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Atelier : l’art comme thérapie

Un atelier d’art-thérapie, animé par Angel Angoh, s’est déroulé le vendredi 17 mars. Il a permis à des femmes de mieux comprendre qui elles sont afin qu’elles soient plus efficaces à la fois dans leur univers professionnel et dans leur vie personnelle.

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Valoriser et vulgariser l’art-thérapie dans l’objectif d’aider la personne à devenir un être meilleur, en faisant une incursion au plus profond de soi. C’est le pari qu’a tenté de relever Women in Uniform (WIU) avec une trentaine de femmes le vendredi 17 mars.

Animé par la thérapeute Angel Angoh, l’atelier de WIU, qui a duré une demi-journée, a permis à ces femmes de mieux se connaître pour grandir et s’améliorer. Il a aussi réuni des officiers de la Mauritius Revenue Authority (MRA), de la Mauritius Police Force, du Mauritius Fire and Rescue Service (MFRS) et de la Nursing Association.

Le peintre Paul Gauguin disait que « l’art est une abstraction et le moyen de monter vers Dieu en faisant comme notre divin Maître : créer ». L’art-thérapie va, elle, encore plus loin, en rallumant l’étincelle divine dans le cœur de l’homme pour qu’il fasse  de lui un être meilleur.

Pour Premila Saminaden, assistante surintendante de la prison des femmes, cette initiative a permis aux participantes d’améliorer leur façon d’appréhender la vie. « C’est ma deuxième participation à un atelier d’art-thérapie. J’ai suivi le même, il y a quelque temps, avec les prisonnières. Je dois dire que j’en suis sortie grandie. Cette thérapie m’a permis de mieux comprendre qui j’étais. C’est toujours important de mieux se connaître pour arriver à mieux écouter les autres afin de les aider. »

Premila Saminaden, assistante surintendante de la prison des femmes.

Quant à Premika Teeluckdharry, membre du MFRS et secrétaire de WIU, elle estime que l’atelier animé par Angel Angoh lui a permis de mettre des mots sur ses traits de caractère qu’elle souhaite modifier. « L’art-thérapie m’a permis de plonger à l’intérieur de moi, pour savoir qui je suis vraiment. C’est excellent moyen d’extirper toute la négativité inconsciente qui réside en nous. Maintenant que je sais qui je suis, je plus apte à rectifier le tir. »

Travail sur soi

Sita Raggoo, de la Mauritius Revenue Authority.

Sita Raggoo, de la MRA, se sent, elle, plus épanouie après cette demi-journée de travail. Elle est d’avis que l’art-thérapie peut aider à la fois ses collègues et ses proches. « Dans la vie, il ne faut pas s’arrêter aux apparences parce que les pires souffrances surgissent toujours à l’intérieur de soi. Je compte utiliser toutes les techniques que j’ai apprises aujourd’hui pour mieux déceler les cris du cœur de mes proches et de mes collègues. Je suis sûre que l’art-thérapie les aidera eux aussi. »

Pamela Gaspard, infirmière à l’hôpital Jeetoo et trésorière de WIU, soutient que l’initiation à l’art-thérapie lui permettra d’être encore plus efficace dans sa vie professionnelle : « On ne peut pas faire le métier d’infirmière si on ne ressent pas de la compassion pour les patients. Cet atelier consolidera non seulement cela, mais il m’aidera aussi à gérer ma vie professionnelle autrement. »

Principal Prison Officer à la prison des femmes, Hafezah Edoo a, pour sa part, placé sa participation à l’atelier sous le signe du partage : « Je suis convaincue que l’art-thérapie peut aider à la réhabilitation des détenues. C’est pour cette raison que je partagerai avec elles tout ce que j’ai appris aujourd’hui. »

Pour Renuka Sawoky, surintendante de police, cette initiation est importante dans le sens où elle l’aidera à mieux comprendre les victimes et les suspects. « Cet atelier me donnera des outils pour mieux comprendre la psychologie des victimes et des accusés. »

Angel Angoh, thérapeute : « L’art permet à notre subconscient de prendre le dessus »

L’art-thérapeute Angel Angoh.

Pour Angel Angoh, la thérapie de l’art c’est avant tout le moyen de se connecter avec son subconscient. « Le cerveau lâche prise quand on pratique une quelconque forme d’art. C’est ce qui permet alors à notre subconscient de prendre le dessus et d’exprimer nos émotions plus facilement. » Après l’expression vient ensuite la thérapie : « L’art thérapie nous donne des pistes d’un éventuel mal-être. Une fois qu’on sait qu’est-ce qui ne va pas, on peut canaliser le patient vers un professionnel de santé qui sera plus apte à l’aider. Le patient peut aussi choisir de poursuivre sa thérapie avec un art thérapeute », souligne Angel Angoh.

Anna, une détenue : « J’ai retrouvé la paix intérieure »

Incarcérée à la prison des femmes de Beau-Bassin, Anna est une Ougandaise âgée de 40 ans. Il y a quatre ans, elle a suivi un atelier d’art thérapie avec Angel Angoh. Aujourd’hui, la détenue dit être une personne qui a pu trouver la paix intérieure : « J’ai suivi un atelier d’art thérapie pendant deux ans. Cela m’a beaucoup aidé. J’ai retrouvé la paix intérieure. »

 

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