Actualités

Assemblée nationale - Pravind Jugnauth : «Pas de développement sans contracter de dettes»

Le summing up du Premier ministre, Pravind Jugnauth a donné lieu à de vifs échanges entre lui-même et l’opposition nécessitant l’intervention de la Speaker, Maya Hanoomanjee. Pourtant  le chef du gouvernement avait bien commencé son survol sur les commentaires de l’opposition, lorsque ses remarques sur l’affaire British American Insurance et Betamax, entre autres, ont mis le feu aux poudres.

Publicité

On peut bien accumuler des dettes aussi longtemps que c’est pour financer le développement. C’est ainsi que le Premier ministre et ministre des Finances, Pravind Jugnauth, a justifié la ligne de crédit accordée par l’Inde qui sera utilisée pour  financer plusieurs projets  figurant dans le budget. C’était hier à l’Assemblée nationale lors de son summing up sur le Budget 2017-18  qu’il a fait cette déclaration.

« Nous devons prendre nos décisions basées sur le principe d’une gestion financière saine et les dettes sont pour financer les dépenses de développement et non pour la consommation, donc nous sommes sûrs d’en tirer les bénéfices à l’avenir », a déclaré Pravind Jugnauth.

Le chef du gouvernement  estime qu’à chaque fois que l’État s’est endetté pour des projets de développement, cela a valu le coup. « Nous avons eu des dividendes élevés en termes de croissance à chaque fois », a-t-il assuré. D’où la justification du prêt indien.

Cet argent « va être investi dans des projets qui vont générer des revenus », dit-il. Le Métro Express, l’eau, l’électricité et la nouvelle cité administrative à Highlands, assure-t-il, vont donner des revenus, malgré les doutes émis par l’opposition. Les seules exceptions  soutient-il sont les investissements dans les logements sociaux, qui ne rapporteront rien. C’est pour cela, que l’Inde a accordé une ligne de crédit normale plutôt que ses redeemable preference shares utilisées ailleurs, a-t-il ajouté.

Ces projets, incluant l’achat d’équipements pour le traitement du cancer pour l’hôpital Victoria, entre autres, dépassent la simple considération financière selon Pravind Jugnauth. « On ne réalise pas des projets uniquement sur leur profitabilité financière, mais aussi sur le facteur économique et social », a-t-il expliqué.

Avant de préciser que les projets doivent toutefois être viables financièrement. Le Premier ministre a réfuté les critiques de l’opposition portant sur les Rs 4,5 milliards que l’État pourrait avoir à payer à Betamax. Cette dernière avait soutenu qu’elles  devraient  être incluses dans la dette publique. Selon le Fonds monétaire international, a dit le chef du gouvernement, les contingent liabilities, notamment les éventuels paiements dans des affaires légales, ne font pas partie de la dette publique mais doivent simplement être mentionnées dans le bilan comptable de l’État.

Abordant en termes de pourcentage du produit intérieur brut (PIB), il a révélé  que la dette publique devrait passer de 66,1 % en 2016/2017 à 60,5 % en 2019/2020. Il s’est aussi félicité que le PIB qui est aujourd’hui de Rs 447,3 milliards passerait à Rs 507,5 milliards d’ici 2019/2020 selon ses prévisions.

Une grande partie du discours du Premier ministre était  axée sur ce qu’il a qualifié de « nouveaux paradigmes sociaux », en évoquant l’impôt négatif qui devrait bénéficier à 150 000 travailleurs. Une mesure qui  va accroître  leur pouvoir d’achat et va introduire « un élément de justice sociale forte ».

Il a aussi rappelé que le budget de Rs 32,9 milliards pour la protection sociale, représente une augmentation de plus de Rs 11 milliards  par rapport à celui de 2014. Rs 12,1 milliards de plus ont été consenties pour la Santé et Rs 16,9 milliards pour l’Éducation. Au total, a dit le Premier ministre, cela fait Rs 61,9 milliards, contre Rs 41,2 milliards en 2014.


