À Beau-Bois : Pravind Jugnauth veut construire 10 212 maisons d’ici 2019

C’est sur un air de campagne électorale que Pravind Jugnauth a procédé à une remise des clés à 46 bénéficiaires des maisonnettes de la National Housing Development Company (NHDC) à Beau-Bois, vendredi après-midi. Ballons de couleur orange bien en évidence à l’entrée de la Résidence Saphir, c’est sous un chapiteau des grands jours que le chef du gouvernement a annoncé la construction de pas moins de 10 212 logements sociaux à l’horizon 2019.

Entouré de ses colistiers, Yogida Sawmynaden et Leela Devi Dookun, ainsi que du vice Premier ministre et ministre du Logement et des terres, Showkutally Soodhun, Pravind Jugnauth a juxtaposé l’action du gouvernement de l’Alliance Lepep avec celui de Navin Ramgoolam. « En 10 ans, l’ancien gouvernement n’a construit que 2 532 maisons », a-t-il lancé. Lui, dit-il, compte en réaliser 1 983 au coût de 2 milliards entre 2016 et 2017 ainsi que 7 136 autres entre 2018 et 2019 contre une enveloppe de Rs 7 milliards.

En l’espace de deux ans, se félicite Pravind Jugnauth, 1 093 logements ont été érigés. Il n’a pas manqué d’évoquer le projet de Metro Express qu’il a qualifié de « révolutionnaire », de même que la construction d’une route entre la zone économique spéciale de JinFei et le port, d’une route reliant la route A1 à l’autoroute M1, d’un quartier général pour la National Coast Guard, d’un nouvel hôpital à Vacoas, de deuxs Mediclinics à Bel-Air et Coromandel ainsi qu’une nouvelle tour de contrôle à l’aéroport.

Quant au projet dans sa circonscription, il est revenu sur le complexe multisportif de niveau international qui devra coûter Rs 1,7 milliard aux contribuables. Revenant sur les mesures budgétaires qui ont fait l’objet d’un suivi au niveau de l’Hôtel du gouvernement cette semaine, il a tenu à préciser que sur les 382 mesures qu’il a énoncé, 184 ont été complétés alors que 196 sont en voie d’achèvement. Face aux critiques à son encontre, Pravind Jugnauth dit se « concentrer sur l’économie » au lieu de s’attarder sur des « palabres ».

Le Premier ministre se dissocie d’Oumar Kholeegan

« La municipalité de Port-Louis a pris sa décision. Je n’ai interféré en aucune façon dans cette décision ». C’est en substance la déclaration du PM Pravind Jugnauth sur la décision de la mairie de Port-Louis d’interdire à Rezistans ek Alternativ de tenir une manifestation au Jardin de la Compagnie ce samedi. C’était à l’issue d’une cérémonie de remise de clés aux bénéficiaires de maisonnettes de la NHDC vendredi, il n’a pas voulu réagir face à la déclaration d’Oumar Kholeegan qui justifiait sa décision par le fait qu’il ne partageait pas « la position » de Rezistans ek Alternativ sur la passation des pouvoirs entre SAJ et lui-même. « Be, li bizin esplike. Mo pas lemer Porlwi mwa ! »

Vendredi, Rezistans ek Alternativ a porté plainte à la Human Rights Commission et à l’Equal Opportunities Commission. Il dénonce le refus de la mairie de Port-Louis d’autoriser sa manifestation, ce samedi, pour exprimer son désaccord par rapport au remplacement de SAJ par Pravind Jugnauth comme Premier ministre.

Dans leur plainte, Rezistans ek Alternativ considère que leur droit d’expression est bafoué. Et pour soutenir leur cause, ils citent une déclaration faite par Oumar Kholeegan, le 8 février, sur Radio Plus.  Le lord-maire y expliquait que la municipalité « a décidé de ne pas donner le Jardin de la Compagnie. (…) Nous savons tous, et ce n’est un secret pour personne, que nous ne sommes pas d’accord avec cela ».

Pour Rezistans ek Alternativ, ce « nous » signifierait que le lord-maire et l’Alliance Lepep ne seraient « pas d’accord avec les opinions politiques et les activités du plaignant ». Ce qui serait en infraction avec l’article 16(3) de la Constitution qui stipule qu’aucune « discrimination ne peut être exercée en se basant sur l’opinion politique d’une personne ».