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Axe Réunion–Maurice - Clifford, un Mauricien condamné à l’île sœur : «Boukou amater pe rod pran la mer»

Les conditions extrêmes de la mer réunionnaise, Clifford (prénom fictif), ancien maillon fort dans le trafic de drogue inter-îles, les connaît. Dans le passé, ce Mauricien, qui vit tantôt à Maurice, tantôt à La Réunion, a œuvré pour le compte de plusieurs passeurs de drogue. 

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Installé à l’île sœur depuis des années, il avait pour rôle de repérer des cultivateurs de cannabis, acheter la marchandise et ensuite organiser son acheminement vers Maurice. Un trafic très lucratif qui perdure depuis des années. « Lontan, bann veritab profesionel ki ti p pran la mer. Nounn deza atann lor bato preske enn zourne pou la mer kalme pou renavigue, vag ti tro demonte », raconte Clifford, qui revient sur ses expériences de traversées périlleuses. « La mer la Renion ena boukou ross. Si ou pa kone ou kraze », poursuit-il.  

Sa participation dans des réseaux de drogue bien organisés n’a pas été sans risque pour ce Mauricien. En octobre 2012, une centaine de gendarmes réunionnais se sont mobilisés et ont démantelé cette filière d’exportation de drogue. À l’île sœur, huit personnes ont été arrêtées et à Maurice, trois suspects ont été coffrés. Clifford est parmi ceux embarqués à La Réunion. Devant le palais de justice de Champ Fleury, à Saint-Denis, il a écopé de quatre ans de prison.  

« Morisien kinn ouver lizie »

Aujourd’hui, cet homme qui s’est repenti de ces trafics explique que depuis plusieurs années, des Mauriciens se tournent vers l’île sœur. Mais que les naufrages sont plus fréquents ces derniers temps. « Pou mont lor La Renion foder ou konn ek konpran so la mer. Se pa kouma la mer moris sa. Boukou amater p pran risk aster e p rod bat sa boul-la, parski gagn boukou kass », dit-il. 

Il est rejoint dans ses propos par un autre Mauricien qui est établi à Saint-André à La Réunion. Celui-ci, un professionnel de la pêche en mer réunionnaise, affirme que bon nombre de personnes impliquées dans ce trafic l’ont déjà sollicité. « ‘Souvan zonn dir mwa ed zot, me zame monn aksepte’. Ici, pour naviguer, on doit être certifié en tant que professionnel. Ce n’est pas comme à Maurice où n’importe qui peut prendre la mer », déclare cet habitant de l’Est de La Réunion. Il précise que c’est après les échouements des embarcations venant de Maurice que la gendarmerie réunionnaise a rehaussé le niveau de surveillance maritime. « Isi a la Renion, la polis pa ti pe ouver lizie lor sa bann trafik-la. Fode bann morisien fane pou ki zandarmri koumans fer sirveyans », explique ce pêcheur professionnel.

L’axe Réunion-Maurice est revenu au-devant de l’actualité en cette fin de semaine. Jeudi, la gendarmerie de La Réunion a découvert un « Speedboat » immatriculé à Maurice, « L’Extasea », qui s’est échoué contre des rochers à Rivière-du-Mat Les Bas, Saint-André. Huit bidons d’essence et du matériel de pêche ont été retrouvés à son bord. Aucun navigant mauricien ni la présence de stupéfiants n’ont été découverts. Les enquêteurs de l’île sœur travaillent de concert avec la brigade anti-drogue mauricienne menée par l’Assistant Surintendant Jhurry pour déterminer dans quelles circonstances « L’Extasea » a échoué.

 

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