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Ashik Jagai : l’homme qui fait trembler les caïds de drogue

Ashik Jagai (à droite) avec l’ancien président Cassam Uteem.

L’assistant surintendant de police Ashik Jagai est à la tête de la toute nouvelle Special Striking Team, qui a arrêté l’avocat Akil Bissessur vendredi dernier. Cet ancien pilier de l’Anti-Drug and Smuggling Unit a été choisi pour diriger l’unité en raison de ses états de service éloquents. Portrait.

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«Dan Adsu Port-Louis, nou apel li ‘Iron Man’, ninport kot ena pou rantre, li divan, li pa per. » C’est ainsi qu’est décrit Ashik Jagai par un enquêteur qui a longtemps travaillé sous sa supervision à l’Anti-Drug and Smuggling Unit (Adsu). 

Âgé de 53 ans et comptant 33 ans d’ancienneté dans la police, dont 30 ans au sein de l’Adsu, Ashik Jagai a été promu assistant surintendant récemment. Mais surtout, c’est à lui que le commissaire de police, Anil Kumar Dip, a choisi de faire appel quand il a créé, le 3 août dernier, une nouvelle unité spécialisée dans la lutte contre le trafic de drogue. 

Fort d’une riche expérience, Ashik Jagai a donc pris la direction de la Police Head Quarters Special Striking Team (SST). Cette unité est sous le feu des projecteurs depuis l’arrestation, vendredi dernier, de l’avocat Akil Bissessur dans le cadre d’une enquête sur un trafic de drogue.

Avant de prendre les rênes de la SST, Ashik Jagai a dirigé l’Adsu de la Central Division, de Rose-Hill, du Nord, de Plaine-Verte et du port, entre autres. Durant sa carrière, il a fait tomber de nombreux trafiquants. À son palmarès, figurent notamment les noms de Siddick Islam, Sada Curpen, Cindy Legallant, Navind Kistnah, Ricardo Agathe, Issoop Tole et Hassen Jeewooth.

« Li bien for lor terin. Mem li ti an sarz ladsu Rose-Hill, linn fer nou fer boukou case dans Roche-Bois, Baie-du-Tombeau, Grand-Gaube, Cité-Briqueterie. Kouma li gagn informasion lor trafikan, li pa get divan derier, li eklate », raconte un de ses anciens éléments à l’Adsu de Rose-Hill. Le domaine de prédilection d’Ashik Jagai reste les « crackdown operations », « controlled delivery » et autres descentes dans des quartiers où le trafic de drogue bat son plein.  

Au QG de l’Adsu à Port-Louis, des hauts gradés affirment qu’il possède d’indéniables qualités en matière de planification des opérations. « Li pa per trafikan e li ena enn gro rezo rensegnma. Li bien for lor bann operasion, li kone mobilize e motive bann zom. Li antisip ki kapav arive dan enn operasion e sanz stratezi. Li ena konpetans pou enn zour vinn an sarz ladsu », dit l’un deux.  

Le travailleur social Ally Lazer, président de l’Association des travailleurs sociaux de Maurice, rappelle qu’il y a une vingtaine d’années, le Mouvement Civic National, dont il était un des dirigeants, avait récompensé Ashik Jagai. Il ne tarit pas d’éloges sur cet officier qui n’avait pas hésité à sauter de sa motocyclette pour arrêter un suspect. « Je salue son acte de bravoure et de patriotisme. Si nou ti ena tou bann ofisie kouma Ashik Jagai, ladrog pa ti pou fer sa kantite ravaz la dan Moris zordi », déclare-t-il.

L’ASP Jagai a aussi des détracteurs. Dernièrement, il est devenu la bête noire d’un des compositeurs de la chanson « Polico Crapo », Raquel Jolicoeur. Le leader du groupe 666 Armada, interpellé en mai avec Rs 7 millions d’héroïne, un revolver chargé et des explosifs, n’a pas digéré l’arrestation de son frère Miguel par l’Adsu de Rose-Hill, dirigée à l’époque par Ashik Jagai.

Le tiktokeur lui a reproché ses méthodes, accusant son équipe d’avoir placé de la drogue chez plusieurs suspects dans le but de les piéger, en échange de rémunérations. De graves allégations formulées sur les réseaux sociaux contre un haut gradé de la police, qui valent à Raquel Jolicoeur d’être poursuivi également pour infraction à l’Information and Communication Technologies Act.

 

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