Roshan B., un habitant de Centre de Flacq, s’est adressé à notre rédaction pour relater la terrible mésaventure que son ami et lui ont vécu le 28 juin dernier dans un supermarché. Ils jurent qu’ils ne remettront pas les pieds de sitôt dans ce supermarché, situé dans l’ouest de l’île. Roshan et Kersley avaient décidé de s’acheter de quoi manger. Le vigile et son camarade âgé de 34 ans en ont profité pour flâner dans les divers rayons de ce commerce réputé.
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« Après avoir pris nos victuailles, nous sommes passés par les rayons des cométiques. Je suis tombé en arrêt sur une boite de maquillage, l’idée m’est venue de l’offrir à ma femme », explique le vigile. Toutefois, quelques minutes après, Roshan aurait changé d’avis : « Je ne souhaitais plus acheter ce produit et j’ai décidé de le déposer dans un autre rayon, avant de passer à la caisse et de me diriger vers la sortie », confie le quadragénaire.
« À notre sortie, un membre de la sécurité nous a approchés, mon ami Kersley et moi, et ils nous a demandé de le suivre. Cela s’est passé devant tous les clients présents. Puis, nous avons été placés dans une salle isolée, la porte était entrouverte » confie ce père de famille tout honteux de sa mésaventure.
« L’agent de la sécurité nous a demandé de vider nos poches, car il nous soupçonnait d’avoir volé un produit. La fouille n’a donné aucun résultat, mais il a contacté la police. Lorsque les policiers sont arrivés, ils nous ont soumis à une fouille corporelle qui n’a également rien donné», peste Roshan. De son côté, Kersley, marchand de glaces, soutient qu’ils ont été arrêtés à tort. « Ce n’est qu’après nous avoir fouillés que les policiers ont visionné les images de vidéo surveillance, pour constater que nous n’avions pas commis de vol », fulmine-t-il. « Nous comptons maintenant poursuivre la direction du magasin pour fausses accusations », dit-il.
Selon l’avocat Arvin Halkhoree : « Il est bon de souligner qu’un magasin possède tous les droits, en interne, d’effectuer une fouille légère, si la direction ou un responsable soupçonne un client d’avoir commis un vol. » Toutefois, il y a des limites. « La façon de faire du magasin est très contestable. Avant de procéder à une fouille corporelle de la personne soupçonnée d’un larcin, la moindre des choses serait de visionner les images des caméras de surveillance avant d’effectuer une vérification humiliante dans un lieu public. Compte tenu des faits avancés par le plaignant, il faut voir les preuves dont il dispose contre le magasin avant de porter plainte et réclamer des dommages au magasin devant la justice », soutient l’avocat.
« Notons également qu’un client a parfaitement le droit de refuser de se soumettre à une fouille menée par l’agent de sécurité du magasin et de ne le faire qu’en la seule présence de policiers », ajoute Me Halkhoree. « Parfois, les détecteurs et les alarmes placés à la sortie des magasins se déclenchent à tort au passage d’un client. Cette personne peut alors être invitée à se soumettre à un contrôle devant les autres clients. Dans le passé, des cas de ce genre ont été déférés devant la justice et les magasins en question ont été contraints de payer des dommages pour les préjudices causés à la réputation du client », ajoute l’avocat.
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