Auditions et inculpations en série dans l’affaire Vimen Sabapati

• Les téléphones de trois suspects de complicité, dont deux policiers, en cours d’analyse  

La PHQ Special Striking Team (SST) ne chôme pas depuis l’arrestation de Vimen Sabapati, le 3 mai à Port-Louis, et la saisie dans son véhicule contenant 10 kg d’héroïne d’une valeur marchande estimée à Rs 150 millions. Pour la première fois, l’unité dirigée par l’assistant surintendant Ashik Jagai est également chargée de l’enquête sur la drogue découverte, mais aussi sur le réseau présumé de blanchiment d’argent du suspect et sur ses relations supposées dans la police.  

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Le financement des biens déclarés et non déclarés de Vimen Sabapati est passé à la loupe par les enquêteurs. Cet ancien marchand de roti a, en effet, connu un enrichissement rapide en quelques années. Devenu entraîneur de muay-thaï et spécialiste de la sécurité rapprochée des VIP, il a acquis une maison haut-de-gamme dans le quartier de La Caverne, à Vacoas, et multiplié les signes extérieurs de richesse, tels que les vêtements griffés et les voitures de luxe. C’est d’ailleurs au volant d’un Ford Ranger modèle Raptor qu’il a été interpellé.

L’ensemble des biens de Vimen Sabapati a déjà été identifié par la SST. Tout comme les personnes qu’il aurait utilisées comme prête-noms pour leur acquisition, ainsi que ses connexions au sein de la force policière.  

À ce jour, deux prête-noms présumés de Sabapati ont été interrogés aux Casernes centrales. Le premier, bien connu dans le milieu de la nuit, est un habitant de Vacoas fiché pour son association avec Jean Rudolph Jean Jacques, alias Gro Derek, condamné à 32 ans de prison pour trafic de drogue. Le second est un policier affecté à la Criminal Investigation Division de Curepipe, qui est également le gérant d’un snack à Floréal. Un agent des National Security Services de la Central Division a aussi été questionné sur ses relations avec Vimen Sabapati. 

Au terme de leurs auditions respectives, ces trois suspects ont été autorisés à partir. Le contenu de leurs téléphones cellulaires est actuellement examiné par l’Information Technology Unit de la police. Leur avenir proche dépendra de ce que la mémoire de ces appareils révélera.

Trois autres personnes ont été arrêtées et inculpées pour obstruction à la justice en marge de l’enquête de la SST. Il s’agit de Ramen Sabapati (le frère de Vimen), de l’ancien journaliste Harish Chundunsing et de l’avocat Rama Valayden. Ils avaient tous les trois évoqué la possibilité que Vimen Sabapati ait été victime d’une « planting » de drogue. 

Ramen Sabapati avait fait cette déclaration au Défi Plus, le soir du 3 mai. Harish Chundunsing a publié sur les réseaux sociaux une vidéo montrant une intervention sur la voiture de Vimen Sabapati devant le domicile de ce dernier à La Caverne. Enfin, Rama Valayden a fait part de ses doutes dans l’émission Au cœur de l’info du 5 mai, tout en critiquant certaines méthodes employées par la police.