Avec les coûts qui ne cessent d’augmenter et les divers événements qui font l’actualité en Europe, 2019 semble inquiétant pour le textile mauricien. C’est l’avis de Bertrand Thevenau qui estime aussi qu’il faut démontrer la valeur ajoutée à travers la créativité, le design et le développement durable.
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Tropic Knits fait désormais partie des 43 chefs de file du secteur mondial de la mode à avoir signé la Charte de l’industrie de la mode pour l’action climatique à la COP 24. Qu’est-ce qui a encouragé l’entreprise à rejoindre cette cause ?
Tropic Knits s’est engagée dans le développement durable depuis plusieurs années en étroit partenariat avec nos principaux clients. Nous sommes signataires et membres de plusieurs initiatives telles que les Sustainable Apparel Coalition, Global Organic Textile Standards (GOTS), ou Better Cotton Initiative (BCI). Nos choix d’investissements tiennent compte des critères environnementaux et énergétiques. Par exemple, nous favorisons la récupération d’eau de pluie pour réduire notre consommation d’eau. Il était donc logique de rejoindre l’un de nos clients, Puma, dans cet engagement. Aujourd’hui, nous sommes ainsi l’un des deux seuls fournisseurs au monde à avoir signé la Charte.
Dans quelle mesure Tropic Knits se démarque-t-elle d’autres entreprises mauriciennes dans le textile ?
Nous faisons preuve d’une transparence totale vis-à-vis de nos clients. Nous établissons une relation de confiance, ce qui permet une visibilité à long terme et l’établissement de vrais projets communs. En tant que partenaires, nos équipes sont « l’extension » de celles de nos clients.
2018 tire à sa fin. Quel bilan faites-vous pour l’industrie de textile à Maurice ?
Cela a été une année pénible avec des contraintes de coûts de plus en plus importantes. L’environnement économique mondial est sous tension et cela devient difficile de recruter de la main-d’œuvre locale. Les facteurs externes, comme les cours du pétrole, du coton et des matières premières ont eu une tendance à la hausse dans un marché extrêmement compétitif. Malgré cela, nous tenons le cap et maintenons ou augmentons même légèrement nos capacités à Maurice. Chez Tropic Knits, nous avons la chance que nos plus gros clients soient en forte progression et nous profitons donc de leur croissance.
Quelles sont vos perspectives pour l’année prochaine. Pensez-vous que la performance sera meilleure ?
Je rentre d’Europe et j’ai pu constater l’impact des différents événements qui font l’actualité. Le mouvement des gilets jaunes en France est très difficile pour les commerçants, le Brexit influence aussi les ventes, le récent attentat de Strasbourg a fait déserter les centres-villes à la veille de Noël qui est la période de vente la plus active... Cela ne présage rien de bon car les stocks s’accumulent et les budgets d’achat seront ainsi réduits.
Quels sont les défis qui attendent les opérateurs du textile en 2019 ?
Il est important de démontrer sa valeur ajoutée à travers la créativité et le design, le développement durable, l’automatisation et la digitalisation. Les coûts continuent de grimper ici et nous ne pouvons plus nous vanter de faire partie des destinations à ‘bas prix’. Le client doit trouver chez nous ce qu’il ne trouve pas ailleurs : confiance, transparence et réactivité.
Les projets futurs de Tropic Knits ?
Nous devons consolider notre position régionale (Maurice et Madagascar) et nos activités en Inde en renforçant nos équipes de ventes et de design et en assurant une qualité de livraison irréprochable. Il est important de réfléchir et d’investir dans le textile de demain qui passe de plus en plus par l’automatisation, la digitalisation et le développement durable. Pour cela, nous misons sur la qualité de nos équipes et leur capacité d’adaptation en investissant significativement dans la formation à travers notre Leadership Academy.
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