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Christine Duvergé : «Ce besoin d’écrire était toujours en moi»

Christine Duvergé marque son retour sur la piste mais cette fois dans un roman, L’Essoufflée. Cette ancienne athlète qui n’aimait pas les études, est aujourd’hui professeure en littérature française aux États-Unis. L’auteure revient sur son cheminement.

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Le lancement de L’Essoufflée a eu lieu dans la soirée du vendredi 30 juin, à la librairie Petrusmok du Hennessy Park Hotel, à Ébène. Christine Duvergé, 47 ans, a puisé de son expérience en tant qu’ancienne athlète pour écrire son deuxième roman. L’idée lui est venue après la sortie de Camp Agonie en 2014. «  J’avais déjà commencé un nouveau projet et j’étais sur le point d’entamer la relecture. Soudain, le besoin d’écrire sur l’athlétisme se fit sentir. Lors de mes recherches, j’ai découvert qu’il n’y avait que des livres sur l’athlétisme masculin avec des protagonistes masculins » se souvient-elle.

Cette originaire de Beau-Champ se saisit alors de son stylo et de son cahier pour conter l’histoire d’une jeune athlète mal dans sa peau. « Elle admire une athlète charismatique qui est de dix ans son aînée. Elle va tout faire pour se nouer d’amitié avec son idole.

L’Essoufflée parle de ce rapport entre les deux femmes sur la piste », dit l’écrivaine. L’Essoufflée se veut différent de Camp Agonie. Le contexte géographique et social est différent. Mais les deux romans parlent de l’exil et de la marginalisation, deux thèmes que Christine Duvergé tient à coeur.

Elle a aussi un faible pour la langue française. Christine Duvergé n’a pas honte d’avouer que les études ne l’intéressaient pas quand elle était plus jeune. « Je ne comprenais pas le sens des études. Je n’aimais pas trop l’école », dit cette ancienne élève du collège Lorette de Curepipe. Ses mauvaises notes en mathématiques, économie et comptabilité lui ont valu un Grade 2 aux examens du School Certificate. Puis, elle a pris connaissance d’un programme de bourse sport-études aux États-Unis.

« C’était à l’initiative du ministre des Sports de l’époque, Michaël Glover et de l’entraîneur Ron Davis. Il fallait être aussi bon en sport qu’en études. Il n’y avait que la course qui me procurait du plaisir », se souvient-elle. D’ailleurs, elle est initiée à la course par son père qui pensait que c’était un moyen pour elle de vaincre sa timidité. Elle a fait sa première course à neuf ans et, depuis, une grande histoire s’est tissée avec cette discipline. À 14 ans, l’aînée des Duvergé intègre l’équipe nationale.

En 1988, Christine Duvergé décroche la bourse après s’être investie dans ses études. Elle réussit également le SAT, TOFEL et les examens d’entrée à Michigan State University aux États-Unis. « Je suis tombée amoureuse des études dès la première fois où j’ai mis les pieds dans un amphithéâtre. J’étais émerveillée quand le professeur s’est mis à parler des cours », dit notre interlocutrice. Ensuite, elle commence à avoir le mal du pays.

Elle décide de suivre des cours de français pour faire le lien avec Maurice. Elle se spécialise, par la suite, en littérature française. À sa grande surprise, elle obtient de bonnes notes. Au bout de quatre ans, elle doit faire un choix entre apprendre et courir. « J’ai réfléchi et j’ai trouvé que j’avais des ressources que je n’avais pas encore exploitées. J’ai opté pour les études », confie Christine Duvergé. Après sa maîtrise, elle fait son doctorat, puis devient professeure à la University of California, à Riverside.

Puis, elle écrit des papiers académiques, des essais ou des articles. « Ce besoin d’écrire était toujours en moi. Ce n’est qu’en 2008, que le besoin d’écrire une fiction s’est manifesté », confie-t-elle. Elle suit des cours sur l’art de l’écriture. Dès qu’elle accouche de son premier manuscrit, elle ressent la nécessité de se faire éditer à Maurice. « Quand j’étais athlète, j’ai réussi mon intégration dans la société mauricienne et je représentais Maurice sur le plan international. J’ai pris ma retraite en 1992. Je suis revenue pour les vacances, je me suis sentie comme une touriste. Être éditée est une autre façon de réintégrer mon pays natal », soutient-elle.

Aujourd’hui, Christine Duvergé se sent à l’aise dans les deux pays. Elle habite à Riverside, Los Angeles, Californie, avec son époux qui est Américain. Le couple a un fils de 18 ans. Christine pratique le yoga et se consacre à sa passion pour l’enseignement. L’Essoufflée est en vente à Rs 450 dans toutes les librairies de l’île.

 

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