Bookmakers soupçonnés de blanchiment : l’ICAC désormais au Champ-de-Mars

L’Independent Commission Against Corruption (Icac) compte envoyer ses hommes au Champ-de-Mars à chaque journée de courses pour assurer une surveillance sur les bookmakers soupçonnés de blanchir les revenus des caïds de la drogue. La Commission anticorruption a découvert qu’ils sont au moins huit bookmakers, dont les noms sont cités comme alibi par des suspects qu’elle a entendus depuis le début de l’année pour blanchiment. Ils produisent systématiquement des photocopies de reçus de gains en soutenant avoir été chanceux aux courses.

Dans les jours à venir, les reçus ainsi que les messages contenus sur les téléphones portables saisis chez ces huit bookmakers devront révéler leur secret. Leur domicile avait été perquisitionné mardi lors d’une opération coup-de-poing et il n’est pas à écarter que certains d’entre eux seront inculpés pour entente délictueuse en vue de réaliser une activité de blanchiment. Leurs téléphones seront également analysés pour déterminer s’ils ne sont pas engagés dans les paris à crédit, une activité très répandue dans le giron des courses.

L’Icac a décidé de cibler ces bookmakers, car certains des suspects ont produit des reçus pour des gains dépassant Rs 200 000. Elle devra maintenant comparer ces reçus à ceux saisis chez les bookmakers.

Parmi les présumés trafiquants de drogue ayant eu recours aux services de ces bookmakers figurent Bibi Zafira Ameer, l’épouse du caïd emprisonné Peroomal Veeren. Celui-ci a admis récemment devant la Commission d’enquête sur la drogue qu’il contrôle le trafic de stupéfiants depuis la prison et qu’il ne possède pas moins de Rs 600 millions planqués à l’étranger. Il devra bientôt être inculpé par l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu) pour son rôle dans l’importation des 157 kg d’héroïne dissimulés dans des sableuses à pression en provenance de l’Afrique du Sud en mars dernier.