Les bombardements de l'armée israélienne et combats au sol se sont poursuivis vendredi dans la bande de Gaza, tandis que la Cour internationale de justice (CIJ) doit se prononcer sur une demande d'arrêt de l'offensive militaire dans le territoire palestinien ravagé par plus de sept mois de guerre.
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Dans la nuit, des avions de guerre israéliens ont survolé Gaza et des tirs ont été entendus au sud-est de cette grande ville du nord du territoire palestinien, a constaté l'AFP, rapportant également que des navires de guerre israéliens avaient frappé la côte. L'armée israélienne a fait état de coups de feu et de tirs de mortiers sur des soldats dans le centre.
Vendredi, la CIJ, plus haute juridiction de l'ONU, doit se prononcer sur une requête de l'Afrique du Sud, qui accuse Israël de "génocide" dans la bande de Gaza, d'ordonner "immédiatement" un cessez-le-feu.
Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a appelé vendredi Israël à ne pas "intimider" et "menacer" les juges de la Cour pénale internationale (CPI), dont le procureur général Karim Khan a requis plus tôt cette semaine des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ministre de la Défense, Yoav Gallant, notamment.
M. Netanyahu s'adressera "bientôt" au Congrès américain, avait annoncé la veille le chef républicain de la Chambre des représentants, Mike Johnson, après que le président Joe Biden a fustigé l'annonce du procureur Khan.
- Hôpital "hors service" -
La guerre dans la bande de Gaza a débuté le 7 octobre après l'attaque sur le sol israélien de commandos du Hamas infiltrés depuis la bande de Gaza, qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP réalisé à partir de données officielles israéliennes.
Ce jour-là, 252 personnes ont également été emmenées comme otages dans le territoire palestinien. Après une trêve en novembre ayant notamment permis la libération d'une centaine d'entre eux, 121 y sont toujours retenues, dont 37 sont mortes, selon l'armée, qui a annoncé vendredi avoir récupéré les corps de trois otages.
En riposte à l'attaque du 7 octobre, l'armée israélienne a lancé une offensive dévastatrice dans la bande de Gaza, où le Hamas, considéré comme une organisation terroriste par Israël, l'Union européenne et les Etats-Unis notamment, a pris le pouvoir en 2007.
Au moins 35.800 Palestiniens, essentiellement des civils, ont été tués dans cette offensive, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza dirigé par le Hamas.
L'armée israélienne a indiqué vendredi matin poursuivre ses opérations à Jabalia (nord) et dans le camp de déplacés éponyme.
L'hôpital Kamal Adwan de Jabalia est "hors service et 14 membres du personnel médical sont piégés à l'intérieur", a indiqué une source médicale de l'établissement.
Vendredi, l'hôpital Al-Ahli Arab, dans la ville de Gaza, a dénombré sept morts et mis en garde contre une pénurie de médicaments et de carburant, essentiel pour alimenter les générateurs.
- "Catastrophe humanitaire" -
L'hôpital Al-Aqsa, à Deir al-Balah (centre), a pour sa part appelé la communauté internationale "à fournir 50.000 litres de carburant (...) dans les prochaines heures afin d'éviter une catastrophe humanitaire et sanitaire", a déclaré un haut responsable de l'établissement.
En plus de Kerem Shalom, le principal point de passage depuis Israël vers la bande de Gaza, situé dans le sud du territoire palestinien, les autorités israéliennes ont aussi la mainmise sur le côté palestinien de l'autre grand point de passage du sud, Rafah, à la frontière avec l'Egypte, paralysant les livraisons de carburant, selon l'ONU.
L'armée israélienne a lancé le 7 mai des opérations au sol à Rafah, avec l'objectif affiché d'y anéantir les derniers bataillons du Hamas et sauver les otages, faisant fi des mises en garde internationales sur le sort des civils. Quelque 800.000 personnes ont fui, selon l'ONU.
Des Israéliens se sont rassemblés vendredi devant le consulat américain à Jérusalem, portant des banderoles appelant à "libérer Gaza" et à "cesser d'armer le génocide", avant d'être expulsés par les forces de sécurité, d'après un photographe de l'AFP.
- La CIA en renfort -
Deux jours après l'annonce de l'Espagne, l'Irlande et la Norvège de reconnaître l'Etat de Palestine, Israël a répliqué en sanctionnant Madrid. Le ministre des Affaires étrangères, Israël Katz, a annoncé vendredi avoir "décidé de couper le lien" entre le consulat d'Espagne à Jérusalem et les Palestiniens.
La veille, le directeur du ministère israélien des Affaires étrangères avait prévenu que la décision de ces trois pays rendrait "plus difficile la promotion d'un accord pour la libération des otages".
Le cabinet de guerre a néanmoins ordonné aux négociateurs israéliens de "retourner à la table des négociations pour obtenir le retour des otages", selon un haut responsable.
Début mai, des négociations indirectes entre Israël et le Hamas, par l'entremise du Qatar, de l'Egypte et des Etats-Unis, n'avaient pas abouti à un accord de trêve associée à la libération d'otages et de prisonniers palestiniens détenus par Israël.
Le chef de la CIA, William Burns, est attendu à Paris vendredi ou samedi pour tenter de relancer les pourparlers avec Israël sur une trêve à Gaza, a appris l'AFP de source occidentale proche du dossier.
© Agence France-Presse
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