Place au jeu : l'Egypte de Mohamed Salah accueille à partir de ce vendredi la plus grande CAN de l'histoire, estivale et à 24, après des mois de tribulations autour de l'organisation de la compétition et d'inquiétudes nourries sur la sécurité du pays.
Les Pharaons de Salah, plus vénéré que jamais au pays depuis sa victoire en Ligue des champions avec Liverpool, ouvrent le bal vendredi au Caire face au Zimbabwe (22h00/20h00 GMT) avec l'objectif de décrocher une 8e couronne record et de faire oublier un contexte national tendu.
Après les attentats récents ayant visé des touristes étrangers et la communauté copte orthodoxe, la mort lundi de Mohamed Morsi, l'ancien président affilié à l'organisation interdite des Frères musulmans, est venue rappeler la stabilité toute relative du pays depuis la chute du régime d'Hosni Moubarak en 2011.
Huit années d'une période politique trouble pendant lesquelles l'Egypte n'avait pas encore accueilli la compétition reine du continent.
Le pays du maréchal Sissi n'était d'ailleurs pas supposé organiser le tournoi jusqu'à un changement précipité de pays hôte à sept mois de la compétition en novembre, quand l'Egypte a remplacé au pied levé le Cameroun pour cause d'accumulation de retards.
«Tous les feux sont au vert pour que ce soit une réussite totale», a pourtant assuré jeudi le président malgache de la Confédération africaine de football (CAF) Ahmad Ahmad, interpellé début juin à Paris pour des soupçons de corruption.
Un épisode qui a écorné l'image de l'institution déjà ternie par le scandale autour de la finale retour de la Ligue des champions d'Afrique -à rejouer- et qui n'est pas étranger à la nomination jeudi matin de la N.2 de la Fifa, Fatma Samoura, pour évaluer le fonctionnement de
la CAF durant six mois à partir du 1er août.
Salah vs Mané
Mais vendredi le terrain reprendra ses droits avec une CAN dans un format inédit à 24 équipes et surtout deux superstars épiées: l'Egyptien Mohamed Salah et le Sénégalais Sadio Mané, favoris au trône.
Vainqueur de la C1 le 1er juin avec Liverpool et même buteur sur penalty lors de la finale, Salah, l'enfant de Nagrig, dans le delta du Nil, vise son premier trophée en sélection, à domicile. «J'espère (...) que je remporterai la CAN», a déclaré l'attaquant âgé de 27 ans.
La sélection entraînée par le Mexicain Javier Aguirre démarre en grande favorite le tournoi, portée par ses bouillants supporters, qui l'ont déjà poussée vers le sacre lors de trois des quatre éditions organisées à domicile, la dernière en 2006.
Face au pays hôte, le Sénégal de Sadio Mané, coéquipier de Salah chez les Reds, fait figure d'adversaire le plus redoutable.
En plus de leur attaquant sacré co-meilleur buteur de Premier League avec 22 buts (comme Salah), les Lions de la Teranga peuvent compter sur leurs rocs en défense Kalidou Koulibaly et dans les cages Edouard Mendy.
Même si le tenant du titre, le Cameroun, aura aussi son mot à dire. Surtout si son portier André Onana se montre aussi décisif qu'avec l'Ajax Amsterdam, invité surprise en demi-finale de Ligue des champions au printemps.
Mais les Lions indomptables ont déjà remis au goût du jour un grand classique parmi les sélections africaines à l'orée d'un tournoi: un conflit autour de leurs primes. Ils ont pour cette raison refusé d'embarquer jeudi soir depuis Yaoundé. Le Cameroun entre en lice mardi, contre la Guinée-Buissau.
Avec le Nigeria d'Alex Iwobi, le Maroc du sélectionneur français Hervé Renard, vainqueur deux fois du trophée, complète la liste des sérieux prétendants rêvant de faire chuter l'Egypte chez elle. Une seule équipe y est parvenue en quatre éditions chez les Pharaons : le Zaïre (devenu RDC) en 1974.
AFP
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