Bitcoin : des développements à l’international qui pourraient atteindre les côtes mauriciennes

En février 2024, le Bitcoin a bondi de 46,5 % pour clôturer à 62 404 dollars. Bien qu’étant discrets, il y aurait des investisseurs à Maurice, et le marché est appelé à se développer. 

Le bitcoin a franchi les 60 000 dollars en février dernier. C’est une première depuis le quatrième trimestre 2021. Le bitcoin s'approche de son plus haut niveau historique de seulement 9 %. L'introduction de nouveaux ETF (Exchange-Traded Funds) Bitcoin au comptant aux États-Unis a attiré des entrées massives, totalisant 6 milliards de dollars pour le seul mois de février.

Selon Footprint Analytics, cela signale une forte confiance des investisseurs et un changement en faveur des crypto-monnaies en tant que réserve de valeur viable. Benito Elisa, CEO de Wakanda 4.0, fait ressortir que l’effet des ETF a fait grandir le marché et l’arrivée des autres ETF et la curiosité autour du Bitcoin et des cryptomonnaies va influencer davantage le prix. Il anticipe que le Bitcoin dépassera les 100 000 dollars cette année. 

Les développements actuels marquent un tournant important. La Securities and Exchange Commission a récemment approuvé le premier ETH en bitcoin. Pour Ashveen Gopee, Partner/ Managing Director | Barrister-at-Law chez PwC Legal (Mauritius) Ltd, comme le dit l'adage « Quand l'Amérique éternue, le monde entier s'enrhume », cela illustre bien l'impact profond que les politiques et les activités économiques des États-Unis ont sur la scène mondiale, en particulier dans le domaine des cryptomonnaies.

D’ailleurs, Maurice n’est pas insensible à l’envergure qu’ont prise les cryptomonnaies et le bitcoin. Benito Elisa affirme que beaucoup de gens ont investi dans la Bitcoin à Maurice, mais ils sont très discrets. « Dans les mois à venir, nous devrions avoir des échanges à Maurice où les Mauriciens pourront disposer d’un compte à des fins d’échanges de Bitcoin et de cryptomonnaies », argumente-t-il.  

IOSCO et Maurice

Si le bitcoin a été initialement émis comme une forme de monnaie, il est vrai que de nombreuses juridictions le reconnaissent aujourd'hui, ainsi que d'autres cryptomonnaies, comme une forme d'actif ou de titre. C’est du moins ce que fait comprendre Dhanesswurnath Thakoor, Chief Executive de la Financial Services Commission (FSC). Cela s'explique par le fait qu'ils présentent des caractéristiques similaires à celles des actions.

L'International Organization of Securities Commissions (IOSCO) a récemment publié des lignes directrices et des documents sur le traitement des cryptomonnaies ou des actifs virtuels en tant que formes de valeurs mobilières. Il n'est donc pas surprenant, selon Dhanesswurnath Thakoor que l'approbation récente des États-Unis ait eu lieu et que d'autres suivent la tendance. D'autant plus, ajoute-t-il que la plupart des pays sont membres de l'IOSCO et appliqueront ces principes dans leurs juridictions nationales.  

Ces développements pourraient également atteindre les côtes mauriciennes. Alexandre Sanchini, CEO de Blue Ship Capital, est d’avis qu’on pourrait parfaitement retrouver un ETF bitcoin coté à la bourse de Maurice, éventuellement libellé en roupies. Cela, précise-t-il, permettrait aux investisseurs mauriciens d’investir dans les bitcoins sans passer par le dollar américain, qui est parfois encore plus difficile à se procurer que le bitcoin. 

Par contre, la question de durabilité de cette évolution est difficile à répondre de manière définitive. Car, comme le souligne Ashveen Gopee, le secteur des cryptomonnaies se caractérise par des changements rapides et imprévisibles, de sorte qu'il est difficile de prédire si les tendances évolutives actuelles perdureront.