Le CEB a versé Rs 12 millions à une société se faisant passer pour Hyundai Global Service Europe. Une enquête interne controversée pointe vers un piratage informatique, mais des doutes subsistent en interne.
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Le paiement de Rs 12 millions par le Central Electricity Board (CEB) à une société prétendant être Hyundai Global Service Europe révèle une série de dysfonctionnements. Plusieurs voix au sein de l’organisme s’élèvent contre les conclusions de l’enquête interne, les jugeant « simplistes et trompeuses »
Selon diverses sources internes, cette escroquerie, dont le CEB se dit victime, soulève de nombreuses interrogations. Mardi, au Parlement, le ministre des Services publics et de l’Énergie, Joe Lesjongard, a affirmé, en réponse à une question du député du Parti travailliste Patrick Assirvaden, que l’enquête menée par l’équipe d’audit interne a conclu qu’il n’y a « aucun élément qui pourrait indiquer une implication directe du personnel du CEB ».
Cependant, des doutes subsistent quant à la probité de cette enquête. En effet, selon certaines sources au sein du CEB, les enquêteurs désignés étaient également impliqués dans les procédures de paiement. « Cette enquête perd toute crédibilité, car ceux qui l’ont menée sont à la fois juge et partie », souligne un cadre de l’organisme.
Selon les conclusions de l’enquête, la cause la plus probable de cette escroquerie serait un piratage du système informatique de Hyundai. Une explication jugée « simpliste et trompeuse » par plusieurs cadres du CEB.
De plus, la théorie du piratage informatique soulève des doutes. Des experts en cybersécurité consultés estiment qu’un piratage de cette envergure aurait laissé des traces évidentes et nécessiterait une enquête technique approfondie. « S’il y a réellement eu piratage, où sont les preuves techniques ? Pourquoi n’a-t-on pas fait appel à des experts externes pour valider cette hypothèse ? » s’interroge un cadre.
Ceux qui peinent à accepter cette version se demandent si les procédures établies ont été rigoureusement suivies lors de l’approbation du paiement. « Y a-t-il eu des vérifications avant de procéder à ce paiement ? Nous parlons ici d’une somme de Rs 12 millions. Un tel décaissement ne se fait pas à la légère », souligne une source interne. « Il est inconcevable qu’une telle somme soit déboursée sans une vérification minutieuse », ajoute un autre cadre.
Une autre préoccupation soulevée en interne concerne l’absence de nouvelles procédures plus rigoureuses depuis cet incident, afin d’améliorer le système de paiement. Plusieurs cadres estiment que le manque de réaction du CEB face à cette fraude est « alarmant ». « Il est incompréhensible qu’après un incident de cette ampleur, aucune mesure corrective n’ait été mise en œuvre pour renforcer les contrôles et sécuriser les transactions futures », déclare un employé. « Nous avons besoin de garanties que de telles erreurs ne se reproduiront pas. Cela passe par une refonte complète de nos procédures internes et une formation adéquate du personnel pour détecter et prévenir les fraudes », insiste un cadre.
Absence de réaction du département de communication du CEB
Le département de communication du CEB, dirigé par Thierry Ramasawmy, s’est muré dans le silence concernant cette affaire. Le Défi Quotidien, qui avait eu vent de cette escroquerie de Rs 12 millions, avait, dès le 31 mai dernier, interrogé le CEB à ce sujet, sans obtenir la moindre réponse. Le mercredi 10 juillet, nous avons de nouveau tenté d’obtenir des explications du CEB, mais une fois encore, il est resté aux abonnés absents.
Contrat de maintenance
En février 2023, le CEB a octroyé à Hyundai Global Service Europe B.V. un contrat s’étalant sur 10 ans pour la maintenance de l’Alpha Lubricating System de trois moteurs MAN de la centrale électrique de Fort George. Les travaux d’entretien sur les trois moteurs ont été effectués entre le 9 août et le 15 septembre 2023 par deux équipes techniques de Hyundai Global Service Europe B.V.
Le 7 décembre 2023, le CEB a effectué un le paiement d’un montant de USD 258 944,99 à travers un virement bancaire et une semaine plus tard, l’organisme a fait parvenir le « Outward Remittance Advice » et la « Swift Copy » au fournisseur en guise de confirmation de paiement. Mais en avril dernier, Hyundai Global Service Europe B.V. informe le CEB qu’elle n’a pas encore été payée.
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