La police pense que l’ancien directeur de la SIC a agi de connivence avec l’ex-Premier ministre pour qu’il lui facilite l’acquisition de deux espaces-bureaux à la Bramer House. Le principal concerné nie.
Six mois après avoir été inculpé de blanchiment par la Commission anticorruption, Iqbal Mallam-Hasham risque cette fois d’être arrêté par le Central Criminal Investigation Department (CCID) pour entente délictueuse dans l’affaire Bramer Property Fund (BPF). Interrogé ‘under warning’ à deux reprises la semaine dernière, l’ancien Managing Director de la State Investment Corporation (SIC) a de nouveau été entendu dans la journée de mardi par l’équipe de l’assistant-commissaire de police Heman Jangi. Plus particulièrement sur son acquisition du 11e étage et d’un espace commercial au rez-de-chaussée de la Bramer House, à Ébène, pour Rs 105 millions auprès de cette filiale du groupe British American Investment (BAI).
Si Iqbal Mallam-Hasham fait le va-et-vient aux Casernes centrales ces jours-ci, c’est parce que les enquêteurs s’évertuent à faire le lien entre l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam et lui dans cette transaction datant de février 2014. Ils s’appuient sur une lettre que lui a adressée la directrice de la BPF, l’informant que le feu vert de l’ancien chef du gouvernement devra être recherché pour aller de l’avant avec cette vente, en vertu de la Non-Citizens (Property Restriction) Act, certains actionnaires de la société étant des étrangers. Même s’il est un ami intime du leader du Parti travailliste, a expliqué Iqbal Mallam-Hasham en présence de son avocat, Me Yash Bhadain, il n’a nullement été impliqué dans les démarches de cette société pour cette transaction.
Le CCID ne l’entend pas de cette oreille et devrait appréhender Iqbal Mallam-Hasham lors de sa prochaine convocation lundi prochain. Avant lui, Jaya Allock et Navin Ramgoolam avaient été arrêtés et inculpés. Dans le cas de l’ex-Premier ministre, les enquêteurs lui reprochent d’avoir agi de connivence avec BPF pour lui permettre de liquider ses actifs, alors qu’il était dans le viseur de la Financial Services Commission (FSC) depuis janvier 2012 pour certains manquements comptables.
Alors que la FSC avait interdit à BPF d’accepter de nouveaux clients et de permettre aux clients d’effectuer de nouveaux placements, elle a quand même revendu la majorité de ses actifs grâce à l’autorisation de Navin Ramgoolam. La vente à Iqbal Mallam-Hasham a été conclue à travers une société constituée trois semaines après que l’ex-chef du gouvernement eut donné son feu vert pour la transaction. Des soupçons de collusion pèsent également contre Iqbal Mallam-Hasham, car il a placé près de Rs 150 millions de la SIC au sein de BPF sans l’autorisation du conseil d’administration.
Pour la petite histoire, Iqbal Mallam-Hasham a contracté un prêt de Rs 85 millions auprès de la défunte Bramer Bank pour cette transaction. Il remboursait Rs 643 000 par mois à l’établissement grâce aux Rs 855 000 qu’elle lui versait pour la location de ces mêmes espaces-bureaux à la Bramer House.
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