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Au cœur de l’Info : un cadre légal régissant l’utilisation de l’l A souhaité

L’émission Au Coeur de l’Info était consacrée à l’IA et aux « deepfakes ».

Il a été question de l’intelligence artificielle (IA) et du « deepfake » dans l’émission Au Cœur de l’Info, animée par Jean-Luc Émile, hier mardi. Un thème qui tombe à pic dans un contexte de campagne électorale où ces outils peuvent devenir des armes de manipulation massive. Lors de l’émission, les intervenants ont fait un plaidoyer pour réglementer l’utilisation de l’IA.

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L’expert en IA et robotique, Dr Heman Mohabeer, explique que l’intelligence artificielle a, certes, un énorme potentiel, mais pas que. « Un tel outil peut être nuisible, particulièrement en période électorale. Malheureusement à Maurice, un cadre légal et efficace manque cruellement.  Si on n’utilise pas l’IA à bon escient, cela peut être dangereux », affirme-t-il. Selon lui, il faut conscientiser et sensibiliser le public. « Un cadre légal est vital, car le monde devient digital et virtuel et la manipulation des informations est réelle. C’est pourquoi il est essentiel de concevoir une structure qui intègre à la fois les aspects légaux et éthiques, ainsi que des lignes directrices pour encadrer l’utilisation de l’IA dans l’intérêt de l’humanité, en identifiant clairement les limites à ne pas franchir pour éviter tout préjudice », explique-t-il.

Appel pour une utilisation éthique de l’IA

Pour sa part, Dr Avinash Ramtohul, consultant technique et légal en cybersécurité, fait ressortir que l’intelligence artificielle fait partie de notre quotidien depuis un moment.  Il explique lui aussi que l’IA est dangereuse, d’où la nécessité de contrôler son utilisation qui doit être légale et morale. « C’est également une question d’éthique. Maurice doit définir ce qui est légal », indique-t-il. Pour lui, la Commission électorale doit prendre position pour les prochaines élections. « En l’absence de cette action de la part de l’organisme, divers éléments pourraient apparaître, entraînant une diminution de la qualité de la campagne et suscitant du dégoût », ajoute le Dr Avinash Ramtohul. Ce dernier, qui fait partie de l’équipe du Parti travailliste met en garde contre les deepfakes et la désinformation. En revanche, Vikram Jootun, directeur général de la MFDC et proche du MSM, se réjouit des avancées de l’intelligence artificielle. Quant à son utilisation durant la campagne électorale, il est d’avis qu’il faut être animé par un « sens d’éthique dans la vie », avant d’affirmer : « Personnellement, je pense qu’on ne doit pas faire des deepfakes. Si on donne une information, celle-ci doit être réelle ».

De son côté, le journaliste et rédacteur en chef de Teknozil, Joel Toussaint, affirme-lui qu’un crime n’est pas un crime s’il n’y a pas de loi. « Dans la réalité, il n’y a pas de cadre de loi et on peut faire ce dont on a envie », fait-il remarquer. Selon lui, l’IA sera utilisée pendant la campagne électorale au niveau des sondages. « Il y aura la manipulation de l’opinion publique. Ce sont ces sondages qui sont les plus grands dangers, car ils vont polluer la campagne », confie-t-il. 

Le responsable informatique du Défi Media Group, Javed Suffee, admet que la distinction entre vidéos authentiques et falsifiées est souvent difficile à établir. Pendant l’émission, il a donné quelques astuces  pour mieux identifier les deepfakes qui durent de 10 secondes à une minute. « Ces vidéos ne sortent pas de sources fiables. Ils sont partagés sur WhatsApp ou sur les réseaux sociaux à travers de faux profils », explique-t-il, tout en faisant ressortir que le kreol morisien est encore complexe à reproduire. 

L’avocat Yahia Nazroo est, lui, revenu  sur la section 46 de l’ICTA qui peut s’appliquer aux « deepfakes ». « Selon mon interprétation, cette loi ne couvre pas suffisamment ce problème », déplore-t-il, tout en mettant l’accent sur les préjudices moraux causés qui sont « irréversibles ». De plus, il estime que c’est à chaque individu de discerner quelles informations prendre en compte et lesquelles écarter.

 

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