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‘Attempt at murder’ à l’école : un adolescent étranglé avec un câble électrique

Jayen a vécu un cauchemar. Victime de ‘bullying’ au collège, un camarade a tenté de l’étrangler. Les officiers de la Child Development Unit sont formels : les faits sont qualifiés de tentative de meurtre.

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Jayen (prénom modifié)âgé de 12 ans, est en Form I au collège Patten, à Rose-Hill. Il affirme avoir été étranglé avec un câble électrique par un camarade de classe. Les faits ont eu lieu dans la cour de récréation, le lundi 28 août, dans l’après-midi.

Kamini, sa mère effondrée, s’est confiée à notre rédaction. « Le cauchemar de mon fils a commencé à la rentrée 2016. Ses petits camarades ne cessent de lui harceler (qui est asthmatique) depuis qu’il est en Form1. J’ai informé la direction à plusieurs reprises des brutalités dont il est victime, mais elle n’a pris aucune mesure corrective. L’incident a eu lieu dans la cour du collège dans l’après-midi. Un camarade de classe, muni d’un câble électrique, a étranglé mon fils de dos. Il l’a pris par surprise, si bann zanfan pa ti vinn tir mo garson, li ti pou fini mor. » Jayen a aussi été blessé à la tête et au cou alors qu’il se débattait pour échapper aux griffes de son agresseur.

Coups et pain volé

Kamini soutient que son fils « se fait souvent taper par ses camarades de classe. On lui vole son pain et son matériel scolaire. Le problème s’est répété à plusieurs reprises. Cela se répercute sur ses études car mon fils ne veut plus aller à l’école en raison de ces agressions. Récemment, un élève l’a embêté avec un compas et Jayen a été blessé au postérieur. La direction s’est contentée de mettre de la Betadine sur sa blessure et n’a pris aucune sanction.  »

Kamini souligne qu’elle n’est jamais allée plus loin que d’informer la direction de ces problèmes. « J’estime que c’est un problème entre enfants et l’affaire aurait dû se régler dans l’enceinte de l’école. Hélas, le pire est arrivé. »

Quand les parents, informés par la direction, se sont rendus à l’école pour récupérer leur enfant, ils se sont aussitôt rendus au poste de police de la région pour faire une déposition. « Trop, c’est trop ! » insiste la maman. Le cas a été référé à la Brigade de la protection des mineurs qui l’a ensuite dirigé vers la Child Developement Unit. La CDU a réclamé un examen médical de l’enfant avec la soumission d’un Form 58. Le médecin a attesté de la gravité de cet acte. L’enfant porte une marque bien visible au cou avec des traces de sang. « C’est un cas constitutif de attempt at murder », selon la CDU.

La direction de l’école a pris contact avec Kamini pour fixer un rendez-vous, ce jeudi pour « trouver un arrangement concernant ce problème ». La mère a refusé catégoriquement, de peur que de tels incidents ne se reproduisent à l’avenir. « Le collège n’a rien à perdre, mais nous, en tant que parents, cela nous meurtrit de voir, impuissants, notre enfant ainsi harcelé au quotidien, sans que la direction du collège fasse cas de nos doléances. »

Jayen a reçu les soins nécessaires et son état de santé s’est amélioré. Il a été interrogé par la CDU et a reçu l’assistance d’un psychologue qui a conseillé aux parents de ne pas envoyer l’enfant à l’école pendant quelques jours car il est toujours choqué. Les parents ont soumis une demande de transfert au ministère de l’Éducation après avoir déposé plainte.


Gavin Patten : « J’ai rappelé les principes »

La rédaction d’Explik ou K a pris contact avec Gavin Patten, principal du collège Patten Boys à Rose Hill, qui nous donne sa version des choses.

« Le cas a été référé à la Private Secondary Schools Authority. Vu que les parents ont fait une déposition à la police, il faudra attendre la décision de la police pour la conclusion de cette affaire. » Interrogé sur l’incident du compas qui avait été signalé plus tôt, et ce cas d’étranglement dans la cour de récréation, le recteur soutient « que pour punition, les deux élèves ont été renvoyés pendant deux jours. C’est le premier rapport noté contre l’élève impliqué dans le cas d’étranglement ». Par rapport aux plaintes précédentes de la mère, « j’ai rappelé à plusieurs reprises à l’assemblée, les bons comportements et principes que doivent adopter les élèves ».

Le Bureau de l’Ombudsperson for Children nous a indiqué qu’il n’entrerait en jeu que si l’affaire n’était pas traitée dans les trois jours et si les parents n’ont pas satisfaction auprès de la CDU.

La psychologue : «Manque de confiance en soi»

Christiane Valery.

Sollicitée, la psychologue Christiane Valery s’explique sur cette escalade de la violence dans les écoles / collèges. « Il y a bien une recrudescence de la violence. Ces réactions / comportements des enfants peuvent résulter d’une peur qu’ils développent ; d’une colère intérieure qui les fait réagir de manière désorganisée. Tous les jours des parents nous
consultent : comment leurs enfants sont-ils tombés dans les fléaux de la drogue, de l’alcoolisme ou de tout autre comportement déplacé ?

Christiane Valery déplore que certains parents agissent de manière violente envers les enfants qui ont commis des bêtises. Les enfants subissent une pression qui ne demande qu’à s’extérioriser et cela hors de la présence des parents.

Du côté de l’enfant victime de bullying, ce sont souvent des enfants qui n’ont pas confiance en eux. Ils attirent ainsi la violence des autres sur eux. Un espace de réconciliation doit être instauré entre les parents concernés et l’enfant. Car l’auteur de la faute doit aussi avoir des problèmes de violence au sein de sa famille, ce qui se répercute sur son comportement. Christiane Valery conseille à Kamini de consulter un coach pour lui conseiller comment procéder afin de soutenir son fils pour que celui-ci regagne confiance en lui-même et éviter ce genre de conflit à l’avenir.

 

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