white ladies » pour les funérailles, soulignant l’acceptation de nombreuses familles. « Je suis fière de mon métier quand j’entends, lors des funérailles, des personnes dire qu’ils auraient eux aussi voulu que ce soient des ‘white ladies’ qui les conduisent à leur dernière demeure », conclut-elle, en encourageant d’autres femmes à s’intéresser à ce métier.

 

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