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[Billet] Plan d’urgence pour les planteurs 

Intéressante émission sur Radio Plus, le lundi 26 août, sur le problème des petits planteurs de canne dans le pays. 

Ces dernières années, ces planteurs ne sont pas parvenus à assurer leur récolte par manque de main-d’œuvre. Le plus dramatique, c’est que certains cultivateurs ont pu assurer la coupe, mais les cannes sont restées au champ par manque de moyens de transport vers l’usine. 

Les planteurs de canne, au nombre de plusieurs dizaines de milliers il y a à peine trois décennies, ne sont plus que 7 500 maintenant. Ils cultivent sur 8 000 hectares. 

À un certain moment de l’histoire, les moyens et petits planteurs disposaient d’autant de terres que les usiniers eux-mêmes. Graduellement, sous l’effet de la parcellisation suivant les héritages familiaux, les champs de canne ont progressivement disparu. 

Pour compliquer la situation, des enfants des planteurs ont résolument tourné le dos à l’exploitation agricole des terres. En même temps, la main d’œuvre s’est dramatiquement réduite. 

On estime à 2 000 le nombre d’employés au service des planteurs. Selon Arvin Boolell, leader de l’opposition et ancien Senior Minister maîtrisant parfaitement le secteur agricole et sucrier, il faudrait 4 000 paires de bras pour faire rouler ce secteur particulier. 

Contrairement aux petits planteurs, les grosses compagnies sucrières, avec leurs usines, disposent de moyens considérables. Elles bénéficient d’économies d’échelle et se permettent même de monter des morcellements destinés à des étrangers. 

Au cours de l’émission de Radio Plus, on a appris que les planteurs de canne ont connu un manque à gagner de quelque Rs 300 millions l’année dernière par manque de moyens de coupe ou de transport. L’on se demande pourquoi le gouvernement n’initie pas un plan d’urgence pour leur venir en aide. Il est vrai que le ministre Renganaden Padayachy a annoncé l’autorisation au recours à des travailleurs étrangers dans le secteur agricole, mais les petits planteurs ne disposent pas de moyens de s’engager dans un tel recrutement. 

Par contre, il serait possible pour un organisme de l’État de monter un plan de recrutement de l’étranger et de mettre en place des structures régionales d’hébergement et de déploiement de ces travailleurs. Ils pourraient ainsi aider à la coupe dans les champs d’après un plan établi avec le concours des planteurs. 

Puisqu’il y va aussi de l’intérêt des usiniers, car ils gagnent si toutes les cannes sont transformées chez eux en sucre, mélasse et bagasse, pourquoi ne pas les inviter à participer matériellement à la mobilisation des étrangers déployés dans le secteur ? 

Finalement, c’est tout le pays – et son économie avec – qui gagne si les petits planteurs parviennent à assurer leur récolte, de la coupe au transport à l’usine. Il est vrai que le gouvernement reste bien engagé sur les facilités d’achat de voitures « duty free » pour les prêtres et des programmes de pèlerinage, mais un petit effort en faveur des 7 500 petits planteurs et en soutien à l’économie du pays serait le bienvenu.
 

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