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Bhanoodutt Beeharee: l’électron libre de l’Icta

Bhanoodutt Beeharee
« Ce qui ne me tue pas, me rend plus fort. » Tel pourrait être la devise de Bhanoodutt Beeharee, le président de l’Information and Communication Technologies Authority, qui se remet ces jours-ci d’une agression au cutter. Toujours hospitalisé à l’unité des soins intensifs, l’état de santé du sexagénaire s’améliore petit à petit. Autour de lui, sa famille monte la garde et suit de près l’évolution de l’enquête de la police, confortée en cela par la visite du Premier ministre à son chevet, la semaine dernière. Dans son cercle, proches, parents et connaissances ne sont toujours pas remis de ce qu’ils qualifient de « lâche agression » perpétrée sur Bhanoodutt Beeharee, le 26 mai dernier, alors qu’il rentrait chez lui. « C’est quelqu’un de très professionnel et intègre. Si on l’a pris pour cible, c’est sûrement parce qu’il fait son travail comme il le faut », s’insurge un de ses proches. Nommé en juin 2015 au poste de chairman de l’Information and Communication Technologies Authority (Icta), Bhanoodutt Beeharee, 65 ans, ne s’est certes pas fait que des amis. Certaines de ses décisions ont été contestées, pour ne pas dire vertement critiquées, notamment plusieurs mises à pied et des limogeages.

Une enfance heureuse

Né à Bon-Accueil, Bhanooduth Beeharee est issu d’une fratrie de trois enfants. Il a un frère et une sœur, aujourd’hui décédée. Son père, le pandit Visharath, était un érudit très respecté dans sa localité et les villages avoisinants. Sa mère était femme au foyer. Selon un de ses neveux, les trois enfants du couple ont eu une enfance très heureuse. « Sans être riche, la famille vivait confortablement. Le pandit Visharath officiait à tous les rites religieux et donnait aussi des cours de hindi et de sanskrit aux enfants du village. » Électron libre dès son plus jeune âge, Bhanoodutt Beeharee faisait la fierté de ses parents et de la famille. À l’école primaire de Bon-Accueil, il impressionnera ses enseignants par sa connaissance générale. Ses bonnes notes lui assurent une place au collège Royal de Port-Louis. Ses parents avaient foi en ses capacités et avec les sacrifices consentis, il a pu faire des études en électronique et en communication en Grande-Bretagne. À son retour, il est embauché par le ministère de l’Éducation. Bosseur et ambitieux, Bhanoodutt Beeharee ne voulait pas se contenter d’être enseignant tout au long de sa vie. Après quelque temps, il prend le risque, quitte un government job et prend de l’emploi à la défunte Mauritius Telecom Authority. Une dizaine d’années après, il est nommé successivement Assistant Manager, Manager et Senior Manager. Bhanoodutt Beeharee veut aller encore plus loin. C’est ainsi qu’il se retrouve consultant au Mauritius Telecom où il laissera son empreinte. Mais l’assoiffé de savoir ne se limite pas à son domaine et trouvera d’autres champs d’intérêt pour satisfaire sa connaissance. Il ira suivre des cours de formation en gestion à Singapour, au Canada et aux États-Unis. C’est après sa retraite qu’il a été approché, en juin 2015, par le Premier ministre pour diriger l’Icta. Une offre qu’il a acceptée en toute humilité, étant un spécialiste en la matière. Marié à Lalita, enseignante au collège Notre-Dame, il a deux enfants. En 2008, sa fille Anshu est lauréate. Une grande fierté pour la famille, mais surtout pour son père. Il connaîtra aussi son lot de drames dans sa vie. En 2011, il perd tragiquement son fils Deepesh, alors étudiant à l’Université de Maurice. « Il a beaucoup souffert. C’est peut-être pour cela qu’on trouve qu’il est dur. Il ne montre pas ses sentiments. Et pourtant cet homme a un grand cœur », confie un de ses proches, ajoutant que « ce n’est pas une lâche agression qui va l’empêcher de continuer de faire son travail ».
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