Chagos : la Grande-Bretagne pourrait perdre sa place sur le Conseil de sécurité des Nations unies

Une des premières sanctions à l’encontre de la Grande-Bretagne à la suite du non-respect de la résolution de Maurice votée en mai 2019 pourrait être lourde de conséquences pour la Grande-Bretagne au sein du Conseil de sécurité des Nations unies.

C’est l’avis de David Snoxell, ancien haut-commissaire de l’Angleterre à Maurice et coordinateur du All Parliamentary Group des Chagos en Grande-Bretagne. Dans une déclaration relayée par The Guardian, David Snoxell explique « dans l’intérêt de la Grande-Bretagne, il est primordial qu’elle respecte les lois internationales, surtout à un moment où le pays cherche sa place dans le monde avec le Brexit et les incertitudes concernant les relations spéciales avec les États-Unis ». « Continuer de violer les droits humains et la loi aura des implications sur la réputation de l’Angleterre et sur son siège permanent au sein du Conseil de sécurité des Nations unies », affirme David Snoxell, qui rappelle qu’en novembre 2017 le juge britannique qui siège à la Cour internationale de Justice ne s’est pas fait réélire. « Cela va reléguer la Grande-Bretagne à un rôle mineur sur la scène internationale si on perd notre siège sur le Conseil de sécurité », avance le coordinateur du All Parliamentary Group des Chagos.

Cette déclaration intervient une semaine après que le Premier ministre Pravind Jugnauth a ouvertement exprimé ses intentions de poursuivre la Grande-Bretagne dans une interview accordée au British Broadcasting Corporation. David Snoxell est d’ailleurs du même avis que le Premier ministre sur la question. L’affaire Chagos est « une violation des principes basiques du droit humain, je n’arrive pas à comprendre pourquoi la Grande-Bretagne est aussi bornée », affirme David Snoxell. Il explique aussi que les choses ne feront que s’empirer si le gouvernement britannique n’arrive pas à trouver un accord avec le gouvernement mauricien.

Le Premier ministre en présence d’une invitation de Borris Johnson

Selon nos sources, le bureau du Premier ministre est en présence d’une invitation de Borris Johnson pour le sommet UK-Africa qui se tiendra à Londres le 20 janvier 2020. Ce serait une occasion pour les deux chefs d’État de pouvoir discuter du dossier Chagos, même si aucun tête-à-tête n’est prévu. Au PMO, on ne peut confirmer si Pravind Jugnauth répondra à l’invitation vu que le discours programme sera présenté à la population le 24 janvier 2020. La décision devrait être prise dans les jours qui suivent.

Le voyage aux Chagos toujours d’actualité

Initialement annoncé vers novembre 2019, le projet est toujours d’actualité pour début 2020, soit après la lecture du discours programme. « Le voyage a été retardé pour des raisons logistiques uniquement », explique une source officielle. « On doit préparer comme il se doit cette visite, ce n’est pas aussi simple que d’affréter un bateau et prendre d’assaut Diego Garcia », ajoute notre source.

Mais il semblerait que le plus gros développement soit attendu en mai 2020. Tout porte à croire que le président de l’assemblée générale des Nations unies délivrera son rapport sur le non-respect de l’ultimatum du 22 novembre 2019 imposé par l’organisation à la suite du vote massif du mercredi 22 mai 2019. Lors de ce vote, 116 pays avaient voté pour que l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice devienne une résolution à part entière devant l’organisation.