[Billet] Politiquement « damaging »

Que le Premier ministre adjoint, Steven Obeegadoo, ne soit pas personnellement responsable du dossier du bail de Primerose Obeegadoo, cela n’empêche pas à toute l’affaire d’être politiquement « damaging » pour l’ensemble du gouvernement. 

Quand Steven Obeegadoo a parlé sur Radio Plus, hier soir, d’« embusqués » qui ont tenté de le discréditer, il n’a fait qu’amplifier les rumeurs qui veulent que la toute nouvelle affaire portée sur la place publique aurait été possiblement l’œuvre machiavélique de certains dans le gouvernement même. Il n’est un secret pour personne qu’un intense « jockeying for position » est actuellement engagé à l’intérieur de l’alliance gouvernementale, tout comme dans l’opposition, sur la question d’attribution de tickets et de positionnement dans un futur gouvernement. 

Dans ce contexte, parmi les alliés du MSM, Steven Obeegadoo se présente comme un cas particulier. 

Selon toute évidence, en termes de poids électoral et de « following », il se laisse distancer par Alan Ganoo et Ivan Collendavelloo. Toutefois, c’est lui qui occupe le rang de No. 2 au gouvernement. Alan Ganoo n’est que le No. 5 alors que Collendavelloo a été révoqué de son poste de Premier ministre adjoint. Avec l’entrée éventuelle du PMSD dans l’alliance gouvernementale, la position d’Obeegadoo devient davantage discutable. Car il ne pourrait prétendre avoir un « tirage » électoral plus fort que celui du PMSD.
 
Donc, il ne faudrait pas écarter la possibilité que l’affaire de bail Obeegadoo ait été le résultat d’un « inside job » savamment calculé. Le Premier ministre et leader du MSM, Pravind Kumar Jugnauth, aurait intérêt à ordonner une enquête minutieuse sur les circonstances dans lesquelles cette affaire a été ébruitée. Si c’est l’œuvre d’éléments de sa propre équipe, cela indiquerait que certains ne parviennent pas à comprendre les intérêts à long terme du MSM. Si cela a été ébruité suivant une opération d’espionnage physique ou électronique à l’israélienne de l’opposition, ce n’est toujours pas réconfortant pour le MSM.
 
D’autre part, si l’affaire a été fuitée par des éléments dans l’appareil d’État même, cela indiquerait qu’on croit déjà que le gouvernement serait un « write-off ». Tous ces scénarios seraient hautement préjudiciables aux intérêts politiques et électoraux du MSM. 

La seule parade dévastatrice du MSM serait l’aboutissement d’une enquête prouvant, à la manière de l’affaire Sheik-Hossen, que tout a été fabriqué et monté de toutes pièces, qu’il n’y a jamais eu de demande de renouvellement de bail et de modification des conditions. 

Dans ce cas, le pauvre Steven aurait été le dindon de la farce pour avoir abandonné ses droits à la succession sur un vulgaire bail auprès de l’État.