Barachois de Poudre-d’Or : l’Opposition s'interroge sur la source de financement

Les 52 hectares d’un ancien barachois de l’État à Poudre-d’Or obtenus à bail par Mauricoast Limited, dont l’un des deux directeurs est Yashodhar Boygah, époux de la Parliamentary Private Secretary (PPS) Sandhya Boygah, ont fait l’objet de deux questions mardi 19 avril à l’Assemblée nationale. Si le ministre de la Pêche et de l’Economie océanique Prem Koonjoo a défendu bec et ongles ce projet, l’Opposition a crié en revanche au scandale.

Ce sont les députés de l’Opposition Shakeel Mohamed et Rajesh Bhagwan qui ont voulu obtenir davantage de précisions autour de ces 52 hectares obtenus par la société Mauricoast pour un projet de culture de concombres de mer. Le ministre de la Pêche Prem Koonjoo a confirmé que la compagnie Mauricoast Ltd, dont l’un de ses deux directeurs se trouve être Yashodhar Boygah, n’a pas eu à débourser le moindre sou pour lancer ce projet. Le député travailliste Shakeel Mohamed a aussi interrogé le ministre sur le fait que ces 52 hectares appartenant à l’État ont été alloués à un proche du gouvernement, sans qu’il n’y ait eu un exercice d’appel d’offres. « Le ministère avait-il l’intention d’informer les membres du public et businessmen sur la disponibilité de ce site ? » a voulu savoir le député du no 3 (Port-Louis-Maritime-Port-Louis-Est). Le ministre Koonjoo a alors expliqué qu’il n’est pas dans la nature des choses de lancer des exercices d’appel d’offres ou d’ « expressions of interests » pour ce genre de projet. « Les personnes souhaitant se lancer dans de tels projets sont les bienvenus », a-t-il répondu. Autre point de discorde soulevé par les députés de l’Opposition concerne la nature de financement du promoteur. Prem Koonjoo a affirmé que le promoteur du projet compte injecter Rs 100 millions. "D’où provient cet argent ? S’agit-il d’un financement qui est viable ?" Autant de questions qui ont été posées par les deux députés. Le ministre Koonjoo a alors expliqué que ses officiers ont d’abord procédé à un exercice de vérification avant d’accepter d’allouer le contrat à Mauricoast. Prem Koonjoo a aussi avancé que les promoteurs ont obtenu le feu vert pour commencer le projet de culture de concombres de mer sur une période de cinq ans. « Les cinq années passées, nous déciderons alors d’un commun accord, si le contrat sera étendu ou pas », a-t-il précisé. Le ministre Koonjoo a aussi pris le soin d’élaborer sur les différentes conditions qui ont été imposées au promoteur. L’utilisation de produits chimiques [dans ce projet], a avancé le ministre, est totalement interdite.