La majorité des analystes prévoient que la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE affectera sensiblement, mais pas largement, les exportations mauriciennes vers ce pays et les arrivées touristiques venant de lui.
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Sept sondés sur dix estiment que la sortie de la Grande-Bretagne de l’Union européenne (Brexit) fait peser des menaces sur l’économie mauricienne. Ce sont surtout le tourisme et le textile qui en souffriront, car la Grande-Bretagne est un principal marché d’exportation de ces deux secteurs. Pour l’heure, la chute de la livre sterling représente un gros souci pour les opérateurs dont les recettes sont libellées en cette monnaie. Néanmoins, certains analystes entrevoient des opportunités qui surgiront lorsque des accords commerciaux seront conclus sur une base bilatérale. Sur le sucre en particulier, Maurice pourrait mieux négocier avec les Britanniques s’ils ne prenaient pas ombrage du dossier Chagos.
Selon les données de la Banque de Maurice, le cours acheteur de la livre sterling était de Rs 46,08 lundi dernier, contre Rs 51,38 le jour du référendum sur le Brexit. Aucun des analystes interrogés ne prévoit une remontée de la monnaie britannique au-dessus de Rs 50 avant la fin de l’année. Pour 77% des sondés, le cours acheteur restera en dessous de Rs 48. Un banquier croit savoir que les hôteliers et les firmes textiles voudraient un minimum de Rs 50, « otherwise competitiveness against our traditional competitors will become an issue ». Dans ce cas, « you will start seeing the same old crowd lobbying for rupee depreciation ». Si « the pound is likely to depreciate against the major international currencies », c’est « the action of the Bank of Mauritius that will determine the direction of the rupee against the pound ».
Sans prôner une aide exceptionnelle, 47 % des répondants aimeraient voir le prochain budget du gouvernement accorder une attention particulière aux firmes directement impactées par le Brexit. Pour un sondé sur deux, elles pourraient s’en sortir avec des mesures d’ordre général, « not in terms of money but rather how to address this new business risk ». Il est important que « the authorities be proactive and dynamic enough to ensure that the Mauritian economy effectively copes with potential Brexit ramifications », et que « policies adopted be mainly geared towards fostering its overall external competitiveness ». S’il faut intervenir « to directly assist specific companies after a careful assessment of the intrinsic merits of their exigencies », il demeure que ces entreprises « have no alternative than to restructure or diversify ».
1 Menaces sur l’économie mauricienne
Selon vous, le Brexit sera, en fin de compte, pour l’économie mauricienne...Une menace: 70% Une opportunité: 17% D’aucun grand intérêt: 13%
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2 Les exportations sensiblement affectées
Dans quelle mesure le Brexit affectera le volume des exportations mauriciennes vers la Grande-Bretagne ? [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"22729","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-36808","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"511","height":"319","alt":"Les exportations sensiblement affect\u00e9es"}}]] On s’attend que le Brexit affecte le volume des exportations mauriciennes vers la Grande-Bretagne à court et moyen termes. Ce sera de manière sensible, mais pas dans une large mesure, selon 57 % des personnes interrogées. À noter que 37 % anticipent un faible impact négatif. Selon un économiste, « this is dependent on the mode and timing of exit ». Pour l’instant, observe un analyste, « the terms of the exit are not yet known, as to whether the EU will harden the commercial rules ». Si les choses traînent, Maurice sentira quand même les effets du Brexit sur le long terme, mais au moins elle aura plus de temps pour s’y adapter.3 Vers une baisse notable des arrivées britanniques
