Au moins 137 personnes ont péri ce dimanche dans une série d'attentats contre trois hôtels de luxe et trois églises du Sri Lanka, où était célébrée la messe de Pâques, a annoncé la police.
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Le bilan pourrait s'aggraver encore car on dénombre des dizaines de blessés dans cette vague d'attaques d'une violence rare, selon des sources hospitalières.
Un responsable de la police a indiqué sous couvert de l'anonymat qu'au moins 45 personnes avaient été tuées dans la capitale, où trois hôtels et une église ont été frappés.
Soixante-sept personnes ont aussi péri dans l'église Saint-Sébastien de Negombo, une localité juste au nord de la capitale. Et 25 autres ont trouvé la mort selon la police dans une explosion dans une église de Batticaloa, dans l'est de l'île.
Au moins neuf étrangers ont péri dans ce que le Premier ministre Ranil Wickremesinghe a qualifié d'"attaques lâches".
La nature exacte de ces déflagrations demeurait inconnue dans l'immédiat et aucune revendication n'a été faite.
Mais le chef de la police nationale, Pujuth Jayasundara, avait alerté ses services il y a dix jours en indiquant qu'un mouvement islamiste appelé NTJ (National Thowheeth Jama'ath) projetait "des attentats suicides contre des églises importantes et la Haute commission indienne".
Le NTJ s'était fait connaître l'an passé en lien avec des actes de vandalisme commis contre des statues bouddhistes. Le bouddhisme est la religion majoritaire de l'île.
"Scènes horribles"
Le président srilankais Maithripala Sirisena s'est dit choqué par les explosions. De son côté, le ministre des Finances Mangala Samaraweera a déclaré sur Twitter que les attaques avaient tué "de nombreux innocents" et semblaient "une tentative coordonnées pour provoquer des meurtres, le chaos et l'anarchie".
Les premières explosions qui ont été rapportées se sont produites à l'église Saint-Anthony, dans la capitale, et à l'église de Negombo.
Des dizaines de blessés de l'explosion de Saint-Anthony ont été admis à l'Hôpital national de Colombo.
"Attentat contre notre église, s'il vous plaît, venez nous aider si des membres de votre famille s'y trouvent", peut-on lire dans un message en anglais posté sur le compte Facebook de l'église Saint-Sébastien de Katuwapitiya, à Negombo.
La police a précisé qu'au total six lieux avaient été le théâtre d'explosions dont, dans la capitale, trois hôtels de luxe et une église.
Au moins une des victimes a péri dans le Cinnamon Grand Hotel de Colombo, situé près de la résidence officielle du Premier ministre, a indiqué à l'AFP un responsable de cet établissement, qui a précisé que l'explosion s'était produite dans un restaurant.
Un responsable de l'hôpital de Batticaloa avait affirmé que 300 personnes avaient été blessées.
"Réunion d'urgence dans quelques minutes. Les opérations de secours sont en cours", a tweeté de son côté le ministre des Réformes économiques Harsha de Silva.
Il a fait état de "scènes horribles" à l'église Saint-Anthony et dans deux des hôtels visés où il s'est rendu.
"Restez calmes"
"J'ai vu des morceaux de corps éparpillés partout", a-t-il tweeté, ajoutant qu'il y avait "beaucoup de victimes dont des étrangers".
"S'il vous plaît restez calmes et à l'intérieur", a-t-il ajouté.
Environ 1,2 million de catholiques vivent au Sri Lanka, dont la population totale est de 21 millions d'habitants. Le pays compte environ 70% de bouddhistes, 12% d'hindouistes, 10% de musulmans et 7% de chrétiens.
Les catholiques sont perçus comme une force unificatrice car on en trouve chez les Tamouls comme chez la majorité cinghalaise.
Certains chrétiens sont cependant mal vus parce qu'ils soutiennent des enquêtes extérieures sur les crimes de l'armée sri-lankaise contre les Tamouls pendant la guerre civile qui s'est achevée en 2009.
Selon les Nations unies, le conflit de 1972 à 2009 a fait de 80.000 à 100.000 morts.
Deux décennies après Jean Paul II, le pape François avait effectué une visite dans l'île en janvier 2015 au cours de laquelle il avait célébré une messe devant un million de participants rassemblés à Colombo.
La police de la capitale, donnant le chiffre d'un million, avait estimé qu'il s'agissait de la foule la plus importante rassemblée lors d'une manifestation publique. Le Vatican avait parlé pour sa part de plus de 500.000 personnes.
Dans son sermon, le pape avait insisté sur la liberté de croire sans contrainte dans un pays blessé par les tensions ethniques et interreligieuses.
Source AFP
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