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À Bain-des-Dames : polémique autour du parc de réservoirs d’huile lourde du CEB

Alors que sa construction est entamée, le parc de réservoirs d’huile lourde du Central Electricity Board, à Bain-des-Dames, fait polémique.

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Des habitants ont saisi l’Environment Appeal Tribunal, faisant état de dégâts causés à leurs maisons. L’affaire sera entendue le 23 novembre. Le CEB a sollicité un ingénieur pour étudier ces dégâts.

Selon les protestataires, le parc est érigé sur un terrain marécageux. Ce qui, disent-ils, pourrait représenter un danger si les structures venaient à s’effondrer.

Depuis bientôt six mois, le Central Electricity Board (CEB) a démarré une construction à Bain-des-Dames, Cassis. C’est un projet de parc pour des réservoirs d’huile lourde. Toutefois, cette construction soulève une vague de contestations. Des résidents déplorent d’abord le fait qu’elle soit faite sur un terrain marécageux. Ce qui constitue un grave danger en cas d’effondrement des structures. D’ailleurs, selon Jim Ramen, le premier rapport Ramsar en fait état. Le comble, selon les habitants, c’est que ce même comité chargé de protéger les zones marécageuses aurait donné son autorisation pour la construction des réservoirs sur ce terrain qualifié de wet land.

Idriss Rojah, âgé de 72 ans, était à l’antenne d’Xplik ou K vendredi dernier. Lors de son intervention, le septuagénaire, qui habite à moins de 25 mètres du site, déplore le fait que les travaux engagés par le CEB aient provoqué des fêlures importantes à plusieurs habitations.

Durant les travaux d’excavation, a indiqué le septuagénaire, huit maisons sur les 39 de l’endroit ont fait les frais des vibrations des lourds marteaux-piqueurs engagés sur ce chantier. « Kan zot finn koumans fouye, nou lakaz finn tranble ek finn fele. Nous en avons informé le CEB et un manager a effectué une visite des lieux. Depuis, aucune mesure n’a été prise pour rassurer les habitants », soutient Idriss Rojah.

Shamila Petit abonde dans son sens. Cette mère de famille a fait parvenir plusieurs photos à la rédaction d’Xplik ou K. Des clichés qui montrent bien que les maisons ont subi des dommages. Shamila Petit dénonce la décision de la municipalité de Port-Louis d’octroyer un Land and Use Building Permit au CEB pour la construction d’un parc pour réservoirs d’huile lourde dans un quartier résidentiel.

Absence de dialogue

Dans une déclaration au Défi Quotidien, Jim Ramen, qui se fait le porte-parole des habitants, déplore « la volte-face des politiciens qui se sont aujourd’hui rangés du côté des arguments du CEB, alors qu’au départ Danielle Selvon et Patrice Armance étaient à nos côtés. Nepli trouv zot ni tann zot ».

Pendant que les protestataires faisaient entendre leur voix, le ministère de l’Environnement a octroyé au CEB l’Environment Impact Assessment (EIA) Licence pour son projet de réservoirs d’huile lourde à Bain-des-Dames. Cette licence comprend 25 conditions que le CEB s’est engagé à respecter. « Ce qui n’est pas du tout le cas en la circonstance », affirment les protestataires.

N’en pouvant plus de cette situation, les habitants ont saisi l’Environment and Land Use Appeal Tribunal (EAT). Cela après que la pétition expédiée à la mairie de Port-Louis n’a rien donné. Ils s’opposent aujourd’hui à la décision de la mairie d’avoir accorder un permis aux travaux du CEB. L’affaire sera entendue devant le 23 novembre prochain devant l’EAT.

Sollicité pour un commentaire, Patrice Armance nie s’être rangé du côté du CEB. Le député de la circonscription no 1 GRNO/Port-Louis Ouest rappelle qu’il a été invité à une réunion au cours de laquelle il a pris note des doléances des résidents. « Vu que c’était le dernier jour du Parlement, je n’ai pu en faire une question parlementaire. Je ne suis pas contre le développement, mais il faut savoir de quelle manière le CEB compte procéder. C’est faux de dire que je me suis rangé du côté du CEB.

Le ministre Alain Wong est plus apte à répondre à cette question. Il connaît le dossier. La balle est dans le camp du ministre de l’Environnement. Il faut déterminer l’étendue des dégâts causés aux habitations. Je peux vous confirmer qu’il y a des fêlures, mais jusqu’ici on ne peut statuer ce qui les a provoqués. Si besoin est, à la rentrée parlementaire, je poserai une question  à ce sujet », a déclaré le député.

De son côté, le service de presse du ministère des Services publics annonce une nouvelle rencontre avec les habitants pour voir dans quelle mesure le CEB peut leur venir en aide. « Le CEB a fait appel à un ingénieur indépendant pour étudier les dégâts évoqués par les habitants. Jusqu’ici, personne ne peut vraiment dire si ce sont ces travaux du CEB qui ont provoqué ces fêlures », laisse-t-on entendre du côté du ministère.

 

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