L’Afrique est le continent le plus à risque avec le changement climatique et en tant que petit État insulaire, Maurice est grandement exposé à ses effets. Face aux défis écologiques, il est urgent d’agir. Mais faisons-nous assez en termes d’efforts et de mesures ? Maurice peut-il jouer un rôle au niveau international ? Nous avons posé la question à quelques jeunes qui ont à cœur l’avenir de la planète.
La conférence de l’Organisation des Nations unies (ONU) sur le climat (COP25) a débuté le lundi 2 décembre à Madrid et se tiendra jusqu’au vendredi 13 décembre. Sous la présidence de la ministre de l’Environnement chilien, Carolina Schmidt, elle réunit plus de 50 chefs d’État et Maurice y a délégué un technicien du ministère de l’Environnement pour le représenter lors de certaines sessions.
Dixième pays le plus exposé aux catastrophes climatiques dans le monde, Maurice connaît déjà les impacts du réchauffement climatique. Inondations, tempêtes électriques, pluies torrentielles ou encore des températures élevées sont devenues choses courantes. Que devons-nous faire face à l’urgence climatique ? Quatre jeunes partagent leur avis.
Yudhish Rohee : «Chaque citoyen doit se sentir concerné»
Pour Yudhish Rohee, 29 ans, Maurice peut faire davantage d’efforts en ce qu’il s’agit du combat contre le changement climatique. « Maurice est signataire de nombreuses conventions. Cependant, je crois qu’il faut plus d’actions et d’engagement afin d’éduquer les gens et les encourager à agir ». Le vice-président national 2019 de la Junior Chamber International (JCI) pense que les Mauriciens doivent d’abord se sentir concernés par ce problème mondial afin de voir un vrai changement dans le pays.
« L’Environment Protection Act (2002) comporte une section spécifique qui mentionne le ‘stewardship’ environnemental. Il stipule que chaque citoyen doit préserver et améliorer la qualité de vie en prenant soin de l’environnement. Le changement dans une perspective nationale ne peut se produire que lorsque vous vous sentez concerné par le changement climatique et que vous vous engagez à agir », déclare-t-il. Le jeune homme est d’avis que « Maurice peut jouer un rôle important » au niveau international à travers des stratégies et des lois. « L’une d’elles est l’approvisionnement éthique qui est de veiller à ce que les produits achetés soient obtenus de manière responsable et durable. Cela influencera les fournisseurs et les commerçants internationaux à être responsables de leurs actions ».
Tricia Bhadhoodeenkhan : «Inspirer d’autres pays à suivre notre exemple»
Pour l’étudiante de 19 ans, le changement climatique est une triste réalité. « Il est vrai que nous parlons souvent d’agir pour combattre la famine et les épidémies, entre autres, mais nous oublions souvent que si nous ne faisons rien pour combattre le réchauffement de la planète, nombre de ces problèmes ne seront jamais résolus. La plupart d’entre nous pensent que Maurice est trop petit pour faire une différence au niveau mondial. Notre population est de 1,3 million d’habitants et si chaque personne plante au moins un arbre, non seulement 1,3 million d’arbres seront en terre, mais ce sera un grand exemple à suivre pour les autres pays », soutient Tricia, qui est le ‘Head’ du département de la protection et du bien-être des animaux du groupe écolo ‘Sov Lanatir Mauritius’. Elle partage que c’est une mission que cette organisation a décidé de prendre en main avec le projet « 1 Milyon Pie Pou 1 Milyon Dimounn avan 2030 ». « Un million d’arbres endémiques seront plantés partout à travers l’île avec ce projet. Sov Lanatir a pour but de donner à l’île Maurice une réputation d’île verte au niveau mondial. Nous devons inspirer d’autres pays à suivre notre exemple pour un monde meilleur ».
Anjinsen Valamootoo : «Maurice doit revoir toutes ses stratégies»
Vice-président local 2019 de la JCI Quatre-Bornes, Anjinsen Valamootoo, 33 ans, pense que le changement climatique doit être la priorité de chaque pays et gouvernement. « Le monde est témoin de toutes sortes d’événements climatiques, comme les sécheresses, les feux de forêts, les ‘flash floods’ et l’élévation du niveau de la mer, entre autres. Certains pays seront recouverts par la mer dans un avenir proche. Le changement climatique doit être l’agenda prioritaire de tous les pays du monde et Maurice devra certainement en faire partie ». Il pense que « Maurice doit revoir toutes ses stratégies concernant les mesures visant à limiter les effets secondaires du changement climatique. Un des effets directs est les ‘flash floods’ qui affectent de nombreuses familles dans notre île lors des grosses pluies. Le gouvernement doit encourager la plantation d’arbres sur nos rives, réduire la consommation de produits en plastique, encourager les produits écologiques, accroître l’utilisation des énergies renouvelables et réduire l’utilisation des combustibles fossiles ».
Shandy Sivram : «Maurice a le potentiel d’avoir un impact conséquent à l’international»
Étudiant en vue d’obtenir une licence en ‘Development and Environment’ (Sustainability), Shandy Sivram, 21 ans, déplore qu’il y a beaucoup de personnes qui ne sont pas conscientes des implications et de la gravité du changement climatique. « Le changement climatique n’a pas seulement un impact sur le présent, mais a une influence directe sur la façon dont le monde sera dans les 10, 25 ou 50 prochaines années. J’ai peur pour l’avenir, surtout pour nos enfants. Il y a de fortes chances que nos enfants n’aient pas de monde, comme nous le connaissons, où vivre, si nous continuons à maltraiter et à dénigrer notre planète. Nous sommes les seuls à pouvoir sauver notre planète ».
Il est d’avis que « Maurice a le potentiel d’avoir un impact conséquent à l’échelle internationale. Nous pouvons investir dans de nombreuses alternatives, dont l’utilisation de microplastique recyclé pour construire des routes ou le passage à l’utilisation d’énergie 100 % verte ou la mise en œuvre de réglementations plus strictes pour les industries émettrices de carbone. Maurice peut redevenir une île paradisiaque si nous commençons à nous soucier davantage de ‘Mother Nature’ », soutient Shandy, qui s’est lui aussi engagé dans l’organisation écolo ‘Sov Lanatir Mauritius’.
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