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Cancer de la moelle osseuse : Comment trouver Rs 3 m pour faire soigner son fils ?

C'est une question à laquelle sont confrontés des parents d'origine modeste dont l'enfant - gravement malade – doit être soigné à l'étranger. Les frais d’hôpital s'élèvent à plusieurs millions de roupies. Imagine-t-on le désespoir et l’angoisse de ces pères et mères ?

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Un maçon qualifié touche Rs 1 000 de revenus par jour. Par quinzaine, il touche au moins Rs 12 000. De quoi vivre décemment. Jean-Claude Volbert, 40 ans, est maçon. Mais, le cas oblige, il aurait aimé toucher non pas Rs 1 000, mais Rs 100 000 par jour ! Il a en effet besoin d’une somme de Rs 3 millions pour régler le traitement de son fils dans un hôpital anticancéreux en Inde.

Le petit Emmanuelito Volbert, 10 ans, souffre d'une grave maladie de la moelle osseuse. De fait, il a besoin d’une transplantation de cellules souches (‘hemotopoietic stem cell transplantation’). Un traitement de pointe qui n’est pas disponible à Maurice et qui doit se faire à Chennai, en Inde. « Ce traitement coûte plusieurs millions de roupies », explique Jean-Claude qui a obtenu l'autorisation de la police de faire une quête publique. Hélas, il ne lui reste pas beaucoup de temps pour trouver cette somme énorme.

«Parfois, je rêve de décrocher la loterie, non pas pour m'offrir un château ou une voiture de luxe, mais pour régler ses frais d'hôpital en Inde…»

Nul n’aimerait être à la place de ce père désespéré. « Je me demande chaque jour si je parviendrai à réunir ce montant énorme, pour régler le traitement de mon fils et lui sauver la vie. » Même s'il conserve un mental  positif, c’est un combat de tous les instants qui se livre dans la tête de Jean-Claude. « C’est une véritable torture mentale. Je souffre de voir ainsi souffrir mon enfant. Il n'a que dix ans et toute la vie devant lui. Parfois, je rêve de décrocher la loterie, non pas pour m'offrir un château ou une voiture de luxe, mais pour régler ses frais d'hôpital en Inde… », nous confie-t-il.

Emmanuelito a démarré un traitement à l'hôpital Apollo de Chennai en 2016. Il s'y était rendu, accompagné de sa mère, sur le compte de l'État mauricien (NDLR : il a bénéficié de l’allocation de Rs 800 000 pour ce genre de soin). Le traitement n’ayant pas été complété, le petit est rentré à Maurice. « Il reste encore Rs 300 000 de la subvention de l’État », précise Jean-Claude.

Dans un document signé par la Dr Revathi Raj, Senior Consultant Pediatric Haematologist de l'hôpital Apollo et daté du 19 août 2016, indique que le petit garçon s’est rendu à Chennai pour une évaluation de la ‘pancytopénie’ et de ses besoins de transfusion de plaquettes. La Dr Revatji Raj explique qu’Emmanuelito souffre d’une « fanconi anemia », ce qui requiert une transplantation de cellules souches (NDLR : pour reconstituer son système immunitaire). Des tests conduits sur la mère et le frère d’Emmanuelito ont démontré que ni l’un ni l’autre ne sont des donneurs compatibles. Idem pour le père Jean-Claude qui a subi des tests par la suite.

«C’est une véritable torture mentale. Je souffre de voir ainsi souffrir mon enfant. Il n'a que dix ans...»

Un malheur ne vient jamais seul. Non seulement, Jean-Claude éprouve un immense chagrin de voir son fils dans cet état, mais lui-même n’a pas une vie de famille idéale. Il vit séparé de sa compagne depuis trois ans. Le petit Emmanuelito vit avec sa mère à Camp-Le-Vieux, Curepipe. Jean-Claude, lui, réside à Pailles. « Dans des moments pareils, il aurait été mieux d’avoir son enfant auprès de soi. Que dire du déchirement que vit Emmanuelito ? »

Son fils ne lui demande-t-il pas de rester quand vient l’heure de partir ? « Pas directement. Je sais qu'il m'aime, même s'il est peut-être plus attaché à sa mère désormais. Qu'importe. L’essentiel est qu’on se batte ensemble pour lui redonner la santé », conclut Jean-Claude.

Le cadet ne cherche-t-il pas après sa mère ? « Non, mon cadet est plus attaché à moi. Quand je rends visite à Emmanuelito, je l'emmène avec moi. Ils sont liés l’un à l’autre. »

Originaire de Rodrigues, Jean-Claude habite Maurice depuis qu’il a 12 ans. C'est ainsi qu’il a connu celle qui allait devenir la mère de ses deux enfants. Il ne l'a pas épousée. Plus tard, elle a eu un autre homme dans sa vie.

Actuellement, Jean-Claude poursuit sa quête publique dans les gares de Curepipe, Rose-Hill et Flacq. Il a démarré seul. Puis, un proche a commencé à lui donner un coup de main.
« Mon père, ma mère et mes deux soeurs vivent à Rodrigues. Ils me soutiennent comme ils le peuvent », dit-il. « Une firme m’a fait don de Rs 150 000; c’est vraiment très encourageant. Sauf, qu’on est très loin du compte des Rs 3 millions.»

Tous ceux ou celles qui veulent faire un don au fils de Jean-Claude peuvent faire un versement sur le compte : 000103673350 (MCB) ou appeler le père sur le 59 72 77 52.

Greffe de cellules souches hématopoïétiques

Quand les cellules sanguines sont matures, elles migrent de la moelle osseuse vers le sang. Lors d'une greffe de cellules souches, on emploie des cellules souches hématopoïétiques de la moelle osseuse et du sang chez l'adulte. Ces cellules sont fabriquées par la moelle osseuse et sont à l'origine des différentes cellules du sang : globules rouges et blancs et plaquettes. Dans certains cas, on peut proposer un traitement avec greffe de cellules souches hématopoïétiques.

Les cellules sont alors prélevées dans la moelle osseuse (cellules souches médullaires), soit dans le sang (cellules souches périphériques). Les cellules souches étant en faible nombre dans le sang, on utilise avant le prélèvement un médicament qui stimule la moelle osseuse et fait migrer les cellules dans le sang. Les cellules greffées peuvent parfois venir de sang placentaire (sang de cordon). Selon la nature et l'évolution de la maladie, le médecin peut proposer soit une allogreffe (cellules souches provenant d’un donneur), soit une autogreffe (cellules souches provenant du patient lui-même).

(Source : Institut national de cancer - France)

 

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