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Astrophotographie : des étoiles plein les yeux

Dilesh Sharma La lune à travers l’objectif de Dilesh Sharma.

L’astrophotographie coûte les yeux de la tête. La patience est de mise. Mais cela n’empêche pas certains de s’en donner à cœur joie à leur passion. Ils sillonnent le pays, principalement la nuit, afin de capturer la beauté du ciel et des astres.

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Le concept de l’astrophotographie est né du mariage entre l’astronomie et la photographie. Des Mauriciens s’intéressent à ce genre photographique depuis quelque temps déjà.

D’après Dilesh Sharma, responsable du département de Focus Digital Photography, l’astrophotographie gagne graduellement en popularité à Maurice. « La nouvelle génération de photographes est plus tournée vers l’astrophotographie. L’astronomie est un univers fascinant et capturer ses caractéristiques est une tâche ardue. Chacun tente donc de relever le défi. »

Dilesh Sharma propose une soirée d’observation les 9 et 10 décembre.
Jordan Joumon explique que les équipements coûtent cher.

Le trentenaire a, lui-même, découvert la magie de l’astrophotographie dans la nuit du 12 mai, en 2012. Accompagné de quelques-uns de ses amis, il photographie la lune. « C’était une expérience unique. Depuis, je prends des photos du ciel à la nuit tombée. Le produit final se veut différent de la photographie traditionnelle. » Pour partager sa passion avec les autres, un Focus Astrophotography Camp est prévu les samedi 9 et dimanche 10 décembre. Cette sortie regroupera plusieurs passionnés, amateurs ou professionnels.

Heures spécifiques

Toutefois, l’astrophotographie doit être pratiquée à des heures spécifiques et nécessite plusieurs heures de préparation. En outre, elle coûte cher. Le photographe a besoin d’au moins d’un appareil photo semi-professionnel reflex, un objectif grand-angle et un trépied. « En période de pleine lune, il est difficile de photographier les étoiles. Comme Maurice jouit d’un climat tropical, nous avons la chance de pouvoir bénéficier d’un ciel sans nuages certains jours, surtout en été », observe Dilesh Sharma.

Et de souligner que les étoiles changent de position chaque 48 heures et bougent rapidement. Il utilise donc une application mobile pour les traquer. Pour lui, le moment idéal est entre 4 h 45 et 5 h. « Ceux qui se dirigent vers l’Est pendant ces 15 minutes sont témoins d’un changement rapide de lumière, allant du noir au jaune doré de l’aurore. »

Jordan Joumon (23 ans) pratique l’astrophotographie essentiellement la nuit car « le ciel a bien plus à nous offrir à ce moment. Le soleil est l’étoile la plus proche de nous et aussi le seul astre visible pendant la journée. Mais des équipements précis sont nécessaires pour filtrer sa luminosité à 99,99  %, afin de pouvoir observer et photographier les jets de plasma qui mesurent entre trois à huit fois la taille de la Terre ».

Cela peut lui prendre une nuit entière pour aligner la monture. Il lui faut en moyenne deux heures pour avoir un alignement parfait. « Comme les autres astres sont loin, je dois prendre des photos avec des temps de pose longue, entre 30 minutes à trois heures, et ce pour un seul astre. » Avec un peu de chance, il peut photographier deux ou trois astres. Il indique que la Voie lactée est la plus photographiée à Maurice.

Patience et investissement

Jordan pratique l’astrophotographie depuis trois ans.

L’astrophotographie est un aspect complexe de la photographie, selon Jordan Joumon. « La nébuleuse d’Orion, par exemple, se trouve à environ 3 000 années-lumière de nous. Si je la prends en photo actuellement, cela signifie que j’ai une image d’elle de 3 000 ans plus tôt. L’instant présent n’existe pas en astrophotographie, la distance étant trop importante », explique le salesman chez un concessionnaire d’automobile. Depuis tout petit, il est fasciné par le ciel et les étoiles pour le mystère qu’ils dégagent dans l’obscurité. « L’astronomie est une révélation pour les questions fondamentales de la vie. » Il pratique l’astrophotographie depuis trois ans.

Kshamta Lollbeeharry n’a que 17 ans et a la tête dans les étoiles.

Il faut s’armer de patience et investir dans des équipements. Une monture d’entrée de gamme pour l’astrophotographie coûte environ Rs 50 000. Il faut également compter les filtres, le télescope, les caméras et les autres accessoires pour faciliter la pratique. « Parfois, j’importe du matériel d’Europe ou de l’Australie. Le prix est plus élevé et il y a les frais de transit. » Outre la Voie lactée et la nébuleuse d’Orion, Jordon Joumon prend plaisir à photographier la galaxie d’Andromède et la planète Vénus.

Kshamta Lollbeeharry a 17 ans. L’étudiante pratique la photographie depuis un an. Elle observe le ciel, les étoiles et la lune. Puis elle a concilié ses deux passions pour en faire de l’astrophotographie. « Mes parents m’ont aidée à investir dans un appareil photo et d’autres accessoires.

À chaque fois que je sors avec mes amis et mes cousins, je ne rate jamais l’occasion de prendre les astres en photo. » Un ciel dégagé et du beau temps ne promettent pas toujours de beaux clichés. « Il faut prendre son mal en patience et d‘être au bon endroit au bon moment », conclut-elle.

L’étudiante prend plaisir à prendre le ciel en photo.

 

 

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