Billet: Gaspillages

Rs 1,1 milliard ! C’est ce que le gouvernement dépense par an en loyers. Si le recours au privé est parfois justifié, faute de place, l’on est trop souvent dans le superflu. Le ministère du Logement et des Terres avait-il vraiment besoin de dépenser Rs 3,5 millions par mois pour louer des locaux ultramodernes à ébène ? Pourquoi le ministère des Affaires étrangères a-t-il accepté de payer un loyer mensuel de Rs 1,8 million pour s’installer au Newton Tower ? Et que dire du ministère de la Bonne gouvernance, qui a emménagé au Sicom Tower pour Rs 1,9 million par mois. De tels exemples, le document déposé jeudi au Parlement en contient des dizaines. Mardi, nos parlementaires ont voté le National Assembly Allowance (Amendment) Bill pour s’accorder des augmentations salariales. Cela s’est fait avec un large consensus. Il a même été déploré que « la rémunération des ministres et députés est encore moins élevée que celui des Chief Executives du secteur privé ». Les multiples allocations que perçoivent nos élus ont également été révisées. L’opposition n’a absolument rien trouvé à redire. Même pas une petite protestation pour la galerie. Paul Bérenger estimant même qu’il « ne peut y avoir de querelle sur le salaire de base, car la hausse est en fait moins que ce qui a été recommandé pour les fonctionnaires ». Nos élus, au sein de la majorité ou de l’opposition, méritent-ils vraiment de percevoir des augmentations salariales, qui plus est par ces temps difficiles ? Les nouveaux piliers, porteurs de croissance et de création d’emploi, se font encore toujours attendre. Nous en sommes au point où il n’y a même pas d’idées. Exemple : depuis plus de dix ans, on parie sur l’économie bleue. C’est resté un mirage jusqu’ici. La dernière bonne idée, et qui s’est concrétisée dans une certaine mesure, date de 15 ans, quand le gouvernement SAJ-Bérenger décida de miser sur le secteur du Business Process Outsourcing et des centres d’appels. On nous a beaucoup promis ces dernières années, mais on n’a vu que peu de réalisations. Si on continue de la sorte, le redécollage ne sera pas pour demain.