Vifs échanges entre le Premier ministre et l’Opposition

Le ‘summing up’ du Premier ministre avait pourtant bien commencé sur un ton sérieux et digne. Pravind Jugnauth reprenait un à un les critiques formulées par l’opposition et les réfutait. Il reconnaît que certaines critiques étaient constructives. Mais le ton a monté d’un cran lorsque le Premier ministre a fait allusion aux critiques de Reza Uteem et de Rajesh Bhagwan concernant l’affaire British American Insurance, le contrat Betamax et CT Power. Il y a eu des vifs échanges entre Rajesh Bhagwan et Pravind Jugnauth lorsque ce dernier a repris une phrase du député MMM : « ‘mo prefer bwar lysol ki al fer lalyans ek parti travayis’. » Rajesh Bhagwan s’énerve : « ‘Mo pa trap beki mo papa mwa’ ». Le Premier parlant toujours de l’alliance PTr/MMM en 2014, a dit qu’il peut déposer une photo de Rajesh Bhagwan faisant la bise à Nita Deerpalsing lors de la première sortie publique de l’alliance au Hennessy Park Hotel.

Ce qui met a mis le feu aux poudres et Paul Bérenger hors de lui a rappelé à Pravind Jugnauth qu’il avait brandi le drapeau rouge travailliste lors des partielles de 2008. Devant ces débordements et ces querelles de clocher, Maya Hanoomanjee est intervenue rappelant aux membres de l’Assemblé qu’ils ne devraient pas « apporter des arguments étrangers au budget » dans les débats. Le Premier ministre a alors fait ressortir : « Mes commentaires ne concernent pas le budget, mais je devrais avoir le droit de leur répondre. Ce sont eux qui ont fait des commentaires en dehors du budget. »

La Speaker a suspendu la séance pour dix minutes à cause des discussions acerbes portant sur Prakash Maunthrooa, Ashok Jugnauth et Ajay Gunness.


Examen des dotations budgétaires

Rs 70 000 pour la location d’un bureau pour le vice-président

L’État débourse mensuellement la somme de Rs 70 000 pour la location d’un bureau à Avenue Farquar Quatre-Bornes pour le vice-président. Le contrat, entré en vigueur en 2009, est renouvelé tous les ans. Le montant de la location est resté inchangé. C’est ce qu’a indiqué le
Premier ministre Pravind Jugnauth à l’Assemblée nationale.

Une salle de contrôle sera aménagée

Le chef du gouvernement a souligné qu’une salle de contrôle sera construite pour la retransmission en direct des travaux parlementaires. Le contrat a déjà été alloué et les travaux seront complétés dans 90 jours. Il a aussi précisé que la somme de Rs 91 millions sera investie dans ce projet. En ce qui concerne l’e-parliament, la somme de Rs 3,4 millions a été déboursée pour l’achat des équipements.

Provision sera faite s’il y aura une partielle à Quatre-Bornes

Rajesh Bhagwan député du Mouvement militant mauricien (MMM) a voulu savoir pourquoi il n’y a aucune provision budgétaire pour une éventuelle élection partielle dans la circonscription de Belle-Rose/Quatre-Bornes ?

Le Premier ministre a fait comprendre que le gouvernement agira au moment opportun.

Rs 16,9 millions aux conseillers légaux

Le Bureau du Premier ministre a payé Rs 17,2 millions comme frais légaux durant l’année financière 2016-2017. Pour 2017-2018, ces frais s’élèvent à Rs 16,9 millions. Pravind Jugnauth devait expliquer que ces montants ont été déboursés pour les conseils fournis au sujet de la souveraineté de la République et sur le traitement de dossiers spécifiques.

Secteur judiciaire : Treize nouveaux magistrats

Le budget 2016-2017 prévoyait la nomination de douze magistrats. Cependant celui de 2017-2018 indique le chiffre de 25, tous issus des rangs des State Counsels. Toujours dans le secteur judiciaire, le gouvernement attend l’acquisition d’un terrain pour aller de l’avant avec la construction du nouveau tribunal de Savane. Toutefois, rien n’est prévu pour remplacer l’actuel tribunal de Bambous.

Dave Beekharry toujours membres de la GRA

Répondant à Rajesh Bhagwan, le Premier ministre a souligné que la Gambling Regulatory Authority (GRA) se livrera à un exercice de recrutements à partir de juillet. Les entretiens débuteront sous peu pour remplir les  postes suivants : responsable de communication, comptables et investigateurs, entre autres. Il a aussi souligné que Dave Beekharry, conseiller au bureau du ministre Mentor est toujours membre du conseil d’administration de la GRA.

Aucun parlementaire n’est sur écoute

Le Premier ministre a donné l’assurance qu’aucun parlementaire n’est sur écoute téléphonique. Cela, après qu’il ait refusé de donner des détails sur l’acquisition d’équipements par le département de la sécurité intérieure. Pravind Jugnauth a simplement souligné qu’il a déjà répondu à une question parlementaire à ce sujet, invitant aux intéressés de consulter la réponse.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !