Interview

Bissoon Mungroo sur Air Mauritius : «Pas de pressions politiques pour la nomination du CEO»

Bissoon Mungroo vient défendre le choix du nouveau CEO a la tête d’Air Mauritius. Il vient affirmer que ce choix est principalement dû à son expérience dans le domaine de l’aviation.

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Air Mauritius a officiellement un nouveau Chief Executive Officer (CEO) depuis lundi. Elle en a changé beaucoup ces temps derniers, n’est-ce pas ?
Soyons honnête, le poste de CEO à Air Mauritius ou ailleurs est une chaise éjectable. Dans tout changement de GM, de ministre de tutelle, de chef de département, des têtes tombent et d’autres émergent.

C’est le cas pour Megh Pillay qui n’a pas fait long feu ?
Megh Pilay a fait huit mois chez  MK. Pourtant, sa nomination a été très appréciée par la majorité de la population. Mais, il est parti.

Les politiciens au pouvoir ne donnent que des directives au conseil d’administration.

Parti par la faute d’un employé bien vu à MK qui a tout fait pour éviter un comité disciplinaire ?
Il n’y a pas de lien. Il y avait un comité disciplinaire et l’employé en question est arrivé avec un avocat sans qu’il n’ait averti au préalable le président de ce comité qui, pas content de ce manque d’éthique, est parti. Megh Pillay n’a pas digéré ce manque d’égard et s’est senti comme  une marionnette. Il connaît ses valeurs, il n’a pas abdiqué. Finalement, le comité disciplinaire est tombé de facto. Un autre comité a blanchi l’employé.

Certains détracteurs viennent affirmer que le nouveau CEO ne fait pas l’unanimité ?
Pas du tout. Le nouveau CEO a été choisi après appel à candidatures international et local afin de recruter l’un des meilleurs à ce poste. Le nouveau CEO a de l’expérience au sein de l’aviation et il a été le meilleur de ceux qui ont postulé.

Vous maintenez qu’il n’y a pas la main heureuse et fortuite de politiciens dans ce choix ?
Je vous parle à cœur ouvert, il n’y a pas eu de pressions politiques pour que MK porte son choix sur le nouveau CEO.

Combien de temps va-t-il tenir s’il n’est pas un choix purement politique ?
Il est là pour un contrat de cinq ans. Toutefois, avec la pression du travail et de lobbies diverses, va-t-il pouvoir gérer cela ? Si ce n’est pas le cas, il partira de lui-même sans que le Board ne le lui demande.

Vous parlez de lobbies, sont-elles de nature politique ?
Les politiciens au pouvoir ne donnent que des directives au conseil d’administration qui va analyser et les renvoie au management.

Et si le CEO n’est pas d’accord ?
Le CEO est aussi membre du Board de MK et s’il n’est pas d’accord avec des directives des policy makers, il fait état de ses différends au Board et si ce ne sont que de menus détails, on en discute, mais s’ils sont sérieux, le Board réfère le cas aux policy makers qui analysent et s’ils estiment que le CEO a raison, le feu vert est donné.

On attribue votre présence au sein du Board de MK par vos affinités avec ce gouvernement…
Cette perception est injustifiée. Je suis au sein de MK depuis plus de 25 ans, soit que depuis que je suis dans le secteur touristique. Aux différentes assemblées générales de cette institution depuis 2005, je donne de la voix pour réclamer plus de transparence, d’où la formation de l’association des petits porteurs, dont j’ai été le président durant 10 ans. Je ne suis pas à MK à cause de ma proximité avec SAJ mais pour veiller aux droits des petits porteurs.

Pourtant, sous le GM de Navin Ramgoolam, on n’a pas vu votre ombre planer à MK…
Tout changement de gouvernement apporte son lot de changement. Chacun veut avoir ses représentants sur le Board de MK.

Suivant votre logique, vous représentez donc l’un des représentants du GM en place…
Sous le règne de Ramgoolam, je n’y étais pas, mais il y avait un autre représentant de l’association de petits porteurs.

MK fête cette année ses 50 ans. Votre analyse ?
50 ans pour une entreprise n’est pas rien. MK est passée par des turbulences et maintenant, on va commander huit avions dernier cri. C’est enn mari progre, alors que d’autres compagnies se plombent les ailes. Malgré le hedging, Air Mauritius a payé ses dettes et la valeur de ses actions a doublé.

Venons-en à la compagnie aérienne régionale qui devait voir le jour. Toujours clouée su sol ?
Cette compagnie régionale est un projet louable de la Commission de l’océan Indien (COI), qui a connu des problèmes internes. Maurice et La Réunion ne peuvent à eux seuls investir et les autres pays de la région en profitent. Il manque cette unification entre ces divers pays qui bloque le décollage de ce projet.

Question inévitable : la partielle au No 18. Votre analyse ?
Le MSM doit présenter un candidat, c’est un must.

Pourquoi ?
Les adversaires du MSM estiment que c’est un siège du MSM et si ce parti est absent de cette bataille, on va dire qu’il a la trouille

Et si l’un des candidats de l’Opposition la remporte ?
Toutes les partielles à mi-mandat d’un gouvernement ont donné la victoire à l’Opposition. Cette défaite éventuelle du MSM lui permettra de jauger son poids électoral et rectifier le tir là où cela s’avère nécessaire.

 

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