Dans quelle mesure le Brexit affectera les arrivées touristiques en provenance de la Grande-Bretagne ? [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"22730","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-36809","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"511","height":"319","alt":"Vers une baisse notable des arriv\u00e9es britanniques"}}]] Les arrivées touristiques en provenance de la Grande-Bretagne n’ont crû que de 0,8 % en juin 2016 par rapport à juin 2015, alors même que le marché européen a enregistré une très forte hausse de 23 %. Le résultat du référendum du 23 juin n’avait pourtant pas encore d’effet sur le tourisme mauricien. À court et moyen termes, deux tiers des analystes prévoient une baisse sensible du nombre de touristes britanniques. Beaucoup reverront leur plan de vacances si l’économie britannique va mal. De plus, l’appréciation élevée de la roupie contre la livre sterling rend la destination mauricienne plus chère. Les compagnies aériennes et les hôtels devraient réajuster leurs prix en conséquence.4 Les investisseurs britanniques ne se bousculent pas
Dans quelle mesure le Brexit affectera l’investissement direct étranger venant de la Grande-Bretagne ? [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"22733","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-36810","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"511","height":"319","alt":"Les investisseurs britanniques ne se bousculent pas"}}]] La Grande-Bretagne est, après la France et l’Afrique du Sud, la troisième plus grande source d’investissement direct étranger à Maurice. Le pays de Sa Majesté compte pour 9,4 % de l’investissement total en 2015, ce qui n’est pas négligeable. Les analystes sont divisés quant à l’effet du Brexit sur l’investissement britannique ici à court et moyen termes. Pour un sondé sur deux, l’impact sera faible. Au contraire, 43 % de répondants trouvent que celui-ci sera sensible. Rien ne dit que l’île Maurice sera en mesure d’attirer des investisseurs britanniques désenchantés par la sortie de l’UE.5 Raison monétaire, problèmes réels
Quelle influence aura le Brexit sur la performance du textile et du tourisme mauricien traitant avec la zone euro ? [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"22735","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-36811","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"511","height":"319","alt":"Raison mon\u00e9taire, probl\u00e8mes r\u00e9els"}}]] Les analystes sont aussi divisés sur l’influence qu’aura le Brexit sur la performance des opérateurs textiles et touristiques qui sont exposés à la zone euro. Pour 53 % des sondés, l’effet sera négatif « especially in the event that the euro loses notable grounds ». Mais 43 % de répondants n’y voient aucun impact, sauf que l’économie de la zone euro a ses propres problèmes. Selon un analyste, « London may become a better world class financial centre, ridden off of the EU shackles. Frankfurt and Paris will not be able to match London as business, technology and culture are largely Anglo-saxon in this world ». Il reste que pour l’économie mauricienne, « global growth and EU growth are more important than UK growth ».6 La livre sterling dans les bas-fonds
Selon vous, quel sera le cours acheteur de la livre sterling d’ici à la fin de l’année 2016 ?Moins de Rs 48: 77% Entre Rs 48 et Rs 50: 23% Plus de Rs 50: 0%
7 Pas d’aide exceptionnelle due au Brexit
Aux entreprises directement impactées par le Brexit, le prochain budget devrait accorder...Une aide exceptionnelle: 3% Une attention particulière: 47% Des mesures d’ordre général: 50%
8 Le taux d’intérêt n’est pas une solution
Quelle orientation du Repo Rate prévoyez-vous à la prochaine réunion du comité de politique monétaire ? [[{"type":"media","view_mode":"media_large","fid":"22736","attributes":{"class":"media-image aligncenter size-full wp-image-36812","typeof":"foaf:Image","style":"","width":"511","height":"319","alt":"Le taux d\u2019int\u00e9r\u00eat n\u2019est pas une solution"}}]] La prochaine réunion du comité de politique monétaire se tiendra ce mercredi. Lors du dernier baromètre, publié avant le référendum sur le Brexit, 30 % des personnes interrogées avaient misé sur une baisse imminente du taux repo. Seulement un tiers des analystes y croient encore aujourd’hui malgré les conséquences du Brexit. Ils le justifient par « the prevailing low inflation rate » et par le fait que l’économie mauricienne « is likely to face headwinds and see growth in the high 2 per cent to very low 3 per cent this year ». Avis contraire d’une économiste : « Depreciating the rupee is not a solution but serves only to accommodate exporters and textile producers at the expense of importers and consumers. » [row custom_class=""][/row]Enquête réalisée par PluriConseil du 11 au 13 juillet 2016 auprès d’un échantillon représentatif de 30 analystes économiques et financiers..
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !