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Bye Ahmad Nasser Uteem : le docteur des vélos

La technique est tout un art dans la réparation des vélos.

Dans les années 80, raconte-t-il, les clients affluaient dans son atelier de réparation de vélos. Aujourd’hui, c’est à peine s’il arrive à gagner sa journée. Pourtant, Bye Ahmad Nasser Uteem persévère, porté par la passion du métier.

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Cela fait 40 ans qu’il manipule les deux-roues, normalement connus comme Raleigh et VTT. Il les bichonne pour gagner sa vie et celle de son épouse Bibi Hawa et leurs trois enfants, Bilal, Shaheen et Huroosha. Mais il arrive au bout de la course, ne parvenant presque plus à survivre. Puis, il n’a pas de relève, son aîné ayant ouvert un atelier pour soigner les bobos des motos dans le Sud. Bye Ahmad Nasser Uteem confie qu’il va rendre les guidons bientôt.

À le voir, on dirait un philosophe. Il parle du passé avec nostalgie, de traditions ancestrales, de ses prières quotidiennes, de sa croyance, bref de sa vie en demi-teinte, en dents de scie. Beaucoup plus de bas que de hauts. Bye Ahmad Nasser Uteem prend la vie comme elle vient. 

Les clients n’affluent plus à son atelier. « Je n’ai fait que coller une fuite d’un pneu de bicyclette pour Rs 50 aujourd’hui », dit-il. Il est 13 heures et il ne sait pas s’il pourra atteindre Rs 200 pour couvrir ses frais de la journée. « Les jours sont durs, ce n’est plus comme avant, les cyclos électriques ont remplacé les vélos traditionnels », nous dit le vieil homme.

Bye Ahmad Nasser Uteem, qui est fier de son lien de parenté avec l’ex-président de la République, se souvient des bons moments quand tout allait bien pour son atelier. « Dans les années 80, le travail allait bien, je n’avais pas de temps tellement les clients affluaient. Les bicyclettes remplissaient mon atelier. Mais aujourd’hui, c’est désolant, il faut tirer le diable par la queue. »

Auparavant, raconte-t-il, il y avait les bicyclettes de la marque Raleigh, « les gens pédalaient ». À présent, « il y a les VTT qui roulent avec une batterie avec une transmission en arrière et il n’y a pas de pièces de rechange. J’avais engagé un apprenti, mais il me demande Rs 300 par jour. Comment je vais trouver cette somme, je ne gagne pas Rs 200 par jour. » Des clients, ajoute-t-il, lui laissent leurs vélos qu’il répare et ne viennent pas les récupérer. 

Dans les années 80, le travail allait bien… Aujourd’hui, c’est désolant, il faut tirer le diable par la queue.»

Heureusement, poursuit Bye Ahmad Nasser Uteem, que son fils a son atelier de motos à La Flora. « Il vend des pièces de rechange et gagne bien sa vie et aide la famille. »

Il indique qu’il a la chance de ne payer que Rs 2 000 comme location. « Mon loyer est faible, je suis en bons termes avec la propriétaire qui 
est veuve. » 

Lui, ancien « chauffeur de taxi marron durant 20 ans à Bois-Chéri et Rose-Belle », galère, mais il se bat avec un travail en aparté. « Je suis obligé de faire un travail autre que coller des fuites de pneus. Je fais du catering, Al Maida Catering, en préparant du biryani pour les mariages, les Catam, surtout dans le Sud. » 

Bye Ahmad Nasser Uteem fait aussi de la décoration. « C’est comme cela que j’arrive à survivre. Si je me fiais uniquement à mon atelier, je n’aurais pu vivre. »

Toujours est-il que même s’il ne gagne pas sa vie correctement, il demeure fidèle à son poste bon gré, mal gré. « J’ai une passion pour mon métier. » C’est sa passion, en effet, de manipuler ses outils à réparer les rares vélos qui viennent vers lui. Bye Ahmad Nasser Uteem demeure un docteur des vélos.

 

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