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Chavan Dabeedin : l’ingénieur qui aurait le tempérament d’un «Hulk» 

Le parcours de Chavan Dabeedin au CEB est loin d’être un long fleuve tranquille.

Chavan Dabeedin, qui se trouvait à la tête du Green Energy and Low Carbon Department, a été arrêté le jeudi 24 février, dans le cadre de l’affaire Saint-Louis. Il serait loin d’être un homme qui fait l’unanimité. 

Les trente ans de carrière de Chavan Dabeedin au Central Electricity Board (CEB) auraient été tous sauf un long fleuve tranquille. Plusieurs de ses proches collaborateurs et anciens collègues voient en lui une personne au tempérament téméraire qui a gravi les échelons. 

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« Chavan Dabeedin est l’exemple de l’employé qui, année après année, a su se faire sa place et grimper dans la hiérarchie du CEB », avance un employé de l’organisme. 

C’est en février 1992 qu’il a fait ses premiers pas comme Trainee Engineer au CEB. Et il a été confirmé au poste d’ingénieur en 1995. Sept ans plus tard, il a été promu au rang de Senior Engineer. 

En 2007, il a accédé au poste de Principal Engineer et continuera par la suite de grimper les échelons. Et il se voit même confier le poste de General Manager en novembre 2008. 

Si les compétences de Chavan Dabeedin comme ingénieur ne sont nullement contestées, en revanche en termes de relations humaines ce serait une autre histoire. 

Un député qui a siégé au sein du conseil d’administration du CEB, durant la période 2005-2010, raconte que des pressions auraient été exercées pour que Chavan Dabeedin accède au poste de General Manager. 

« Cette nomination était loin d’être une lettre à la poste, car il y avait eu des pressions politiques et des pressions de certains groupes socioculturels », relate ce député. 

Plusieurs sources interrogées par le Défi Plus ont témoigné que quand Chavan Dabeedin était General Manager il y aurait eu de nombreux bras de fer entre lui et le conseil d’administration. 

Il aurait en plusieurs occasions pris des décisions importantes et aurait mis souvent le conseil d’administration du CEB devant les faits accomplis. Le conseil d’administration aurait en plusieurs occasions été contraint de renverser plusieurs de ses décisions. « Il n’est pas étonnant qu’on lui ait attribué le nom de code de Hulk », ironise un cadre du CEB.

Douze ans après, Chavan Dabeedin ne serait toujours pas dissocié de la controverse concernant les ampoules économiques. Le CEB avait à l’époque acquis 660 000 ampoules économiques au coût de Rs 23,3 millions. Mais par la suite la qualité de ces ampoules avait été mise en question. Et Chavan Dabeedin a été suspendu de ses fonctions. 

« Ce qui est révoltant dans cette affaire c’est que ces ampoules avaient été achetées à l’aveugle. Il n’y avait eu aucun effort pour vérifier leur qualité. C’était soit un cas de corruption ou de l’incompétence », avance un ancien directeur de l’organisme. 

Rajesh Unnuth, l’avocat de Chavan Dabeedin, condamne les critiques qui continuent d’associer le nom de son client à la controverse concernant les ampoules économiques. 

« Il faut rappeler que Chavan Dabeedin n’était pas la seule personne qui a été suspendue dans cette affaire. Il y avait eu une enquête qui avait été instituée sous la présidence de l’ancien juge Feknah. Et on n’a rien trouvé contre mon client. C’est pour cette raison qu’il a été réintroduit », explique l’homme de loi.

L’arrestation de Chavan Dabeedin, durant la semaine écoulée, dans le cadre de l’affaire Saint-Louis, a cependant pris plus d’un de court. En effet, malgré ses relations tendues avec certains membres de la direction, il était dans les bons papiers du Mouvement socialiste militant. 

Plusieurs têtes fortes du parti n’ont pas manqué de saluer le travail qu’il aurait abattu après le cyclone Batsirai. Malgré les coupures à travers le pays, le gouvernement s’est dit satisfait que le CEB soit parvenu à rétablir la fourniture d’électricité en un temps raisonnable. 

« Ce n’est pas le General Manager du CEB, Jean Donat, qui avait récolté les lauriers, mais bel et bien Chavan Dabeedin », fait remarquer une autre source. Il sera à présent intéressant de savoir si Chavan Dabeedin saura rebondir. Car jusqu’ici les personnes qui ont été inquiétées dans l’affaire Saint-Louis ne sont toujours pas parvenues à se tirer d’affaire.

General Manager du CEB : un siège éjectable

Après l’arrestation de Chavan Dabeedin, on note que tous ceux qui ont occupé le poste de General Manager du Central Electricity Board (CEB) durant ces quinze dernières années ont fini sur la touche. Shiam Thannoo avait occupé ce poste de 2011 à 2015. Avec l’arrivée au pouvoir du Mouvement socialiste militant, après les élections de 2014, il a été écarté au profit de Gérard Hébrard. Par la suite, Shiam Thannoo a été suspendu. Il lui est reproché d’avoir fait l’acquisition de deux voitures. Sept ans après, il attend toujours d’être fixé sur son sort. 

Quelques années plus tard, c’est au tour de Shamshir Mukoon, qui a occupé le poste de General Manager par intérim du CEB, d’être mis sur la touche. Il a été arrêté en juin 2021 et répond d’une accusation provisoire de « public official using office for gratification ». 

C’est maintenant au tour de Chavan Dabeedin d’être rattrapé dans l’affaire Saint-Louis. Il a été trahi par le nom de code de « Hulk », qui figure dans le répertoire du téléphone portable d’Alain Hao Thyn Voon, Managing Director de l’ex-Pad Co. Ltd. Selon les enquêteurs, il a perçu des pots-de-vin d’un montant de Rs 1,2 million. 

C’est actuellement Jean Donat qui est à la tête du CEB.

 

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