Aucun prisonnier n’a demandé à être gracié le 12 mars

Étonnement généralisé dans le milieu carcéral. Aucun prisonnier n’a formulé de demande, auprès de la direction pénitentiaire, pour être gracié par le président de la République (en passant par la Commission de Pourvoi en grâce ; NdlR) lors de la fête nationale du 12 mars. Cette grâce, rappelons-le, leur permet d’avoir des rémissions de peine. Dans certains cas, des prisonniers sont libérés immédiatement, comme cela a été le cas en 2018.

« C’est bizarre. Les prisonniers ont pourtant l’habitude de réclamer des rémissions de peine. Certains s’attendent même à être graciés par la Présidence après avoir fait preuve de bonne conduite. Ont-ils d’autres préoccupations ? Sont-ils captivés par les événements du jour ? », se demande la direction carcérale, sollicitée par téléphone.

La première libération d’un prisonnier dans le cadre des célébrations de l’indépendance remonte à 2017. Vinod Appadoo était le commissaire des prisons de l’époque. Le pays marquait ses 49 ans d’indépendance et les 25 ans de son accession au statut de République. Cette initiative était d’ailleurs qualifiée de « grande première dans l’univers de la prison ».

Incarcérés pour divers délits, 189 prisonniers avaient été libérés. Moins de 15 jours plus tard, une dizaine parmi ceux graciés avaient été remis en cellule. Le mode de sélection des prisonniers avait ensuite été revu.

Une centaine de prisonniers (First Offenders et Habitual Criminals) avaient ensuite bénéficié de rémissions de peine l’année suivante. Ceux qui en étaient à leur premier délit avaient bénéficié d’un mois de rémission sans condition et les récidivistes avaient obtenu deux mois.

La Commission de Pourvoi en grâce, rappelons-le, s’est récemment retrouvée au cœur d’une polémique à la suite de la grâce présidentielle accordée en janvier à Chandra Prakashsingh Dip, qui n’est nul autre que le fils du commissaire de police.