Les amendements proposés à la Local Government Act étaient au cœur des débats durant l’émission « Au cœur de l’info » du mardi 23 mai 2023, animée par Jean-Luc Emile. Ashok Subron, membre de Rezistans ek Alternativ, a parlé d’une « mort planifiée » de l’administration régionale. La question de savoir s’il fallait annuler cet énième renvoi des élections municipales a été abordée.
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Ashok Subron a parlé d’un jour sombre de l’histoire de Maurice. « Pravind Jugnauth, avec une page à quatre, supprime le droit de vote de la moitié de Maurice sans donner de raison. Un ami m’a un jour dit que la dictature s’installe toujours dans le silence. Cela se confirme aujourd’hui », s’est indigné le membre de ReA.
Il déplore la « façon obsessive » du Premier ministre de, selon lui, « persécuter » des dirigeants politiques. « Il y a une persécution maladive qui s’installe. Il y a des dérives antidémocratiques, dont le renvoi des élections municipales », a-t-il ajouté.
Il estime que les conseillers du Parti mauricien social-démocrate (PMSD) auraient dû démissionner comme « une action symbolique ». Selon lui, des politiciens, tels que Obeegadoo, Collendavelloo et Ganoo qui sont aujourd’hui membres du gouvernement, auraient dû réagir à ce troisième renvoi.
C’est à ce moment-là que le militant de gauche a parlé d’une planification. « Nous assistons à la mort planifiée du système administratif régional. Il y a une forme d’étranglement à travers le contrôle des finances. Il y a aussi l’abolition de la taxe municipale qui vise à tuer l’administration régionale. »
Raison politique
Ashok Subron a plaidé pour une décentralisation de l’administration régionale. Il a également salué les partis de l’opposition parlementaire et extraparlementaire qui joignent leurs forces pour faire cause commune sur le renvoi des élections municipales.
Bashir Khodabux, ancien lord-maire et ancien ministre de l’Environnement, a, pour sa part, expliqué qu’il n’y a d’autre recours que de solliciter la Cour suprême pour contester le renvoi des élections municipales. Une démarche qui, a-t-il prévenu, prendra du temps. « Tout est calculé. Il est clair que le gouvernement sait qu’il va perdre ces élections si elles ont lieu et que cela augmentera ses chances de perdre les législatives. Il y a une raison politique derrière », a-t-il indiqué. Il estime que l’opposition et la population doivent se mobiliser car les élections générales deviendront un « enjeu principal ».
Olivier Barbe, conseiller du PMSD à la mairie de Beau-Bassin/Rose-Hill, a, quant à lui, évoque un « sentiment de révolte » car c’est la démocratie qui est bafouée. Il a ajouté que les conseillers bleus ne vont pas démissionner car cela risque de faire le jeu du Mouvement socialiste militant. « Nous continuerons à jouer notre rôle de chien de garde. Nous continuerons d’interpeller le maire et la majorité là où il y a maldonne. »
De son côté, Ananda Rajoo, ancien maire du Mouvement militant mauricien à Curepipe, a indiqué qu’une municipalité a un rôle beaucoup plus important que de « ramasser la saleté et allumer les lumières ». Selon lui, l’histoire retiendra que ce gouvernement a écourté le mandat de son prédécesseur mais n’a pas voulu donner les élections municipales après deux mandats. « C’est de la gourmandise politique », lâche-t-il.
Quant à Rajen Valayden, observateur et rédacteur en chef de Capita, il a dit être d’avis que le Premier ministre aurait dû « avoir le courage » de s’adresser à la population pour s’expliquer sur le renvoi des élections municipales. « C’est clair qu’il y a un viol de la démocratie et une fuite en avant du gouvernement qui sait quel sera le résultat », soutient-il.
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